Le 21 may 1723.
Le Roy et son Altesse Royale ayant jugé, Mr, que l’exemple des chatiments qui viennent d’estre faicts, en execuion de mes jugements, à Vesson, Mazellet et autres prédicants, épouvanterait assez les autres pour les porter à renoncer à leur metier, ont bien voulu m’authoriser à faire grâce de la vie à ceux qui viendraient se rendre, aux conditions d’estre envoyés aux pays etrangers, dont ils ne pourraient revenir sans estre punis de mort. Je vous envoye un état de ceux qui sont reconnus pour prédicants tant par réputation que par les preuves que j’ay trouvées dans le procès des autres que j’ay jugés. Si vous pouvez connaitre, comme il n’est pas bien difficille, des personnes qui les ayent veu, et qu’ils ayent eu quelques relations avec eux, vous pourez les faire avertir de cette grâce dont il leur importe de proffiter promptement, car en même temps vous leur ferez sçavoir que tous ceux qui seront arrestés, avant de s’estre rendus, seront punis de mort sans miséricorde, comme les derniers qui ont esté condamnés, et que non seulement je feray donner à ceux qui les auront indiqués et fait arrester la méme somme de 1000 l. que j’ay fait donner pour la capture de Mazellet ; mais je feray payer le double, et peut estre plus, à celluy qui ferait arreter Courtès, qu’on regarde comme le plus dangereux de tous, et c’est de quoy vous pouvez assurer ceux que vous pourrés connaitre capable de rendre un aussy bon service, car on ne peut trop detromper les N. C, qui conservent les principes de leur ancienne religion, de l’ydée que leur donnent ces malheureux prédicants soutenus par les impostures de quelques ministres etrangers, avec qui ils se sont procures des relations, qu’on tolerait l’exercice de cette religion, et même les assemblées, et c’est ce qu’on faira par la continuaion des severes punitions dont ils viennent voir l’exemple, toutes les fois qu’on arrestera des prédicants et ceux qui assistent dans des assemblées.
(N° 17, vol. G, p. 351)