Le Culte du Dimanche : 52 simples discours

24.
Le Salut gratuit et certain

Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car, chose impossible à la loi, parce qu’elle était faible par le fait de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et à cause du péché, a condamné le péché dans la chair ; afin que la justice ordonnée par la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit.

Car ceux qui vivent selon la chair s’affectionnent aux choses de la chair ; mais ceux qui vivent selon l’Esprit s’affectionnent aux choses de l’Esprit. Car l’affection de la chair, c’est la mort ; mais l’affection de l’Esprit, c’est la vie et la paix ; vu que l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi, car aussi elle ne le peut ; or ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Mais vous, vous n’êtes point dans la chair, vous êtes dans l’Esprit, si vraiment l’Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est point à lui. Or, si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché ; mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous.

En effet, j’estime que les souffrances du temps présent ne comptent guère auprès de la gloire à venir qui doit être révélée pour nous. Car la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l’y a soumise, avec espérance, vu que la création elle-même sera aussi affranchie de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

Car nous savons que toute la création soupire et souffre les douleurs de l’enfantement jusques à maintenant ; et non seulement elle, mais nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous-mêmes aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés ; or, quand on voit ce qu’on espère, ce n’est pas de l’espérance ; car ce que l’on voit, pourquoi l’espérerait-on ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons point, nous l’attendons avec patience. Et de même aussi, l’Esprit vient en aide à notre faiblesse ; car nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; or celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède pour des saints.

Mais nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Parce que ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né entre plusieurs frères ; or ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; or ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

Que dirons-nous donc à ce propos ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi gratuitement toutes choses avec lui ? Qui intentera une accusation contre les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie ! Qui condamnera ? Jésus-Christ est celui qui est mort, bien plus, qui est ressuscité, qui aussi est à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ! Qui nous séparera de l’amour du Christ ? L’affliction, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou le glaive ? selon qu’il est écrit : à cause de toi nous sommes livrés à la mort tout le jour, nous avons été regardés comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ, notre Seigneur.

(Romains 8)

Les questions qui ont agité l’Église sont si nombreuses qu’on s’effraie à la seule pensée d’en dresser le catalogue. Et cependant, en y faisant bien attention, on s’aperçoit que toutes viennent aboutir à cette alternative : le ciel est-il mérité par l’homme ou donné par Dieu ? Ainsi les uns estiment l’homme dans un état de chute, les autres le croient dans son état normal ; de là les premiers tirent l’impuissance de l’homme pour se sauver soi-même, les seconds, au contraire, sa force pour arriver à la pratique du bien et ainsi à la possession de l’éternité. Prenez la question de la foi et des œuvres, c’est encore celle du ciel mérité par l’homme et donné par Dieu. Prenez la question de la prédestination ; c’est toujours Dieu sauvant sans la participation de l’homme, ou l’homme se sauvant sans la participation de Dieu. Ce serait donc à tort qu’on s’effraierait de la multitude des questions religieuses : une seule bien résolue devient la clef de toutes.

Mais d’où peut venir cette multitude d’opinions diverses, moyennes, mitigées, qui compliquent toutes les questions religieuses ? C’est que, entre ces deux opinions extrêmes : le salut vient de l’homme et le salut vient de Dieu, ou bien : le salut s’obtient par la foi et le ciel se mérite par les œuvres ; entre ces deux questions extrêmes, on se plaît à s’en créer d’intermédiaires. Ainsi les uns vous disent que l’homme est mauvais, mais pas radicalement ; les autres, que l’homme est sauvé par la foi, mais à condition qu’il y joindra les œuvres ; et ainsi du reste. Si bien que l’esprit s’égare dans cette forêt d’opinions, dont chaque rameau s’embarrasse dans le rameau voisin et barre le passage à l’explorateur cherchant la vérité. Mais saint Paul, du tranchant de sa parole, fait tomber toutes ces branches et laisse le chemin facile devant vous : « Si c’est par la grâce, dit-il, ce n’est plus par les œuvres, autrement la grâce ne serait plus une grâce ; et si c’est par les œuvres, ce n’est plus par la grâce, autrement les œuvres ne seraient plus les œuvres. »

Ainsi nous sommes débarrassés de toutes ces opinions moyennes, au nom desquelles on vient nous dire qu’entre la lumière et les ténèbres il faut prendre le juste milieu du crépuscule, et nous n’avons plus qu’à choisir entre les deux alternatives que l’Apôtre vient de poser. Il y a plus : cette question, résumé de toutes les autres, la Parole de Dieu la résout encore. Est-ce par la grâce ou par les œuvres, lui demandez-vous ? Et elle vous répond, en propres termes : « Vous êtes sauvés par la grâce et non par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. »

Mais ce qui épouvante ceux qui repoussent le salut par la grâce, c’est la pensée que cette doctrine est dangereuse et autorise le péché. Remarquez d’abord que ces personnes n’éprouvent pas cette crainte pour elles-mêmes, mais pour les autres. L’objet de leur terreur, ce n’est pas les fautes qu’elles pourraient commettre, mais les fautes que commettraient à leur côté, et peut-être à leurs dépens, leurs voisins. Elles se représentent d’avance la société mise en péril par des hommes qui, se confiant en leur foi, ne s’inquiéteraient plus de veiller sur leur conduite, et qui, à force d’orgueil, ne verraient plus leurs vices et tomberaient dans le crime.

A cela nous répondrons d’abord qu’il ne s’agit pas d’examiner une croyance par rapport aux autres, mais par rapport à soi. Si vous avez peur du mal que ces croyants pourraient faire, c’est en vue de vous et non pas d’eux ; votre crainte m’est suspecte ; je ne la crois pas un guide sûr pour conduire à la vérité. Je vous en prie, examinez plutôt la question pour vous-mêmes ; admettez un moment que Dieu vienne vous dire dans ce moment, pendant cette lecture, et vous dire à haute et intelligible voix : « Maintenant, il n’y a plus de condamnation pour toi qui te confies en Jésus-Christ ; ton salut est assuré ; ni la vie, ni la mort, rien ne peut te séparer de mon amour ; tu es éternellement sauvé. » Je le demande, en entendant cette déclaration, vous sentirez-vous disposés à outrager votre Dieu ? Son amour ferait-il naître votre haine ? Son bienfait développerait-il votre ingratitude ? Plus il serait miséricordieux pour vous, plus rebelles seriez-vous envers lui ? Dites, vous, vous-mêmes, agiriez-vous ainsi ? Non, non, répondriez-vous, si vous pouviez prendre la parole ; ma joie serait si grande qu’il me semble que je fondrais en larmes de repentir, que mon cœur s’amollirait au feu de tant d’amour, et, si cette déclaration de mon Dieu devait me changer en quelque manière, ce serait en me rendant meilleur.

Je ne pense pas vous avoir flattés pour avoir plus de facilité à vous vaincre. Je suppose que votre conscience ne me dément pas. Voilà ce que vous auriez senti ; je dis plus : voilà ce que vous avez déjà fait dans des occasions analogues. Rappelez-vous une de ces circonstances de votre vie où vous avez reçu quelque bienfait de la part d’un ami ou même d’un étranger ; n’avez-vous pas éprouvé pour lui un mouvement de reconnaissance ? ne l’avez vous pas remercié ? n’avez-vous pas ressenti le besoin de lui témoigner votre amour par vos attentions, vos obligeances, et, quand vous l’avez pu, en lui rendant service pour service, bienfait pour bienfait ? Eh bien, ce que vous avez fait pour l’homme, ne le feriez-vous pas pour Dieu ? Ce que vous avez fait pour le don de quelque objet terrestre, ne le feriez-vous pas pour le don du ciel ? Oui, vous le feriez, ou vous seriez un monstre d’ingratitude ; c’est ce que je ne veux pas supposer.

Maintenant, pourquoi ne voulez-vous donc pas supposer que ce que vous auriez fait, d’autres sont capables de le faire ? Pourquoi ne voulez-vous pas admettre que, si tous les hommes croyaient véritablement avoir reçu le ciel en don pur et gratuit, ces hommes en éprouveraient une vive reconnaissance féconde en bonnes œuvres ?

Je veux en appeler, non plus à une supposition, mais à des faits. Il existe des hommes qui croient être sauvés par la grâce de Dieu ; vous en connaissez de tels ; pouvez-vous dire qu’ils aient tiré de cette doctrine les conséquences que vous redoutez ? Pouvez-vous affirmer que, parce qu’ils se croient sauvés, ils soient devenus plus méchants ? Serait-ce aller trop loin que d’affirmer le contraire et de déclarer que leur vie s’est modifiée en bien, qu’elle s’est purifiée depuis le jour où ils ont admis cette nouvelle foi ? Remarquez bien qu’il ne s’agit pas de savoir si ces hommes sont devenus parfaits, aucun d’eux n’a cette prétention, mais s’ils ont fait quelques progrès qu’ils ne faisaient pas dans une autre période de leur vie.

Je sais qu’on a cherché des réponses à tout, et qu’ici, par exemple, on a dit : les hommes sont inconséquents, et c’est malgré le principe du salut par la foi, et non en raison de ce principe, qu’ils se sont sanctifiés.

D’abord cette réponse est commode, car elle peut se tourner contre tout le monde. A ceux qui la font, on pourrait dire aussi : vous êtes inconséquents ; c’est malgré et non pas en raison de votre principe du salut par les œuvres que vous n’êtes pas pires.

Ensuite ce serait raisonner bien plus juste de dire : on agit selon les principes qu’on a, que de dire : on agit selon les principes qu’on n’a pas. Enfin, Jésus lui-même a dit : « Le bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni les mauvais arbres de bons fruits. »

Mais ce que je désire surtout vous faire remarquer, c’est que je n’ai pas prétendu que la simple admission dans l’esprit du salut par la grâce dût nécessairement produire de bonnes œuvres, comme si l’admission d’une théorie quelconque pouvait avoir une force en elle-même qui fit faire le bien. Ce que j’ai prétendu, c’est que, si le salut par grâce est la vérité, il faut nécessairement qu’après avoir donné ce salut Dieu complète son œuvre en sanctifiant celui qu’il a sauvé ; il faut qu’il lui donne son Saint-Esprit pour le faire avancer dans la sainteté, comme il le lui a donné pour lui faire accepter le salut par la foi. Autrement le salut ne serait plus par la grâce, il ne serait plus complet ; Dieu aurait commencé l’œuvre sans l’achever, et c’est ce que dit clairement sa Parole : « Jésus nous a été fait sagesse, justice, sanctification et rédemption. » Quand donc j’affirme que Dieu nous sauve par grâce, j’entends que par grâce aussi il nous sanctifie et nous donne la force de faire les bonnes œuvres.

Je pense vous avoir montré que le salut par la grâce ne conduit pas à négliger les bonnes œuvres, qu’au contraire lui seul donne les forces pour les faire. Mais en cela je n’ai fait peut-être que placer sous vos yeux ce que vous admettiez déjà vous-mêmes. Oui, la prédication de l’Évangile n’a pas été vaine depuis quelques années, et l’on peut dire que ces idées se sont aujourd’hui tellement popularisées que leurs opposants eux-mêmes sont obligés d’y souscrire, en partie du moins, en paroles peut-être, sinon en vérité. Mais ce que j’ai surtout à cœur de faire comprendre, c’est que le chrétien peut arriver, non seulement à la confiance, mais encore à la pleine assurance qu’il est sauvé. Croire sans être assuré, ce n’est pas croire, c’est espérer, et l’espérance ne suffit pas. L’espérance s’abaisse ou s’élève, brille ou disparaît ; l’espérance suppose aussi la crainte que l’assurance ne connaît pas. Celui qui ne fait qu’espérer peut languir dans la vie chrétienne ; celui qui est certain marche rapide et plein de joie. Mais qui peut donc être certain de son salut ? – Vous, vous-mêmes qui le demandez, et, pour vous en convaincre, écoutez les raisons que la Parole de Dieu va vous donner. Suivons ensemble, une à une, quelques expressions du chapitre qui nous sert de texte.

« Il n’y a donc maintenant, dit saint Paul, aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » – Vous l’entendez : « maintenant aucune condamnation ; » non pas à dater de votre mort, non pas à partir de demain, mais dès maintenant. Et ce n’est pas de tel ou tel péché que vous êtes absous, ce n’est pas de fautes dites légères, de vos égarements de jeunesse ou de tout autre âge, de telle sorte que, soustraits à une condamnation, vous soyez encore exposés à telle autre. Non ; il n’y a condamnation ni sur ce point, ni sur d’autres ; il n’y a, dit saint Paul, aucune condamnation. Le salut est donc certain.

Au verset 15, Paul ajoute :.« Vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu l’Esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba ! c’est-à-dire, Père ! » – Ce verset marque bien la distance qui sépare le salut par les œuvres du salut par la grâce. Celui qui attend un salaire travaille dans un esprit de servitude, alors même qu’il remplit sa tâche, et, comme le plus souvent il ne l’accomplit pas, il doit, en attendant la récompense, qui sera peut-être une punition, se sentir agité par la crainte. Mais un homme adopté comme fils par son Dieu, et ainsi assuré par testament de l’héritage du ciel, peut traverser cette vie d’attente dans la paix et dans la joie. Il n’était rien dans la famille de Dieu, et aujourd’hui le voilà fils adopté. Comment ne pas aimer son père et comment ne pas lui obéir ? Plus l’héritage est assuré, plus son amour est vif, plus son obéissance est grande ; et certes, il n’est pas d’héritage mieux assuré que celui promis par Dieu, ni d’adoption plus ferme que celle signée par notre Père céleste avec le sang de Jésus-Christ ! Oui, votre salut est certain.

Verset 26 : « L’Esprit lui-même intercède pour nous. » – Ce n’est donc pas sur nos prières, mais sur les prières que l’Esprit de Dieu forme en nous, que repose notre salut. Or, cet Esprit risque-t-il de se lasser ? Ses prières peuvent-elles être imparfaites, elles qui sont des soupirs qui, dans le langage de l’homme, ne peuvent s’exprimer ? Non, notre salut est certain.

Verset 28 : « Or, nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » – Si toutes les choses concourent à notre salut, laquelle pourrions-nous donc craindre ? L’Esprit de Dieu nous soutient contre le péché ; la souffrance nous détache de ce monde ; les méchants nous exercent à la charité ; la tentation produit la patience, et, si par malheur nous succombons, le péché amène encore en nous une humiliation plus profonde, et nos chutes provoquent pour l’avenir plus de vigilance. Tout rend donc notre salut certain.

Versets 29 et 30 : « Ceux qu’il avait auparavant connus, il les a aussi prédestinés ; ceux qu’il a prédestinés, il les a appelés ; ceux qu’il a appelés, il les justifie, et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. » – Quelle plénitude d’oeuvre ! De toute éternité Dieu nous connaît ; avant la création du monde il nous prédestine au salut ; depuis notre naissance il nous a appelés ; aujourd’hui il nous justifie, et enfin nous promet la gloire des cieux ! C’est-à-dire que de toute éternité Dieu s’est occupé de nous, s’en occupe encore, et nous assure qu’il s’en occupera toujours ! C’est-à-dire qu’il pense à nous, nous crée, nous donne la justice, nous assure la gloire, et forge de sa main les anneaux de la chaîne d’or à laquelle notre sort est suspendu. Lequel donc pourrait se rompre ! Aucun ! Notre salut est certain !

Verset 31 : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » – Oui, je le demande avec saint Paul, si Dieu combat à nos côtés, qui pourra nous vaincre ? Seraient-ce les hommes qu’un souffle anime à peine ? Serait-ce Satan, créature révoltée, mais foudroyée, et qui, pendant la durée de ce monde, se débat dans sa dernière agonie ? Serait-ce nous-mêmes que Dieu soutient et porte ? Non, les hommes, Satan, nous-mêmes serons vaincus par Celui qui nous a tous créés, et notre salut est certain !

Verset 32 : « Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas » toutes choses avec lui ? » – Sans doute, et si Dieu ne nous avait donné qu’un ange pour sauveur, nous pourrions croire que son amour pour nous est limité. S’il n’avait donné qu’un monde à chacun de nous, nous pourrions dire que sa toute-puissance lui rendait facile un tel don, et nous pourrions conclure que ce don d’un monde, d’un astre, d’un soleil, ne prouve pas encore que Dieu n’ait rien à nous refuser. Mais quand ce Père donne son Fils bien-aimé, que n’est-il capable de donner ? Ce n’est plus sa puissance, c’est son amour qui fait l’offrande, et cet amour dépasse celui même qu’on a pour son enfant ! Oui, notre salut est certain !

« Qui accusera les élus de Dieu ? c’est Dieu lui-même qui les justifie. » – Devant un tribunal, le représentant de la justice vous accuse d’un crime ; l’avocat de votre partie adverse vous en convainc ; vos juges eux-mêmes s’élèvent contre, vous au terme du débat ; mais, avant la sentence, à la place du Code, la puissance législative qui l’a décrété vient substituer une nouvelle loi et s’écrie : J’absous le coupable, je le justifie, je change mon arrêt de mort en un arrêt de vie. – Qui dans l’enceinte s’élèvera contre la loi vivante ? Seraient-ce les juges, ou votre adversaire, ou le représentant de la justice, tous venus pour obéir au législateur ? Non, la loi des œuvres est changée en une loi de grâce, et c’est Dieu qui justifie. Mon salut est certain !

« Qui condamnera ? Christ est mort ! » Voilà la victime de la loi ; voilà le salaire de ma faute. De plus, « Christ est ressuscité ; » de plus, « il est monté à la droite de Dieu ; » de plus, « il intercède pour nous ! » – Quelle succession de garanties, quelle accumulation de titres ! « Christ est ressuscité ; » sa mort expiatoire a donc été acceptée de Dieu ? « Il est assis à la droite de Dieu ; » il est donc bien placé pour protéger ses amis ? « Il intercède pour nous ! » C’est Christ notre Sauveur qui prie et prie Celui même qui veut nous sauver. Il demande à Dieu ce que Dieu veut donner ; comment n’en serait-il pas exaucé ? Christ est mort jadis ; mais il prie maintenant, en sorte qu’à toute heure, à l’heure même, Jésus prie dans le ciel pour nous, tandis qu’ensemble nous prions sur la terre. Encore une fois, notre salut peut-il être plus certain ? Non, non ! Aussi saint Paul triomphant s’écrie-t-il : « Je suis assuré (c’est-à-dire certain) que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les choses élevées, ni les choses basses, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ Notre-Seigneur ! »

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