Je pense que plus d’un ami chrétien m’aura lu jusqu’ici. Je suis sûr que, pour beaucoup, les clarifications que j’ai voulu apporter, avec l’aide de Dieu, sur certaines questions difficiles et troublantes, seront accueillies avec reconnaissance. Pour d’autres, je pense que ces mêmes enseignements auront été nouveaux, surprenants : mais je leur demande seulement de tout vérifier par eux-mêmes dans l’Écriture. Il est possible, voire probable, que certains lecteurs ne soient pas du tout d’accord avec ce livre : je leur demande également une seule chose : de tout vérifier selon l’Écriture. Je ne demande à personne de me croire, mais je demande à chacun de fonder toute sa croyance uniquement sur la Parole de Dieu. Si, par mon livre, j’ai amené mes lecteurs à entreprendre la lecture et l’étude systématique du Livre de Dieu, j’aurai réussi mon objectif — à condition qu’ils cherchent auprès de Dieu lui-même l’interprétation de sa Parole. Je garantis qu’ils ne seront pas déçus.
À celui qui me lit avec un mauvais œil, je voudrais dire simplement la chose suivante :
Le mardi avant la crucifixion de Jésus, un scribe lui posa la question : « Quel est le plus grand commandement de la loi de Dieu ? » Autrement dit : quelle serait, aux yeux du Seigneur Jésus lui-même, la chose la plus importante dans toute son économie spirituelle ?
A ce défi, Jésus répondit sans hésitation : « Tu aimeras... » Tu aimeras, premièrement, Dieu ; tu l’aimeras de tout ton cœur : voilà le plus grand devoir de l’homme. Puis sa deuxième responsabilité, dit-il, consiste à aimer son prochain comme lui-même. De ces deux commandements, ajouta Jésus, dépendent toute la loi et les prophètes1. Jésus résuma ainsi toute la loi de Dieu en un seul mot : l’amour : amour de Dieu et amour de l’homme.
Puis, la nuit où il fut trahi, Jésus déclara à ses disciples : « C’est ici mon commandement (donc le commandement de Jésus par excellence) : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés2. »
Mon frère ! Dans ce livre j’ai ouvert mon cœur et j’ai partagé avec toi quelques découvertes que j’ai pu faire auprès de Dieu. J’ai parlé franchement : j’ai insisté sur la vérité, j’ai dénoncé l’erreur, selon la lumière que Dieu m’a accordée. Mais je n’attaque personne. Je voudrais aimer tous mes frères en Christ selon son commandement, même s’ils ne sont pas d’accord avec moi sur tous les points. Pourvu que nous acceptions le même Seigneur Jésus, le vrai, tel que la Parole de Dieu nous le révèle ; pourvu que nous acceptions l’autorité absolue de l’Écriture sainte et le salut de pure grâce par la seule foi en Christ : qu’est-ce qui nous sépare ? Je désire respecter ta personne, tes convictions. Si les miennes te choquent, au moins, accorde-moi le droit de les exprimer, comme je l’ai fait dans ce livre. Aujourd’hui les voix s’élèvent de tous les côtés, souvent stridentes, parfois injurieuses, criant — un peu comme à la foire — chacune son point de vue. Si j’ai élevé la mienne au milieu de tout ce fracas, ce n’est pas dans le but d’ajouter à la confusion, ni de déchirer encore plus le corps de Christ. C’est parce que mes convictions me poussent à parler, c’est parce que je connais des multitudes de chrétiens qui voudraient dire les choses que j’ai dites, mais qui ne savent pas comment, ou qui n’osent pas, ou qui restent perplexes devant les controverses ou les circonstances dans lesquelles ils sont pris.
Oui, écrire un livre sur celui qui m’a créé et par qui j’ai été régénéré, par qui je vis, c’est une audace... et je reconnais que mes efforts doivent paraître, à ses yeux, bien étriqués. Pourtant, je l’ai fait par conviction, parce que je crois vraiment à ce que j’écris, je l’ai fait dans la crainte de Dieu et dans une humble dépendance de son Esprit-Saint. C’est entre ses mains que je livre maintenant mon ouvrage. À lui de s’en servir, s’il le veut bien. À lui de faire paraître la vérité, à lui d’en prendre la défense, à lui d’éclairer chaque homme par son Esprit et par sa Parole.
Bientôt nous comparaîtrons tous devant son tribunal. C’est là que je me place. C’est là, mon frère, que tu dois me répondre. J’espère seulement que j’aurai gagné ton amitié, ton amour de frère, car moi, je veux bien t’aimer comme Christ m’a aimé.
1 - Matthieu 22.35-40
2 - Jean 15.12
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