« Il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis. » Ac 1.4.
Lorsque nous avons parlé des saints qui étaient à Jérusalem avec Siméon et Anne, nous avons remarqué que quoique la rédemption, objet de leur attente, soit aujourd’hui un fait accompli, nous sommes aussi appelés à attendre comme eux. Nous attendons la pleine révélation de ce qu’ils avaient déjà entrevu sans avoir guère pu le comprendre. Nous aussi, nous avons à attendre ce que le Père avait promis. L’accomplissement de cette promesse ne peut plus se répéter comme au jour de la Pentecôte ; mais tout autant que les premiers disciples nous devons chaque jour attendre du Père qu’il accomplisse en nous cette même promesse.
Le Saint-Esprit n’est pas une personne distincte du Père comme le sont sur la terre deux personnes séparées l’une de l’autre. Le Père et l’Esprit ne sont jamais l’un sans l’autre. Le Père est toujours présent dans l’Esprit et l’Esprit ne peut faire que ce que le Père fait en lui. Chaque fois que l’Esprit est en nous, il est également en Dieu et c’est le croyant le plus rempli de l’Esprit qui pourra le mieux s’attendre à Dieu pour le voir accomplir sa promesse, le « fortifier puissamment par son Esprit dans l’homme intérieur. » {Eph 3.16} L’Esprit en nous n’est pas une force à notre disposition; il n’est pas non plus une puissance indépendante qui agisse en se séparant du Père et du Fils. L’Esprit est la présence même dit Père avec sa toute puissance agissant en nous. C’est pourquoi celui qui sait que l’Esprit est en lui s’attendra au Père pour éprouver de plus en plus ce qu’est cette présence de l’Esprit en lui.
Voyez les apôtres. Ils furent remplis du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Peu après, chassés du Conseil des chefs du peuple où on leur avait « défendu de parler au nom de Jésus, » ils demandèrent à Dieu de pouvoir « annoncer sa parole avec pleine hardiesse, » et une nouvelle effusion du Saint-Esprit vint accomplir encore la promesse du Père. {Ac 4.29-31}
À Samarie, plusieurs conversions avaient eu lieu par le Saint-Esprit et toute la ville était dans là joie. À la demande des apôtres, le Père accomplit de nouveau sa promesse. {Ac 8.5-17} Il en fut de même dans la maison de Corneille : « Nous voici tous présents devant Dieu... » {Ac 10.33} et aussi. à Antioche. Ce fut lorsque des hommes remplis du Saint-Esprit jeûnèrent et prièrent, que s’accomplit de nouveau la promesse du Père et que cette direction de l’Esprit fut envoyée du Ciel : « Séparez-moi Barnabas et Saul... » {Ac 13.2}
Dans l’Épître aux Éphésiens, nous voyons Paul prier pour ceux qui avaient été « scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, » et demander que « Dieu leur donnât l’Esprit de sagesse et de révélation... » et plus tard encore « qu’il leur accordât selon les richesses de sa gloire d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur. » {Eph 1.13-17 ; 3.16}
L’Esprit qui l’ut envoyé le jour de la Pentecôte n’était pas quelque chose dont Dieu se fût séparé pour l’envoyer du ciel sur la terre. Ce n’est pas ainsi que Dieu donne. Lorsqu’il accorde quelque grâce, force ou vie, il le fait en se donnant lui-même, et combien plus lorsqu’il s’agit du Saint-Esprit qui est la présence même de Dieu en nous. Pour pouvoir compter sur son action habituelle en nous, attendons continuellement que la promesse du Père s’accomplisse avec toujours plus de puissance en nous et rendons grâce pour ce que nous avons déjà reçu.
Quelle nouvelle importance ceci donne à notre vie d’attente. Nous apprenons ainsi à nous tenir, comme les disciples, au pied du trône de Dieu. Incapables de résister à leurs ennemis ou de prêcher aux ennemis de Christ jusqu’au moment où ils furent revêtus de la Vertu d’en haut, ils nous enseignent par leur exemple que nous ne pouvons avoir de force dans lit vie de la foi ou dans les œuvres de la charité chrétienne qu’en étant eu communication directe avec Dieu et avec Christ, comptant sur eux pour maintenir en nous la vie de l’Esprit. Nous recevons ainsi l’assurance que le Dieu tout puissant veut par le Christ glorifié, faire agir en nous une force capable d’accomplir des choses inattendues et impossibles. Oh ! que ne fera pas l’Église quand chacun de ses membres vivra de cette vie de confiance en Dieu, quand le moi et le monde auront disparu dans l’amour divin et que tous seront d’accord pour « attendre la promesse du Père, » promesse déjà si merveilleusement accomplie, mais toujours inépuisable.
Que chacun de nous fasse silence devant l’indicible grandeur de cette perspective : Le Père attend le moment de remplir l’Église du Saint-Esprit, il veut ainsi me remplir moi-même de sa présence.
En croyant ces choses, que notre âme cherche avec adoration à s’en pénétrer sans réserve. Que l’espérance de voir la promesse du Père s’accomplir de plus en plus remplisse de joie toute notre vie.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »