« En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien : en vérité, en vérité, je vous dis que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom; demandez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime. » (Jn 16.23,24,26)
« Priant par le Saint-Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu. » (Jude 1.20-21)
« Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin ». (1Jn 2.12-18)
Ces paroles de Jean adressées aux petits enfants, aux jeunes gens et aux pères, ne nous indiquent-elles pas qu’il y a dans la vie chrétienne trois époques distinctes d’expériences ?
La première est celle de l’enfance ; l’âme naît à la joie du pardon et de l’assurance du salut.
La seconde est celle de l’adolescence époque de transition et de lutte où la foi grandit et s’affermit ; la Parole de Dieu agit et donne à la jeunesse les armes par lesquelles elle peut remporter la victoire sur le malin.
La troisième est celle de l’âge mûr; les pères ont approfondi toutes choses et sont entrés dans une communion intime avec le Tout-Puissant.
Dans le sermon sur la montagne, tel que nous venons de l’étudier au point de vue de l’enseignement de Christ sur la prière, nous retrouvons aussi trois divisions distinctes analogues. En premier lieu, l’époque d’initiation où l’enseignement se résume en ce mot Père : « Priez votre Père ». « Votre Père voit, entend, sait, récompensera, beaucoup plus qu’aucun père terrestre ». Ayez seulement en lui une foi enfantine.
Plus tard, vient l’époque de luttes, de transition et de victoire, résumées par ces paroles : « Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne ». (Mt 17.21) « Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-Il à leur égard ? » (Lu 18.7)
Enfin, dans ses paroles d’adieu, nous atteignons un degré plus élevé encore. Les enfants sont devenus hommes faits, ils sont les amis du Maître pour lesquels Il n’a point de secrets et auxquels Il dit : « Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père ». (Jn 15.15)
En nous répétant si souvent quoi que vous demandiez, Jésus nous remet pour ainsi dire les clefs du royaume des cieux. Le moment est venu de prouver la puissance de la prière en son nom. Le contraste entre le premier et le dernier degré de cette marche ascendante est marqué de la manière la plus positive dans les paroles que nous méditons aujourd’hui.
« Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. En ce jour-là vous demanderez en mon nom ». (Jn 16.24,26)
Nous savons maintenant ce que veut dire ce mot « en ce jour-là. » C’est le jour de l’effusion du Saint-Esprit. L’œuvre de Christ sur la croix, sa victoire complète sur la mort révélée par sa résurrection et son ascension devaient recevoir leur couronnement, par la descente du Saint-Esprit sur les disciples pour animer leur vie, manifestation visible de la gloire de Dieu sur la terre.
L’un des merveilleux résultats de la dispensation de l’Esprit, c’est la force toute-puissante qu’Il donne à la prière, puissance inconnue jusqu’à la Pentecôte. La prière adressée au nom de Jésus et exaucée n’est-elle pas la preuve que l’Esprit habite en nous ?
Pour comprendre comment le don du Saint-Esprit a été le commencement d’une ère nouvelle dans l’exercice de la prière, rappelons-nous quelle est son œuvre et pourquoi Il n’a pas été donné avant que Jésus eût été glorifié.
L’Esprit est l’essence même de Dieu, car Dieu est Esprit. C’est par l’Esprit que le Fils a été engendré du Père, c’est par la communion du Saint-Esprit que le Père et le Fils sont un. La prérogative éternelle du Père est d’accorder sans cesse au Fils ce qu’il demande. Le privilège béni du Fils est de demander et de recevoir sans cesse, parce que par l’Esprit, Ils sont tous deux unis en une même vie et un même amour. Il en a été ainsi de toute éternité, il en est de même maintenant encore parce que le Fils agit comme médiateur entre nous et le Père.
Jésus, sur la terre, a commencé l’œuvre de réconciliation de l’homme avec Dieu, en unissant dans son corps la nature humaine et la nature divine. Il la poursuit dans le ciel. Il a réuni en lui ce qui était inconciliable la justice de Dieu et notre péché ; il a terminé la lutte, une fois pour toutes, quant à lui, en son propre corps attaché sur la croix. Puis Il est monté au ciel pour agir avec puissance, en chacun des membres de son corps, les délivrant du péché et manifestant ainsi la victoire qu’il a remportée. Par son intercession incessante, Il vit dans une communion vivante avec ceux de ses rachetés qui prient sans cesse. Cette intercession même leur donne une force et une puissance qu’ils n’auraient pu avoir sans elle. C’est par le Saint-Esprit que cette œuvre s’accomplit. Le Saint-Esprit n’avait pas été accordé aux hommes avant que Jésus-Christ eût été glorifié.
« Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car l’Esprit n’était pas encore répandu, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». (Jn 7.39)
Ce don du Père était nouveau et entièrement différent de ce que les Saints de l’Ancien Testament avaient reçu. L’œuvre de la rédemption par le sang de Christ était si complète que l’humanité sous cette économie nouvelle pouvait recevoir une manifestation du Saint-Esprit qu’il n’aurait pas été possible à Dieu d’accorder sous l’économie de l’Ancien Testament. Ces paroles de Jn 7.39, étaient littéralement vraies. Au moment où Jésus, glorifié, remonta au ciel, Il reçut du Père le droit de répandre le Saint-Esprit sur ses disciples et sur nous, ses enfants, ce qu’il n’aurait pas pu faire auparavant. « Elevé par la droite de Dieu, Il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et Il l’a répandu, comme vous le voyez, et l’entendez ». (Ac 2.33) Sous l’ancienne Alliance, Il était invoqué comme, l’esprit de Dieu. À la Pentecôte, Il descendit comme l’Esprit de Jésus glorifié, nous, apportant les fruits que la Rédemption accomplie devait produire en nous.
C’est dans l’intercession continue de Christ en notre faveur que l’œuvre de la Rédemption trouve son complément. Par le Saint-Esprit qui est en nous, nos prières s’élèvent au trône de grâce où elles se mêlent et se confondent avec celles de Jésus pour nous. L’Esprit prie, pour nous, sans paroles ; dans les profondeurs de notre cœur souvent nos pensées revêtent à peine une forme, et l’Esprit s’en empare alors pour les mettre en communication avec le Dieu-saint. Par le Saint-Esprit les prières de Christ deviennent nôtres et les nôtres deviennent siennes. Nous comprenons alors par une expérience personnelle ces paroles : « Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez et vous recevrez... En ce jour-là, vous demanderez en mon nom ». (Jn 16.24-26)
Frères ! ce qu’il faut que nous demandions au nom de Christ pour que notre joie soit parfaite, c’est le baptême du Saint-Esprit. Il y a ici plus que l’Esprit de Dieu sous l’ancienne Alliance. C’est le Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus glorifié dans sa Toute-Puissance, descendant en nous, habitant en nous, pour nous révéler le Père et le Fils. « Et moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Consolateur afin qu’Il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir parce qu’il. ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car Il demeure avec vous et Il sera en vous. En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et que je suis en vous ». « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui ». (Jn 14.16-17,20,23)
Lorsque cet Esprit n’est pas seulement celui de nos heures de prières mais de notre vie tout entière, nous rendant semblables à Jésus, Il nous donne le moyen d’avoir cet accès immédiat auprès du Père, dont Jésus parle ici : « Je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime ». (Jn 16.26) Oui, comprenons et croyons qu’être rempli de l’Esprit de Jésus glorifié est indispensable au peuple de Dieu. Nous réaliserons alors ce que c’est que : « Faire en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications ». (Eph 6.18) et « Prier par le Saint-Esprit, se maintenant dans l’amour de Dieu ». (Jude 1.20-21)
L’efficacité de nos prières dépend de ce que nous sommes et de ce qu’est notre vie. Le secret de prier au nom de Christ, c’est de vivre au nom de Christ. C’est en demeurant en lui que nous acquérons le droit de demander ce que nous voulons. La mesure dans laquelle nous vivons en Christ sera l’exacte mesure de notre puissance dans la prière. C’est l’Esprit qui est en nous qui prie, lion pas toujours en paroles et en pensées, mais par des soupirs, qui ne se peuvent exprimer.
Que nos vies soient remplies de Christ, de son Esprit, et ses promesses si magnifiques ne nous paraîtront plus si extraordinaires. « Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite ». « En ce jour, vous demanderez en mon nom ». « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera ». (Jn 16.24,26)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.