1er may 1725.
J’en feray l’ouverture en adressant à la compagnie un discours sur l’état présent de nos Eglizes et sur les moyens de les conserver.
Je remonteray dans ce discours jusques a l’origine de nos malheurs sur le projet que Louis XIV avait fait de les detruire, sur les moyens qu’il mit en usage pour en venir a bout, comme il s’en félicita d’y être parveneu.
Ce que Dieu fit ensuite. Il suscita des personnes extraordinaires pour les relever, Rey, Brousson etc. Il continue aujourd’hui. Je feray voir en peu de mots ce qu’il a fait depuis l’année 1715, et ensuite je representeray que en quelque bon état que soient nos Eglizes dans un sens, elles sont dans un autre bien triste dans un sens different, que nous devons à cause de cela faire nos efforts pour leur en procurer un meilleur.
Que les moyens qu’il faut mettre en usage sont 1° des prieres ardentes, 2° une conduite pure, 3° une repantance sincère, 4° des intercessions réiterées auxprès des puissances etrangeres protestantes, 5° l’envoy d’un député auprès d’elles.
Qu’en suite notre subsistance depend 1° de notre union, d’une correspondance parfaite entre les pasteurs, proposans et Anciens. Nous ne saurions subsister si nous etions divizes ; 2° en prenant soin de ceux qui travaillent au ministère et de ceux qui souffrent pour l’Évangile. Sur quoy pour reussir, il est important d’etablir un fond ou tous doivent contribuer ; 3° en observant que le nom de Dieu soit exalté, ses saintes écritures lues et revérées, ses sacrements respectés et honorés, en bannissant les scandales etc. en instituant de tems en tems des jeunes ; 4° en dressant de jeunes hommes qui a l’exemple de Timotée eussent appris de leur tendres enfance les Ste lettres et qu’ils ayent le dessein de se consacrer au service de l’Eglize ; enfin en etablissant des jeunes. Après cela je regleray l’ordre suivant les matieres qui doivent etre mise sur le tapis.
1° Que, s’il y a des personnes pour etre receu Anciens, qui se presantent.
2° Que les deputez, s’ils ont des propositions à faire, qu’ils les fassent, et qu’ils remettent leur taxe entre les mains des commissaires a ce sujet nommés.
3° Que le Dauphiné demandant au Synode deux députez chargés d’un double de nos reglements et d’une attestation, accompagnés d’un ordre expres du Sinode pour aler etablir et dans le Vivarais et dans les Eglizes du Dauphiné l’ordre qu’on observe parmi nous, la compagnie doit déliberer la dessus. Je feray la lecture de M. Roger.
4° Que la compagnie doit delibérer sur la matière et sur la forme de la lettre qu’on doit ecrire aux Eglizes pour les exhorter a contribuer au fond public, et nommer les trezoriers et les secretaires à ce sujet de la manière que le fond doit etre distribué.
5° Qu’etant important de nommer un deputé vers les puissances protestantes, il faut examiner qui l’est le plus propre et sur qui on doit jetter la vue.
6° Proceder a l’examen de M. Clari et Maroger, s’ils persévèrent à vouloir se consacrer au service de l’Eglize.
Enfin finir par une lecture d’amour et de charité réciproque des pasteurs, des proposans et des Anciens.
(N° 7, t. II. p. 151.)