« L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair »
Les foyers téléguidés du dehors par « belle-maman » connaissent des tempêtes. Hélas ! Trop de maris subissent complaisamment et lâchement le joug d’une mère autoritaire et possessive, sourds aux plaintes d’une épouse aigrie de se voir supplantée et considérée comme la dernière roue du char.
La Bible nous fournit des exemples de fils dominés par leur mère. Entre autre, celui de Jacob, le « petit garçon » de soixante et dix-sept ans qui, littéralement subjugué par Rébecca, accepta de s’entendre dire en vue d’une action sordide : « Mon fils, va faire ce que je te COMMANDE ». On sait quel prix élevé coûta, à tous les siens et à lui-même, le geste abominable d’un homme « mené » par sa mère : une famille entière ruinée par la haine.
L’injonction biblique : « Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents » (Colossiens 3.20) concerne, ne l’oublions pas, les enfants et non les adultes, en tout cas jamais les époux. Le Nouveau Testament nous le confirme. L’enfant Jésus, parfaitement docile et en tous points soumis à Marie et Joseph, osa plus tard résister à une mère qui prétendait donner des ordres à son fils de trente ans : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi » (Jean 2.4). Telle fut sa réponse – affectueuse mais ferme – que Marie accueillit en disant « Faites ce qu’il vous dira » (v. 5).
Nul mari ne doit ignorer ni oublier qu’il est désormais dégagé de la tutelle paternelle et maternelle. Le jeune foyer doit avoir sa vie propre et exiger des siens sa totale indépendance. C’est important. Aussi le fils refusera-t-il de se plier à des directives venues du dehors et que n’approuverait pas sa compagne. Îl pourra tendre une oreille attentive aux conseils de ses proches sans pour autant les suivre nécessairement tels quels, en tout cas pas sans le libre consentement de son conjoint. Et à condition toutefois – et sur ce point il convient d’insister – que les conseils ne pleuvent pas et ne constituent pas une contrainte voilée qui obligerait le fils à céder chaque fois en disant à sa femme : « Maman sera vexée si nous ne faisons pas ce qu’elle dit ». Il est malsain qu’une mère intervienne constamment entre le fils et la belle-fille et se croie la vocation de veiller sur leur foyer : « Pensez ! La jeune épouse est tellement inexpérimentée ! ».
Non ! Donnez à votre femme la place qui lui revient : la première. Ne souffrez pas qu’elle soit à la remorque de sa belle-mère. Vous les dresseriez l’une contre l’autre et vous commettriez une injustice à l’égard de votre compagne ainsi détrônée. Ne faites pas de votre épouse la victime de « maman ». A l’avance, et une fois pour toutes, faites votre choix : Celui d’accorder sans hésitation aucune, la priorité à votre femme. Elle y a droit. Un homme qui oblige son conjoint à céder constamment devant des parents autoritaires, ne prenant jamais l’initiative – à haute voix devant eux – de protéger son épouse de leur main-mise n’est pas un mari accompli. Ne soyez pas lâche en la laissant seule aux prises avec les vôtres. Et surtout, ne lui dites pas :
– Pour la paix, chérie, cède donc … Ils sont âgés. Ne les contrarie pas. Tu sais, maman est cardiaque. Il faut les comprendre …
Non pas ! N’arrachez pas l’accord de votre compagne en faisant vibrer la corde sensible. Ne lui demandez pas de payer toujours le prix de la paix. D’un semblant de paix qui entretient la guerre. « Il y a un temps pour tout, dit l’Écriture. Un temps pour la guerre et un temps pour la paix » (Ecclésiaste 3.1-8). Un temps pour céder et un temps pour en finir de céder … En réalité, c’est à votre maman – et non à votre femme – que vous devez dire, certes avec ménagement mais clairement :
– Maman, pour la paix, cesse d’intervenir dans notre foyer.
Pour éviter la guerre au dehors, ne l’installez pas chez vous. Prenez les devants. L’amour vous l’ordonne. Ne soyez pas à la fois un mauvais mari et un mauvais fils qui dresse son épouse contre ses beaux-parents et laisse se développer un conflit qu’il est en son pouvoir d’éteindre. N’envenimez pas les choses en restant passif. En donnant raison aux vôtres. Soyez un chef de famille responsable. C’est à vous et non à votre compagne de réagir, c’est-à-dire de désapprouver sereinement mais fermement quiconque s’ingère dans vos affaires. Soyez libres chez vous et exigez que soit respectée votre liberté. Parlez à vos parents un langage clair qui ne leur laisse pas l’espoir d’un quelconque changement d’attitude chez vous. Prenez très au sérieux les justes revendications de celle qui partage avec vous les responsabilités du foyer.
Précisons que la Bible (L’Ancien Testament comme le Nouveau) mentionne plusieurs fois que « l’homme quittera son père et sa mère » (Genèse 2.24). Jésus lui-même reprend cette parole, d’où son importance. En considérant cet impératif biblique et en évoquant de trop nombreux drames, nous croyons devoir affirmer que – en règle générale – la cohabitation avec les parents est néfaste : c’est une désobéissance. Deux foyers si différents ne peuvent vivre en communauté (plus tard, les parents âgés et incapables de se suffire seront accueillis chez leurs enfants mais dans ce cas, la jeune épouse aura le titre de maîtresse de maison). Si présentement vous vivez avec vos parents et faites bourse commune, réfléchissez au texte déjà cité. Quant à moi je vous conseille de déménager avant que n’éclate le conflit (à moins que votre compagne s’y refuse parce qu’il lui est donné de vivre en parfaite harmonie avec ses beaux-parents. Cette exception qui confirme la règle, existe cependant). J’ai reçu assez de confidences d’épouses « sacrifiées » pour être catégorique sur la question.
Mais que dire des femmes qui se montrent injustes à l’égard des parents de leur mari ? Ce cas sera abordé plus loin.
DIALOGUE
1. – LUI : Votre épouse se plaint-elle d’avoir une belle-mère autoritaire qui manipule son fils et s’ingère dans les affaires du foyer ? D’avoir un mari amorphe qui se laisse mener par les siens au préjudice de sa femme ? Dans ce cas, reconnaissez-le. N’attendez pas qu’un drame éclate pour agir. Si ce problème existe chez vous, sachez que les choses n’iront jamais en s’améliorant. Demandez pardon à votre compagne que vous n’avez pas « protégée » et soyez décidé à intervenir sans délai auprès des vôtres.
2. – ELLE : Abandonnez et déposez devant Dieu toute rancœur à l’égard de vos beaux-parents et bénissez ceux qui vous éprouvent. Cessez d’accabler votre mari, de lui en vouloir à cause de son inertie coupable. Cherchez ce que vous pourriez faire aujourd’hui pour « leur » être agréable sans toutefois capituler devant eux.
3. – ELLE et LUI : Intercédez pour les vôtres. Ensemble, cherchez la conduite à tenir devant eux et demandez à Dieu qu’il vous montre comment leur résister sans les blesser. Bénissez Celui qui vous rendra forts et sages pour vivre indépendants à côté de parents autoritaires.