Aberdeen, 13 mai 1637
Cher et bien-aimé frère,
Je vous remercie tendrement de vos soins affectueux pour mon frère, pendant qu’il était dans la détresse à Edimbourg. Poursuivez votre course au travers des eaux sans vous lasser. Votre Guide connaît la route ; suivez-Le ; remettez-Lui toutes vos peines, toutes vos tentations, et que les vers, fils des hommes, ne vous effraient pas : ils mourront et la teigne les rongera.
Conservez votre couronne ; l’enjeu entre vous et le monde n’est pas de moindre valeur que votre salut et votre conscience. Prenez garde, ne cédez pas ce que vous pouvez garder. Revêtus de notre bouclier, il faut que nous nous opposions à tout envahissement contraire aux intérêts de la conscience. De quelle douce communion le prisonnier jouit avec son Sauveur ! Il ne se lasse pas de lui faire du bien ! Jamais, nulle part mes pieds ne foulèrent un si beau sol que celui d’Aberdeen. Rappelez-moi affectueusement au souvenir de votre femme. Je lui souhaite de remettre tout à Dieu, et de travailler activement à l’œuvre de son salut. Que la grâce soit avec vous.