Sur l’air : Si vous payez, vous danserez ; point d’argent, point de branle.
… 1716
Aujourd’hui on parle de paix :
O la bonne nouvelle !
Le bon Dieu, veuille qu’il soit vray !
Qu’elle soit banie à jamais
Cette guerre cruelle !
Des aujourd’hui, qu’il soit permis
Liberté aux fidelles !
Les protestants du temps présent
Qui sont dedans la France
Demandent tous bien humblement
A ce grand Dieu tout puissant
L’ouverture des temples.
Donnés nous, grand Dieu tout puissant,
Liberté de conscience !
Car, depuis trente un an
Que nous sommes en misère,
Que nous sommes tristes et dolens
D’avoir souffert tant de tourmens
Donnés nous, ô grand Dieu puissant.
Liberté des prières.
Tous les dragons et cavaliers
Avec grande violence
Nous ont partout traînés
A la messe, et tous forcés
Et forcent les consciences.
Ils attirent pour le sûr
La misère à la France.
Faut oublier le temps passé
Et vivre comme frères.
Nous voyons le ciel irrité
Par les orages qu’il a fait
Et tremblements de terre.
Faut s’assembler tous de bon cœur
Et dire nos prières.
La grande troupe des protestants
Faut qu’il se multiplie.
Faut batir des temples au levant
Et même dedans l’occident
Et dans la Barbarie
Dans le pays mahométan
Et dedans la Turquie.
Venez promptement, les maçons
Et les tailleurs de pierre,
Venez battir cette maison
Qui est tombée de Sion
Par la fureur des guerres.
Venez promptement, menuisiers,
Pour y poser la chaire.
Venez promptement, chers pasteurs,
Pressés dedans les isles,
Venez y comme ambassadeurs
De Jesus-Christ, notre Sauveur.
Sans qu’aucun vous chagrine,
Venez precher la vérité
De son St Évangile !