ALEXANDRE cet excellent Evêque qui avait condamné les blasphèmes d'Arius, étant mort cinq mois après la célébration du Concile de Nicée, Athanase fut chargé de la conduite de l'Église d'Alexandrie. Il avait été élevé dès la jeunesse dans l'étude de l'Écriture Sainte, et s'était acquitté avec une approbation générale des fonctions de tous les Ordres de l'Église. Il avait soutenu la doctrine des Apôtres dans le Concile de Nicée avec un courage, et une suffisance qui avaient mérité les éloges des défenseurs de la vérité, et qui avaient attiré sur lui la haine des ennemis de cette même vérité. Il avait assisté à ce Concile, à la suite d'Alexandre, étant encore alors fort jeune, et néanmoins le premier des Diacres. Dès que ceux qui avaient déclaré la guerre au Fils de Dieu, le virent élevé sur le Siège de cette Église, ils regardèrent sa promotion comme la ruine de leur puissance, et inventèrent cette fausse accusation contre lui.
Ils gagnèrent quelques-uns de la faction de Méléce, qui après avoir été déposé par le Concile de Nicée, ne cessait d'exciter des troubles dans la Thébaïde, et dans l'Égypte, et leur persuadèrent d'aller dire à l'Empereur qu'Athanase avait levé une imposition sur les habitants d'Égypte ; et qu'il avait donné l'argent qui en était provenu, à un homme qui méditait d'usurper l'autorité souveraine. La Religion de l'Empereur ayant été surprise par cette calomnie, Athanase fut mandé à Constantinople où il se justifia, et obtint permission de retourner à son Diocèse, comme il paraît par la Lettre que l'Empereur écrivit sur ce sujet à l'Église d'Alexandrie, et dont je ne rapporterai ici que la fin.