Nous avons déjà défini la loi d’une manière générale : l’expression de la fin d’un être ou d’un fait, revêtue d’un caractère de nécessité.
Soit en effet que le mot lex vienne de legere ou de ligare (voir Littré), il signifie, et le substantif allemand Gesetz (venant du participe gesetzt) confirme cette opinion, ce qui, étant posé devant l’être ou le fait, attend du développement normal de ce fait ou de la détermination normale de cet être sa réalisation nécessaireb.
b – Voir la signification étymologique des diverses désignations de la loi, Exposé, tome II, p. 355.
Il est évident toutefois que cette nécessité changera avec la nature du milieu qui lui sera offert.
C’est ce qui va résulter de l’examen des caractères respectifs de la loi physique et de la loi civile, que nous allons comparer avec ceux de la loi morale ; et nous nous assurerons que la loi civile participe de la nature de la loi physique qui est au-dessous d’elle et de la loi morale qui est au-dessus, mais que, par ses caractères essentiels, la loi morale s’oppose à l’une et à l’autre.