Dieu essuiera toute larme de nos yeux. Apoc., VII, 17.
Après avoir veillé au chevet du mourant, après avoir accompagné ses restes inanimés jusqu’à sa dernière demeure, la religion n’oublie point les affligés qui sont appelés par la Providence à survivre à ceux qui laissent dans leurs rangs une place vide : elle a pour eux ses consolations et ses espérances ; elle verse sur leurs plaies le vin et l’huile de la compassion chrétienne ; elle sanctifie le deuil de ceux qui pleurent chrétiennement.
Il est chez nous une coutume touchante qui consiste de la part des affligés à se réunir quelques jours après le décès d’un parent. Personne ne manque à cette assemblée de famille, même les parents les plus éloignés, pour lesquels cette douleur commune est une occasion de rapprochement.
C’est le premier jour de sortie, et le lieu où l’on se rend d’abord est la maison de Dieu. Les auteurs de notre liturgie, qui ont prévu ce cas intéressant, ont inséré dans la prière la collecte suivante :
« O Dieu créateur ! qui disposes à ton gré de la vie de tous les hommes, arbitre suprême de tous les événements, toi qui ne nous places sur la terre que pour nous préparer à un monde meilleur, prends pitié, dans tes compassions paternelles, de toutes les personnes qui sont dans le deuil et qui pleurent sur de cruelles séparations ; verse toi-même sur leur plaie un baume salutaire ; comble par ton amour le triste vide que la mort a laissé dans leur cœur ; essuie leurs larmes ; relève leurs pensées abattues ; que la foi en tes promesses leur donne la force de continuer le pèlerinage auquel tu les appelles ici-bas ; que les biens qui leur restent les dédommagent de ceux qu’ils regrettent, et que la perspective assurée d’un séjour de paix et de repos pour ceux qui supportent l’épreuve avec patience, les soutienne, les console et leur fasse trouver encore quelques douceurs dans la route de la vie. Amen ! »