Le don de parler diverses langues

CHAPITRE 24

DES LANGUES DÉMONIONIAQUES DANS L'ÉGLISE ?

Soyons logiques !

Le problème va encore beaucoup plus loin. La chair ouvre chaque fois la porte à une action satanique. Les esprits méchants sont aux aguets pour pénétrer notre armure afin de rendre notre témoignage impuissant. Cela est vrai dans tous les domaines : si un chrétien — et surtout un prédicateur — ne veille pas sur tous les aspects de sa vie, l'ennemi peut gagner une véritable emprise sur lui, sur son âme et même sur son corps : l'argent, l'ambition, le pouvoir, l’orgueil, la sexualité offrent aux puissances des ténèbres des moyens pour dominer l'être humain.

À ce propos, Moïse avait interdit aux rois d'Israël trois choses : Deutéronome 17.14-20 « un grand nombre de chevaux » (c'est-à-dire, une grande puissance militaire) ; « un grand nombre de femmes » (c'est-à-dire, un laisser-aller sexuel) ; « de grands amas d'argent et d'or » (c'est-à-dire, des richesses matérielles). Voilà les trois grands dangers qui guettent tout homme de Dieu : le pouvoir, la sexualité et l'argent.

C'est un fait tragique que de nombreux hommes de Dieu ont fini par faire autant de mal que de bien parce qu’un aspect ou un autre de leur caractère ou de leur pensée n'a jamais été entièrement soumis à Jésus-Christ ; nous n'avons qu'à penser aux cas de Samson, de Saül, de Salomon et même de David. L'ennemi exploite ainsi la faille qui se présente, afin de troubler toute l'Église : cela est particulièrement vrai pour le péché de la langue.

Les puissances démoniaques sont en effet très conscientes du potentiel presque infini de la langue humaine. Si elles voient la possibilité de contrôler la langue d'un croyant, soyons sûrs qu'elles ne manqueront pas de le faire. Que ce soit par le mensonge, par la médisance, par la promulgation d'une fausse doctrine ou par un « parler en langues » simplement psychique ou charnel, non soumis à un contrôle biblique, elles n'hésiteront pas à exploiter une occasion si importante. Combien d'églises ont été détruites par une langue médisante !

Il est certain qu'un homme qui offre délibérément sa langue à une puissance extérieure à lui-même court un risque énorme. Si cette puissance est celle du Saint-Esprit de Dieu, très bien ! Mais comment le savoir, si le résultat est inintelligible ?

Satan cherche autant que Dieu à utiliser la langue de chaque être humain. Cette bataille pour la possession de la langue est si critique qu'elle mérite un chapitre entier (Voir le chapitre 25 ).

Entre l'humain et le démoniaque

Il ne faut pas croire que cet avertissement soit exagéré. Ce danger est beaucoup plus courant qu'on ne le pense. Ce n'est pas pour rien que Jacques, dans son épître, juxtapose les mots : psychikos — au féminin — (= « psychique », que Segond traduit « charnelle » et Darby « animale ») et : daïmoniôdês (« démoniaque », que Darby et Segond traduisent : « diabolique »). Car il dit : « Cette sagesse est terrestre, charnelle, diabolique » Jacques 3.15.

De même, Jude, dans son épître (au verset Jude 19) qualifie le mot psychikos — au pluriel — (que Segond traduit ici « sensuels » et Darby « naturels ») par l'expression : « n'ayant pas l'Esprit ». En effet, la ligne de démarcation entre « charnel » (ou : « naturel ») et « démoniaque » est parfois très mince.

Nous savons que les Corinthiens étaient encore contaminés par l'idolâtrie de leur vie antérieure comme ils l'étaient aussi par l’immoralité. Paul les met en garde contre une réelle emprise démoniaque : voir 1 Corinthiens 5,6,8-10 surtout le verset 1 Corinthiens 10.20, ainsi que 2 Corinthiens 6.15-17 ; 11.4, 13-15 ; 19-20.

Si Satan pouvait envoyer ses faux apôtres au milieu d'eux comme il l'a fait, est-ce étonnant qu'il ait pu introduire une confusion dans la pratique de la glossolalie, peut-être même comme on en voit aujourd'hui dans bien des cas ?

Paul n'attribue pas forcément le « parler en langues » des Corinthiens à une action démoniaque ; pourtant, il ne nous laisse pas ignorer que si l'Esprit de Dieu n'est pas l'auteur d'une action, elle est inspirée inévitablement de la chair. Les esprits malins peuvent exercer facilement une emprise sur cette action et l'exploiter comme ils le veulent.

Cela n'est pas du tout étonnant, car tout enfant de Dieu doué d'un discernement spirituel élémentaire perçoit très bien à quel point la chair peut exercer une influence dans bien des domaines de la vie de l'église. Qui de nous n’a pas assisté à des prédications péniblement « humaines » ou « charnelles » ? Qui n'est pas conscient de la présence dans les églises de beaucoup de choses qui ne viennent pas de Dieu ? Et que dire de cette marée de « théologie » de nom, mais antichrétienne de caractère, qui a envahi les églises un peu partout, sapant leur foi en l'inspiration divine des Écritures et réduisant leur conception de Jésus-Christ à une caricature de ce qu'il est en réalité ? Quel enfant de Dieu ne veut pas reconnaître que cela est une œuvre inspirée du diable ?

Par la parabole de l'ivraie, Christ nous apprend que Satan place ses pions — et ses espions — dans le sein de l'église et que même les anges ne savent pas toujours discerner « l'ivraie » du « blé » Les agents du diable ne sont pas seulement les faux chrétiens qui prolifèrent dans les églises peu éclairées : ce sont également les démons qui viennent loger dans les branches du « moutardier » qui s'est développé de façon anormale Matthieu 13.29 (C'est du moins le cas si les « serviteurs » sont aussi des « moissonneurs »).

Les ravages d'un esprit amer ou d'une mauvaise langue qui divise même les amis, le désir d'avoir la première place, l'orgueil qui refuse toute correction, le sectarisme, la mondanité, le sentimentalisme, l'esprit de clan, le refus de pardonner... toutes ces choses viennent de la chair et tout chrétien éveillé par l'Esprit de Dieu sait à quel point les esprits sataniques peuvent s'en servir pour introduire la discorde et la confusion dans l'assemblée ou pour faire chuter les âmes. La chair est en effet le territoire de Satan et il ne manque pas d'utiliser ce qui lui appartient.

Il n'est donc pas du tout surprenant que les esprits méchants utilisent des situations comme celle qui existait à Corinthe, où les dons spirituels étaient mal compris et où le « parler en langues » occupait une place exagérée.

Ce n'est certes pas uniquement dans le domaine des dons spirituels qu'existe le danger d’une intervention Satanique : comme nous l'avons dit, des péchés charnels comme la cupidité, l'immoralité, l'ambition et l'orgueil présentent tout autant d'occasions favorables à l'ennemi.

Mais le danger qui guette celui qui « parle en langues » est d'autant plus difficile à discerner qu'il ne sait pas ce qu'il dit ; il n'est pas en mesure de contrôler ni de vérifier ce qu'il fait. D'ailleurs, ceux qui l'écoutent ne peuvent pas mieux le faire que lui. Il ne peut que compter sur ses sentiments qui ne suffiront jamais pour discerner la différence entre l'âme et l'esprit.

Dans bien des communautés, on encourage l'état « passif », « l’abdication de la raison », pour laisser la place à ce qu'on appelle « l'esprit ». Or, dans une situation semblable, il est relativement facile à « un autre esprit » (comme le dit Paul dans 2 Corinthiens 11.4) de prendre la place de l'Esprit de Dieu.

Un argument illusoire

Je ne doute pas que beaucoup de chrétiens seront choqués par les implications de ce que je viens de dire.

— Mais comment ! Me dira-t-on, les démons se plairaient-ils à jouer le rôle du Saint-Esprit ? Et Dieu, permettrait-il une chose pareille ? D'ailleurs, ceux qui parlent « en langues » invoquent souvent le nom de Jésus. On nous a toujours dit que Satan ne peut pas répondre à une prière exprimée au nom de Jésus.

— Hélas ! Mon frère ! N'avez-vous pas lu ce que dit l'apôtre Paul : qu'il y a « un autre Jésus » et « un autre esprit » provenant de Satan 2 Corinthiens 11.3-4 ? C'est un fait que les démons ne craignent pas spécialement le nom de « Jésus », car ce nom (qui est identique en hébreu à celui de « Josué ») était autrefois très répandu. Dans certains pays, d’ailleurs, comme en Espagne « Jésus » est un prénom très commun et on l'entend souvent crier dans la rue. Entre « Jésus » et « le Seigneur Jésus, le Christ, le Fils de Dieu » il peut y avoir une différence aussi grande qu'entre la nuit et le jour. Le Fils de Dieu n'a-t-il pas dit que beaucoup de gens vont jusqu'à l'appeler « Seigneur, Seigneur » pour n'aboutir finalement qu'en enfer, même en ayant — notez-le bien ! — fait des miracles en son nom Matthieu 7.22-23 ; 25.11-12,4-46 ?

On m'apprend qu'une firme italienne utilise le nom de « Jésus » pour la vente de pantalons-jeans (dont le p.d.g. est un prêtre catholique) !

Les esprits méchants se plaisent parfois à parler d'un « Jésus » (le mot signifie simplement : « sauveur » ou « libérateur ») qui serait fout autre que le Fils de Dieu. C’est pourquoi, il est bon d'employer le titre Seigneur, ou Christ, ou Fils de Dieu avec le nom Jésus, surtout quand on est consciemment confronté aux puissances occultes ou à une situation qui pourrait compromettre notre foi. Nous avons également besoin à ce moment-là de purifier notre conscience et de nous mettre à l'abri de l’aspersion du sang du vrai Jésus, le Christ. Satan abhorre et redoute ce sang précieux, sceau de sa propre condamnation en enfer et garantie de notre délivrance éternelle de son pouvoir.

Mais ne nous berçons pas d'illusions : Satan peut très bien répondre à une prière faite au nom de « Jésus » et il ne manque pas de le faire à l'occasion. Il peut très facilement envoyer « un autre esprit » chez un homme qui s'ouvre sans discernement à une puissance qu'il ne contrôle pas selon les Écritures et par le sang de Christ.

Le témoignage des démons sur Jésus-Christ

Voici maintenant une autre chose qui peut nous étonner : le Nouveau Testament lui-même nous révèle que les mauvais esprits reconnaissent la divinité de Jésus-Christ et lui rendent chaque fois un témoignage véridique ! Voici quelques textes à ce propos :

Marc 1.23-24 : « Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur et qui s'écria : qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. »

Marc 3.11 : « Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et s'écriaient : Tu es le Fils de Dieu. »

Luc 4.41 : « Les démons sortaient de beaucoup de personnes, en criant et en disant : Tu es le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. »

Marc 5.6-7 : « Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s'écria d'une voix forte : qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. »

Actes 16.16-18 : « Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait : ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut et ils vous annoncent la voie du salut. Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul, fatigué, se retourna et dit à l'esprit : je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même. »

Or, le Seigneur Jésus n'a jamais accepté le témoignage véridique que les démons lui rendaient. ll leur interdisait même de le faire connaître (Marc 3.12 ; 1.25).

Paul n'acceptait pas non plus le témoignage d'un démon, même si celui-ci confirmait publiquement le message de l'Évangile, comme dans le cas de la servante à Philippes (Actes 16.18).

Le fait qu'un esprit puisse rendre témoignage à la vérité de Christ n'est pas une raison de croire qu'il s'agisse du Saint-Esprit. Nous sommes dans l'obligation, comme Jean nous le rappelle (1 Jean 4.1-3), d'éprouver les esprits. Paul lui-même nous met en garde, disant que Satan en personne se plaît à se déguiser en ange de lumière (2 Corinthiens 11.14). Ce n'est pas étonnant, car il a vécu, avant sa chute, — nous l'avons dit — dans l'intimité de la présence de Dieu Ézéchiel 28.14 ; il a connu alors les voies du Saint-Esprit et il ne lui est pas difficile encore maintenant de les imiter... quand il trouve une âme crédule qui s'offre à lui.

« Éprouver les esprits » est un commandement de Dieu. Celui qui ne le fait pas désobéit à Dieu : il pèche.

L'ennemi sait, lui aussi, « faire du bien »

On prétend parfois que le diable ne sait pas contrefaire l'œuvre de Dieu.

Cela est une aberration. Les apôtres ne cessent de nous mettre en garde contre les astuces de Satan, ce faux « ange de lumière » qui envoie ses loups revêtus de « peaux de mouton. »

Il est indéniable qu'un certain nombre de ceux qui ont fait l'expérience d'un « parler en langues » — à la suite généralement d'une imposition des mains — éprouvent, après une période initiale très heureuse, même euphorique, des symptômes troublants. La joie est remplacée progressivement par des doutes, des obsessions impures, des colères, parfois même des cauchemars et des pensées ou des tentatives de suicide. Dans certains cas, il y a rejet de tout contact avec d'autres chrétiens. Il serait dangereux de fermer les yeux face à l'évidence.

Les statistiques démontrent qu'une forte proportion des cas traités dans les asiles psychiatriques en Amérique concernent précisément des personnes qui ont fait une expérience extatique en « langues ». Le fait qu'une glossolalie semble apporter d'abord une bénédiction ne signifie pas qu'elle vienne nécessairement de Dieu  ; un esprit qui produit à la longue un fruit amer ne peut être celui de Dieu. Heureuses les personnes qui s'en rendent compte à temps et qui trouvent des frères capables de leur venir en aide. Mais nombreux sont ceux qui souffrent dans l'isolement !

C'est justement pour nous protéger contre les ruses de Satan que Dieu nous a donné sa Parole, qu'il a même fait mettre par écrit, de manière à nous éviter toute équivoque. Son Esprit, qui en est l'auteur, sait s’en servir pour nous éclairer. S'aventurer dans le domaine de l'invisible sans une connaissance adéquate de la vérité telle que Dieu l'a révélée dans l'Écriture, c'est s'exposer aux artifices d'un ennemi de loin plus intelligent et plus puissant que nous. Que Dieu nous garde d'une telle folie !

Une expérience personnelle

Il y a un quart de siècle, j'aurais eu de la peine à croire que des démons puissent agir à ce point sur des croyants et au sein même d'une assemblée chrétienne : mais Dieu a permis que je sois confronté de près à ce problème et que je sois témoin direct à plusieurs reprises d'incidents dont la signification est hors de doute. Je raconte ici l’une de mes premières expériences de ce genre.

Il m'a fallu, à un moment donné de mon ministère, faire face à une situation angoissante et extrêmement confuse où je devais prendre position pour répondre à certains de mes frères en Christ qui se tournaient vers moi dans l'espoir de recevoir une directive quant au chemin à suivre. Cette assemblée avait été envahie par de nombreux autres chrétiens insatisfaits de leur église. Les frères les ont reçus charitablement, en leur accordant même la liberté de la parole ; mais ils se sont trouvés submergés par un « babel » de voix, d'exhortations, d'affirmations, de langues bizarres, d'interprétations, de soi-disant prophéties et même d'accusations qui allaient à l'encontre de tout l'enseignement qu'ils avaient reçu de la Bible. J'ai eu le cœur gros en voyant l'état de confusion et de division dans lequel se trouvait l'assemblée.

Pourtant, j'hésitais devant l'inconnu. Je ne voulais pour rien au monde m'opposer par ignorance à une action de l'Esprit de Dieu, ou même à une action qui paraissait venir de lui. Je n'osais pas dire que les choses, même troublantes, que je voyais et que j'entendais ne venaient pas de Dieu ; et pourtant ! Je n'avais aucune certitude qu'elles venaient de lui. J'ai vite reconnu qu'il y avait incontestablement « un esprit » à l'œuvre ; mais je n'arrivais pas à en définir l'origine. Je n'y reconnaissais pas les marques véritables de l'Esprit de Christ. Cette force pouvait-elle venir d'une source occulte ? Tout était dit et fait, cependant, au nom de « Jésus ». Au milieu d'une telle confusion, comment alors discerner la part de Dieu, la part de la chair, la part du diable ?

Dieu m'a répondu en deux temps. D'abord, il m'a éclairé par cette parole du Seigneur Jésus-Christ lui-même : mes brebis connaissent ma voix (Jean 10.4).

Par conséquent, si c'était la voix de Christ que j'entendais dans ces rencontres, je la reconnaîtrais, sans l'ombre d'un doute. Lorsque le bon Berger parle à ses brebis, elles savent que c'est lui. Même si la voix de notre Sauveur nous condamne et nous met face contre terre, nous la reconnaissons comme étant la sienne ; elle nous ouvre la voie de la repentance et de la foi ; elle ne nous laisse pas dans le doute.

Mais dans la situation où je me trouvais, il y avait chaque fois dans mon esprit un « point d'interrogation » devant certaines manifestations et attitudes qu'on affirmait émaner du Saint-Esprit. Je suis resté avec un profond malaise au fond de mon âme, sans pouvoir affirmer si c'était la voix de Dieu que j'entendais ou une autre voix.

Par ce passage de l'Évangile, pourtant, Dieu m'a fait de suite comprendre que cet élément de doute était un mauvais signe ; c'était un indice négatif, une indication sûre qu'il y avait un autre esprit que le sien à l'œuvre. Je n'étais pas encore au clair quant à la nature de cet « autre esprit ». Je n'osais pas dire s'il venait de l'homme ou du monde invisible ; mais je savais que cette voix n'était pas celle de mon Seigneur Jésus-Christ. Le fait que j'entendais les uns et les autres se réclamer constamment du nom de « Jésus » ne constituait plus, pour moi, un signe de sa présence : il ne faisait qu'ajouter à la confusion. Pourtant, Dieu avait enfin mis une lampe entre mes mains : celle de Sa Parole.

Tout en remerciant profondément le Seigneur de cet éclaircissement, je lui ai cependant demandé des indications encore plus précises afin d'être en mesure d'aider mes frères et sœur à sortir de leur impasse ; ils avaient besoin d'une directive très claire avant que je ne les quitte. Et Dieu a répondu à cette prière aussi...

Je me souviendrai toute ma vie de la réunion de prières « privée » à laquelle j'ai pu assister peu de temps après cela. Ceux qui étaient présents se sont laissés aller sans aucune aucune réticence à des exagérations qui ont profondément choqué mon esprit. Subitement, l'un d'eux, celui d’ailleurs qui me paraissait l'homme le plus spirituel de tous (ou, peut-être, le moins charnel » ?) s'est mis à chanter étrangement dans une langue inconnue. Il n'a prononcé qu'une seule phrase, dont j'ai très bien retenu les deux premiers mots : Maha Dévi. Cet homme a alors interprété cette phrase en français de la manière suivante »: « Je suis le Dieu tout-puissant : mets ta confiance en moi. » Toujours avec la même mélodie curieuse, il a répété six fois cette phrase de façon identique et six fois il l'a traduite avec exactement les mêmes mots, ce qui l'a fixée dans ma mémoire. Pour les autres personnes qui assistaient à cette rencontre, « c'était Dieu qui leur parlait » ; ils acclamaient cette « langue » avec des Amen et des Alléluia... Mais, pour moi, c'était tout autre chose ; j'ai reconnu enfin la voix de l'esprit auquel j'étais confronté : c'était celle de l'ennemi. La signification réelle de ces deux mots six fois répétés en était la preuve, car Maha Dévi signifie : la grande déesse. C'est le titre (parmi d'autres) de la femme de Çiva, la troisième personne de la triade hindoue, le dieu de la destruction. La divinité Maha Dévi est adorée partout aux Indes sous différentes formes, y compris celles des déesses Kali et Dourga. Dourga est une divinité destructrice terrifiante. Kali signifie : « noire » ; elle est représentée avec un collier de têtes de morts et de mains cadavériques ; elle tient dans sa main une tête décapitée ; elle est couverte de sang et elle tire la langue en signe de raillerie contre son mari Çiva qu'elle piétine parfois. Elle est adorée avec des rites impurs dont la seule prostitution cultuelle a entraîné d'innombrables enfants dans une vie de dégradation et de souffrance.

Et voilà que cet homme, se disant chrétien, sans comprendre le sens de son « parler en langue », identifiait cette divinité païenne au « Dieu Tout-Puissant » et nous ordonnait de mettre notre confiance en elle... et ceux qui l'entouraient croyaient volontiers que c'était l'Esprit Saint du Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui l'inspirait ! Tout cela s'est passé dans une rencontre dite chrétienne et biblique !

Cette expérience m'a ouvert brutalement les yeux. Ce qui me troublait le plus, c'était le fait que ces personnes se réclamaient constamment du nom de « Jésus » et du « Seigneur » (mais pratiquement jamais de l'expression « Seigneur Jésus » ou « Jésus-Christ »). Ils exhortaient avec zèle, ils priaient pour le réveil, pour que Dieu se manifeste avec puissance ; pourtant, ils étaient en même temps animés d'un esprit d'intolérance pour leurs frères qui ne partageaient pas leur point de vue... mais qui les avaient pourtant reçus en premier lieu avec amour ! Par moments, il me semblait que ces personnes avaient une vraie foi en Christ et que l'Esprit de Dieu agissait au milieu d'eux ; mais, à d'autres moments, j'étais conscient qu'ils agissaient sous l'influence d'un autre esprit qui ne pouvait pas être celui de Christ. Venait-il de la chair ou du fond des ténèbres  ? C'était ce mélange, cette incertitude, cette confusion qui m'avaient tant troublé. Mais je savais maintenant pourquoi !

Cette expérience m'a inévitablement mis en garde. J'ai compris pourquoi Dieu nous ordonne « d'examiner toutes choses et de retenir ce qui est bon », 1 Thessaloniciens 5.21 en rejetant évidemment ce qui est faux. Je suis absolument convaincu qu'il existe, dans la glossolalie contemporaine, non seulement un fort élément humain, c'est-à-dire charnel, mais encore un élément insidieusement démoniaque. Cela paraît à première vue incroyable, mais j'en appelle au Dieu et Père du Seigneur Jésus-Christ pour faire la lumière sur cette situation dans le monde chrétien. L'Église de Christ a terriblement besoin de se purifier de ce rapport avec l'occulte. Sans cela, comment peut-elle espérer avoir l'appui du Saint-Esprit quand viendront les mauvais jours, les temps de séduction et de persécution qui s'approchent ?

Je ne me sens pas appelé à faire une étude sur les « langues démoniaques ». Il y a d'autres personnes mieux placées que moi pour le faire. Je me contente seulement d'ajouter dans l'appendice, le témoignage d'un homme, parmi d'autres, que Dieu a utilisé pour délivrer de nombreuses âmes de l'emprise du diable. C'est avec son consentement que j'incorpore une partie de son récit dans cet ouvrage. (Voir le texte de George Birch dans l'appendice B.) J'espère que Dieu s'en servira pour ouvrir les yeux de Son peuple, afin qu'il apprenne à discerner entre la vérité et l'erreur entre l'Esprit du Fils de Dieu qui nous a sauvés et tout autre esprit venant du malin.

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