L’homme que je suis, jugé par l’homme que je devrais être.
Nous nous sommes bornés, jusqu’ici, à la description de l’expérience obligatoire, soit en elle-même, soit dans ses conséquences psychologiques, religieuses et morales. Nous y avons trouvé l’objet définitif de notre enquête apologétique : la vérité humaine, la vérité humaine essentielle, normale, la vérité de droit. — Mais ni cette vérité de droit, ni cette expérience normale ne sont seules à se faire valoir dans l’humanité empirique. Nous réalisons malheureusement une autre expérience, d’où procède une autre vérité, lesquelles pour n’être ni l’une ni l’autre légitimes en droit, n’en sont pas moins réelles, indiscutables et certaines, en fait. Elles s’imposent à l’observation avec la même rigueur que la précédente, et avec plus d’évidence encore. Avant de l’aborder toutefois, et, afin d’être à même de la mieux dégager, évoquons d’abord l’image de l’homme tel qu’il serait constitué par la seule expérience normale de son être.