Mais quand on sent ainsi ces choses dans son âme, alors doit suivre l’autre connaissance qui est celle de la grâce, qui n’est pas non plus une simple spéculation, mais qui est toute réelle et expérimentale, par laquelle l’homme apprend, éprouve et sent ce que c’est que la grâce, que la justification, et quelles sont les intentions charitables de Dieu envers une pauvre âme ainsi abîmée par le péché sous les chaînes du désespoir et sous le sentiment de la colère de Dieu, savoir que ses intentions sont de le retirer de cet état par Jésus-Christ, et de le rétablir en liberté. C’est alors qu’une âme abattue commence à se relever, et qu’embrassant avec joie et avec empressement ces offres de grâce, elle se dit à elle-même : si je suis un malheureux pécheur en moi-même, en Jésus-Christ je ne suis plus pécheur, parce qu’il m’a été fait justice ; ainsi je suis juste, et juste par Jésus-Christ le juste et le justifiant, et qui est appelé Celui qui justifie, parce qu’il a été envoyé aux pauvres pécheurs, et que c’est à eux qu’il appartient proprement.