Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé.
C’est ici la réponse à une grande question : Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Celui qui la pose, c’est un homme tout tremblant, tombé aux pieds de Paul… C’est, non aux pieds de Paul, mais aux pieds du Seigneur que nous avons essayé de nous mettre, car c’est là seulement que l’on peut entendre utilement cette parole : Crois au Seigneur Jésus-Christ.
Humiliation, confession du péché, repentance, ce sont là les préliminaires obligés de notre salut… Ce sont les vestibules du temple : la foi en est la porte… Vous êtes pauvre : vous avez enfin reconnu votre pauvreté ; vous êtes venu vers le riche bienfaisant ; vous lui avez fait l’aveu de votre misère : que vous reste-t-il à faire ? Etendre la main vers les secours que vous offre votre bienfaiteur… La foi, c’est la main tendue.
Sans la foi, tout le reste est stérile…
La foi sans le reste est morte…
I. — La foi… C’est ici la grande opération spirituelle qui nous approprie le salut et nous unit à Dieu… N’allons pas la localiser dans l’une des facultés de notre âme : il y faut le concours de toutes…
1) Elle est une croyance de l’intelligence… C’est une erreur que d’établir une opposition entre le cœur et l’intelligence et de vouloir exclure celle-ci ; prenons-y garde : elle prendrait sa revanche… Enseignement de l’Écriture : « la foi vient de l’ouïe… Comment croiront-ils en celui dont ils n’ont point entendu parler ? … » Exemples : le geôlier de Philippes : « ils lui annoncèrent la Parole du Seigneur »… l’eunuque : Philippe l’instruit sur Jésus ; sa déclaration : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. »… « Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu. »… « La foi est une démonstration des choses qu’on ne voit point. »… Faisons-nous une foi intellectuelle solide, qui ne laisse de côté aucune des réalités que Dieu nous a données à croire… La source de cette connaissance religieuse, c’est la Parole de Dieu… Elle doit dans une certaine mesure précéder la foi du cœur, mais elle la suit aussi…
2) Elle est une confiance du cœur… « On croit du cœur pour obtenir la justice… » Philippe à l’eunuque : « Si tu crois de tout ton cœur, cela t’est permis. »… « Un cœur mauvais d’incrédulité. »… La foi intellectuelle toujours insuffisante… Le cœur perçoit mieux Dieu : la foi c’est Dieu sensible au cœur… Mais il y a plus qu’un sentiment : la foi est une confiance, un abandon de soi… Acte qui ne peut être amené que par la persuasion intime de son impuissance… Désespérer de soi est la condition pour se confier en Dieu…
3) Elle est un acte de la volonté. On ne croit pas par une sorte d’inspiration spontanée. La foi est un don de Dieu, sans doute, mais Dieu la donne à ceux qui la veulent… Et puis, la foi est un acte, et non pas seulement un sentiment et une certitude… Acte qui réclame toutes les énergies de la volonté… Quand Jésus dit au paralytique : « Lève-toi et marche », il lui demande un acte…
II. — L’objet de la foi… On pourrait répondre : les choses invisibles, Dieu, ses promesses, l’Évangile… Mais il s’agit ici de la foi qui sauve… Quel est son objet ? C’est Jésus-Christ… « Crois au Seigneur Jésus… »
1) La vérité sur Jésus-Christ… Il faut qu’après avoir dit : « Crois au Seigneur Jésus-Christ » nous vous développions cette doctrine, comme Paul au geôlier… Que put-il lui dire ? Comme à Thessalonique quelques jours après : « qu’il avait fallu que le Christ souffrît et ressuscitât des morts, et que ce Jésus était le Christ… » Chose toute simple et toute suffisante : a) Nécessité d’une expiation : « il avait fallu », le péché ; b) Nature de l’expiation : souffrance, mort, résurrection de Jésus ; c) Qualité de la victime offerte : Jésus, le Christ…
2) La personne de Jésus-Christ saisie par le cœur… Non plus seulement la doctrine de Jésus-Christ lui-même… Ce n’est pas un mort dont il ne nous reste que le souvenir et les idées ; c’est un vivant à qui l’on va, que l’on aime et en qui l’on se confie… Cette confiance est un acte individuel : lui et moi ; il m’a aimé, il s’est donné, il est mort pour moi ; je me confie, je me donne…
… La foi est une grâce : elle vient de Dieu… Mais il y faut aussi notre participation morale : elle est un devoir…
… « Crois », et non pas « fais » ; voilà l’Évangile. Toutes les religions humaines, tous les systèmes ont tenu et tiennent un autre langage : unanimité parfaite et égale impuissance à sauver l’homme… Fais, dit le païen, le sacrifice de ta vie, immole tes enfants, couche-toi sous les roues du char de ton idole, pratique des rites sanglants, et tu seras sauvé. Mensonge !
Fais, dit le disciple de Rome, des pénitences, des jeûnes, des pèlerinages, des neuvaines, souffre en purgatoire, et tu seras sauvé. Mensonge encore !
Fais, dit le rationaliste, de bonnes œuvres, visite les pauvres, les malades, sois honnête et juste, et tu seras sauvé. Mensonge toujours !
… Oh ! combien est différent le langage de l’Évangile ! … Crois ! cesse de te consumer en efforts stériles : l’effort qui sauve a été fait. Crois, confie-toi, abandonne-toi.
… Et tu seras sauvé : sauvé de cette malédiction prononcée contre le transgresseur… Sauvé de cet esclavage du péché qui t’avilissait… Sauvé, c’est-à-dire introduit dans la vie éternelle… Et tout cela par Christ… Que vers lui monte donc le cri de notre louange : « A celui qui nous a aimés et qui nous a lavés de nos péchés par son sang, et qui nous a fait rois et sacrificateurs de Dieu son Père ; à Lui soient la gloire et la force aux siècles des siècles. — Amen.