Ce n’est donc point avec un Dieu absolu et purement tel que David parle, mais avec le Dieu de ses pères, c’est-à-dire avec ce Dieu dont il connaissait les promesses, et dont il avait déjà senti la grâce et la miséricorde : si un Juif, un Turc, ou un moine ignorant disait ces paroles de David, ô Dieu, aie pitié de moi, c’est comme s’il ne disait rien, parce qu’il n’embrasse point ce Dieu qu’il nomme sous le voile sous lequel il a voulu se révéler, mais il se jette, pour ainsi dire, dans la divinité toute pure, ce qui produit nécessairement le désespoir, et précipite une telle âme téméraire du ciel aux enfers, comme Lucifer. C’est aussi pour cela qu’on voit les prophètes dans leurs prières, se fonder sans cesse sur les promesses de Dieu, parce que les promesses contiennent et renferment Jésus en elles, et ainsi font que Dieu n’est plus un juge et un ennemi, mais ce Dieu miséricordieux et favorable qui veut sauver et ramener à la vie, de pauvres créatures perdues et damnées.
J’ai cru nécessaire de vous avertir d’abord de cette circonstance, afin que vous sachiez aussi l’appliquer aux autres endroits de l’Écriture où vous verrez Dieu nommé.