« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne ». (Jn 15.16)
« La prière fervente du juste a une grande efficace. » (Jas 5.16)
Le Père renouvelle ici la promesse de nous donner ce que nous demanderons, mais à une condition qui nous montre à qui sera accordée cette merveilleuse influence auprès du Tout-Puissant. Le Maître dit : « Je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure ».
Puis Il ajoute
« Afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom », — vous qui portez du fruit, — « Il vous le donne ».
Au fond, ces paroles ne sont que l’expression plus complète de celles-ci :
« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé ». (Jn 15.7)
Porter du fruit et toujours plus de fruit est donc le but de notre demeure en Christ. « Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié et que vous serez mes disciples ». (Jn 15.8)
Dès lors il n’est pas étonnant qu’Il ajoute que des fruits abondants et durables seront la preuve de notre vie en Christ. Répondre à l’appel qui nous a été adressé est la condition de toute prière efficace, c’est la clef qui nous ouvre le trésor des bénédictions de Dieu.
Il y a des chrétiens qui craignent que cette assertion ne soit en désaccord avec la doctrine du salut gratuit. Il n’en est rien si nous comprenons cette doctrine comme nous devons la saisir, et comme elle nous est donnée à plusieurs reprises dans la Parole de Dieu.
Ecoutez ces paroles de Jean : « Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité et nous rassurerons nos cœurs devant lui... Quoique ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable ». (1Jn 3.18,19,22)
Et encore celles-ci de Jacques : « La prière fervente du juste a une grande efficace ». (Jas 5.16)
Le juste est celui dont on peut dire, selon la définition du Saint-Esprit :
« Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste ». (1Jn 3.7)
Remarquez aussi l’esprit qui anime plusieurs Psaumes avec leurs appels à l’intégrité et à la justice de celui qui prie : « L’Eternel m’a traité selon ma droiture. Il m’a rendu selon la pureté de mes mains... J’ai été sans reproche envers lui, et je me suis tenu en garde contre mon iniquité. Aussi le Seigneur m’a rendu selon ma droiture, selon la pureté de mes mains devant ses yeux. Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l’homme droit, tu agis selon la droiture ». (Ps 18.21,24,26) « Mon bouclier est en Dieu, qui sauve ceux dont le cœur est droit ». (Ps 7.11) « O Eternel ! qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice, et qui dit la vérité selon son cœur ». (Ps 15.1-2)
Si nous considérons attentivement ces déclarations à la lumière du Nouveau Testament, vous les trouvons en parfait accord avec l’enseignement du Sauveur dans son discours d’adieu. « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ». (Jn 15.10) « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande ». (Jn 15.14) Ces mots veulent dire littéralement : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne ». (Jn 15.16)
Cherchons à entrer dans l’esprit de ce que le Seigneur nous enseigne. Ne courons-nous pas le danger de ne voir quelquefois qu’un des côtés de la question et qu’une seule expérience à faire de la prière et de la foi ? Mais il est un autre côté que la Parole de Dieu met fortement en relief, c’est celui de l’obéissance comme seul chemin menant à la bénédiction. Nous avons à réaliser dans nos relations avec l’Être Infini que nous appelons Dieu, Celui qui nous a créés et rachetés, que notre premier devoir envers lui c’est la soumission.
L’assujettissement de notre être tout entier à sa suprématie, à sa gloire, à sa volonté et à son bon plaisir, devrait être le grand objet de notre vie. La question n’est pas de savoir comment nous pourrons obtenir la faveur de Dieu et en jouir parce que même en cela notre moi peut dominer ; c’est Dieu qui doit l’emporter sur tout. Une soumission complète, n’est-ce pas ce qui fera la beauté du ciel ?
Obéir et servir, voilà les mobiles qui ont fait agir le Fils pendant qu’Il était sur la terre. Savoir et obéir, voilà ce que doit être notre but principal bien plus encore que le repos, la lumière, la joie ou la force.
Remarquons quelle place éminente le Maître donne à ce but, non seulement dans le chapitre quinzième, mais dans le quatorzième, où Il parle de l’habitation de Dieu en nous, en trois personnes. « Si vous m’aimez, gardez mes commandements ». (Jn 14.15) Et l’Esprit vous sera alors donné par le Père. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui ». (Jn 14.21) Enfin au verset 23 nous trouvons l’une des plus grandes et des plus précieuses promesses : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui ».
Est-il possible d’exprimer plus clairement que c’est par l’obéissance que l’Esprit habitera en nous, qu’il révélera le Fils en nous et nous préparera à être la demeure du Père ? L’obéissance et la foi ne sont que les deux faces d’un même acte, celui par lequel nous acceptons la volonté de Dieu. De même que la foi fortifie l’obéissance, l’obéissance, à son tour, fortifie la foi. La foi se perfectionne par les œuvres : souvent ce que nous avons pris pour la foi est resté sans résultat; n’est-ce pas parce que nous n’avions pas compris que la seule foi efficace est celle qui est accompagnée d’une entière soumission à la volonté de Dieu. C’est alors seulement que nous aurons force et puissance pour réclamez de Dieu tout ce qu’Il nous a promis.
L’application de cette vérité est simple, mais très solennelle. Le Maître a dit : « Je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit », — « beaucoup de fruit », — « et que votre fruit demeure ». (Jn 15.16)
Ce qui revient à dire qu’il faut que notre vie soit utile et d’une utilité continuelle. Que de fois nous avons prié avec ferveur pour obtenir la grâce de porter du fruit, et nous avons été étonnés de ne recevoir aucune réponse ! C’est parce que nous avions interverti l’ordre du Maître. Nous avions voulu recevoir d’abord la joie, la force, la consolation afin de pouvoir accomplir facilement notre œuvre, sans difficulté et sans renoncement à nous-mêmes. Et le Maître veut que par la foi, sans nous préoccuper de notre tâche, de ses côtés faciles ou de ses difficultés, de nos forces ou de notre faiblesse, nous fassions ce qu’Il nous demande, dans une parfaite obéissance. En suivant ce chemin, nous serions arrivés à prier avec efficace, et à tout faire pour la gloire de Dieu. Non pas que l’obéissance tienne lieu de foi, ni y supplée si elle manque ; non, l’obéissance qui vient de la foi est la clef qui ouvre les trésors que Dieu tient en réserve pour nous. Le baptême de l’Esprit, l’habitation du Fils et du Père en nous, la foi en un exaucement constant de la prière, voilà ce qui attend celui qui obéit.
Acceptons cette leçon.
Voilà donc encore une des causes pour lesquelles nos prières peuvent n’être pas efficaces : notre vie n’est pas ce qu’elle doit être. Une obéissance simple et droite n’en est pas le signe caractéristique. Et cependant nous approuvons pleinement cette loi divine de la Providence : c’est que l’homme à qui Dieu a accordé une si grande influence dans le gouvernement du monde, jusqu’à lui donner des choses qu’Il n’aurait pas données sans la prière, doit apprendre, à se soumettre loyalement et sans restriction à l’autorité supérieure du Maître de toutes choses.
Reconnaissons, à notre honte, combien nos vies ont été et sont peu fidèles à cet égard. Consentons enfin à obéir à l’ordre que le Seigneur nous donne. Etudions ses relations avec nous en tant que Maître. Ne recherchons plus en premier lieu, jour après jour, notre consolation, notre joie et nos bénédictions personnelles. Que notre première pensée soit : J’appartiens au Maître.
Qu’en toutes circonstances nous agissions comme faisant partie de lui-même, ne nous préoccupant plus que de connaître et de faire sa volonté. Être le serviteur, l’esclave de Jésus-Christ, que ce soit là l’esprit qui nous anime. S’Il a dit : « Je ne vous appelle plus serviteurs... mais je vous ai appelés amis », (Jn 15.15) c’est qu’Il avait défini plus haut cette qualité d’amis : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande ». La seule chose qu’Il nous ordonne, comme aux sarments attachés au cep, c’est de porter du fruit. Vivons pour être en bénédiction aux autres, pour rendre témoignage de l’amour et de la vie qui sont en Jésus. Consacrons-nous entièrement à, vivre dans la foi et l’obéissance, c’est là ce que Jésus veut de nous, appliquons-nous à faire sa volonté: c’est-à-dire, à porter du fruit. Réalisons que c’est à cela qu’Il nous appelle, que nous n’avons d’ordre à recevoir que de Celui qui obtient tout de soli Père, et qu’une vie utile et féconde en fruits, toute consacrée à Dieu est à notre portée. Nous comprendrons alors comment et pourquoi porter du fruit peut seul nous ouvrir le chemin de la prière efficace.
Celui qui, par l’obéissance à Christ, prouve qu’il accomplit la volonté de Dieu, obtiendra tout ce qu’il demandera au Père, parce que le Père le lui a promis.
« Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que, nous faisons ce qui lui est agréable » (1Jn 3.22)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.