Commentaire sur l’Épître aux Galates

§ 19. Résumé sur les judaïsants, sur lui-même, sur l’Évangile. Salut (6.11-18)

Il résume sa lettre. Il dit les fausses tendances des judaïsants, le mobile honteux de leur doctrine, le vice de leur conduite (6.11-13) ; il leur oppose la gloire chrétienne qu’il cherche, sa tendance, ses mobiles, sa conduite, la nature du christianisme (6.14-15), et supplie les uns et les autres de ne plus le fatiguer de ces sottes calomnies (6.16-17). Il souhaite que la grâce de Christ soit avec leur esprit (6.18).

6.11

11 Voyez quelle longue lettre je vous ai écrite de ma propre main !

πηλίκοις γράμμασιν ; Chrys., Jérôme, Théodor., Théophyl., Œcum., Semler, Winer, Rückert, traduisent γράμμα par caractères des lettres au sens propre, et πηλίκος grand : « Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main ». Mais quel motif avait Paul de faire cette observation ? L’apôtre, répond Winer, n’était pas, et cela par défaut d’habitude, fort habile à écrire le grec, aussi a-t-il dicté la plupart de ses épîtres (Romains 16.22 ; 1 Corinthiens 16.21 ; 2 Thessaloniciens 3.17-18) ; et cependant il écrivit péniblement celle-ci de sa propre main ; ce qui signifie qu’il avait vivement à cœur l’intérêt des Galates. — Cette explication nous semble peu digne de Paul. — Érasme, Bengel, Morus, Borger, Matthies, Schott et Néander traduisent par Épître consignée dans des lettres (Actes 28.21) ; πηλίκος exprime alors non la grandeur mais la multitude, comme πόσος veut dire quantus et quant multus. « Voyez comme je vous ai écrit en abondance » ou « quelle longue lettre je vous ai écrite » ; et en effet elle l’était soit parce qu’il l’avait écrite de sa main, soit parce qu’alors il n’en avait pas composé de plus longue ; il démontre donc son amour pour les Galates en ce que contre son habitude il avait lui-même écrit cette lettre, car il n’avait pas voulu différer de la rédiger jusqu’à ce que quelque scribe eût été sous sa main ; son amour pour eux l’avait poussé à se charger volontiers de toute peine, tandis que les faux docteurs qu’il dépeint plus bas ne cherchaient que leur propre gloire auprès d’eux. Ainsi se lie ce verset à l’ensemble.

6.12

12 tous ceux qui veulent se rendre agréables par la chair, ne vous forcent à la circoncision que pour ne pas être persécutés à cause de la croix de Christ ;

εὐπροσωπεῖν ; une seule fois, — ne se trouve pas chez les profanes. Avoir une face qui plaît aux autres ; se recommander par. (Voyez l’expression se réjouir ἐν προσώπῳ 2 Corinthiens 5.12ἐν σάρκι « dans la chair » non par les inspirations de l’esprit mais par celles de la chair, des choses extérieures, comme de la circoncision accomplie dans la chair (Romains 11.28). Le sens : Tous ceux qui veulent se recommander par la chair, se rendre agréables par les choses extérieures, se glorifier d’avantages extérieurs comme du judaïsme charnellement entendu, ceux-là vous forcent, vous poussent fortement à la circoncision. — μόνον ἵνα, etc. ; Jérome, Luther, Calvin, Grotius, Semler, Michaëlis, Koppe, Morus, de Wette, Winer traduisent : De peur qu’ils ne participent aux souffrances de Christ ; pour qu’ils ne soient pas tourmentés par des afflictions semblables aux maux supportés par Christ sur la croix. (Voyez 2 Corinthiens 1.5, souffrances de Christ ; Hébreux 11.26 ; Colossiens 1.24, opprobre, affliction de Christ ; Marc 8.34 ; 10.21 ; Matthieu 10.38). Erasme, Piscator, Calixte, Borger, Flatt, Rückert, Schott et Néander entendent par croix de Christ la doctrine qui annonce comme base unique du salut, Jésus-Christ mort sur la croix, (Galates 5.11), et comme le datif indique aussi la cause (Winer, Gram., p. 175. Romains 11.20), ils disent : Afin de ne pas subir persécution à cause de la croix de Christ, de la doctrine de Jésus-Christ crucifié, car cette doctrine proclamait l’abrogation de la loi et le salut par un Messie mis en croix, ce qui scandalisait les Juifs jusqu’à allumer leurs fureurs ; les faux docteurs que flagelle Paul prêchaient pour plaire aux Juifs la nécessité des choses auxquelles ceux-ci étaient si opiniâtrement attachés.

6.13

13 car ceux-là même qui se sont fait circoncire n’observent pas la loi, mais ils veulent que vous soyez circoncis pour se glorifier de votre chair.

Et le motif de cette conduite des judaïsants n’était pas l’observation sévère et religieuse de la loi mais la vaine gloire — γὰρ, car — οἱ περιτεμνόμενοι, les circoncis ; ce participe présent au lieu du parfait ne peut pas désigner des judéo-chrétiens qui certainement étaient circoncis dans les premiers jours de leur naissance, mais des préconiseurs de la circoncision qui autrefois avaient été prosélytes de la porte, des Hellénistes qui en passant au judaïsme s’étaient soumis à ce rite juif. — φυλάσσειν, observer pratiquement la loi (Actes 7.53 ; 16.4 ; Romains 2.26) ; ils n’observent pas, hormis la circoncision, la loi juive ; ils ne veulent pas vous faire circoncire par religiosité pure, par conscience pieuse, par amour pour la loi, par zèle ardent et encore louable pour la religion judaïque, car ils pratiqueraient alors cette loi, mais leur but en vous donnant le cachet juif extérieur est de se glorifier de votre chair, du changement qu’ils auront produit extérieurement sur vous par leur autorité. Vanité, formalisme religieux, amour de la gloire mondaine, tels sont les traits caractéristiques de ces pharisiens ; Paul indigné de la perversion profonde de ses misérables adversaires, est autorisé par leur haine contre sa personne, à se mettre en scène pour leur opposer tels qu’ils sont vivants en lui, les vrais sentiments d’un chrétien ; c’est ce qu’il fait dans le verset suivant.

6.14

14 Mais pour moi, Dieu me garde de me glorifier sinon en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ par lequel le monde est crucifié pour moi et moi pour le monde.

Mais loin de moi de me glorifier εἰ μὴ « si ce n’est en la croix, en la doctrine de J. C., mon Sauveur, crucifié », et non dans quelque vertu mienne, car dans la croix, dit Calvin, toute la rédemption et ses parties sont contenues (1 Corinthiens 1.17, 23 ; 2.2). Voilà le cachet du chrétien ; ses joies, les exaltations de sa vie jaillissent du sentiment de sa rédemption par Christ ; son âme avec ses épanouissements bénis, ses célestes élancements et ses divines harmonies se meut dans la conscience profonde et inaliénable de l’énergie rédemptrice ou de l’amour sauveur qui sur la croix a consommé le salut du monde. Comme sans la rédemption il ne serait rien et que par la rédemption il est tout, le chrétien ne peut se glorifier que par elle et qu’en elle. Toutes les sympathies de son âme, toutes les capacités de son cœur, toutes les ardeurs de son intelligence ne peuvent que se tourner avec bonheur vers la Puissance qui les a replacés dans l’ordre dans la vie et la félicité, vers J. C. crucifié. — δἰ οὗ, au moyen duquel — κόσμος, le monde, tout ce qui, hommes et choses, est étranger au caractère, à l’esprit, à la doctrine, à l’économie du règne de Christ ; tous les goûts qui n’ont pour point de départ et de mire que la terre avec ses joies et ses gloires en dehors du sentiment de Dieu (1 Corinthiens 7.31, 33 ; 2 Corinthiens 7.10 ; Jacques 4.4 ; 1 Jean 2.15-16). — ἐσταύρωται, est crucifié, est mort pour moi, est pour moi comme s’il n’était pas et réciproquement ; l’un tient l’autre pour mort, moi le monde et le monde moi (Romains 6.2 ; Philippiens 3.8). En effet il n’y a rien de commun entre ce κόσμος et Christ, entre la vie hors de Dieu et la vie en Dieu. Le monde (avec le sens ci-dessus) se nierait dans ses tendances, dans ses moyens, dans son but et dans ses résultats s’il connaissait et reconnaissait le Christ, et le Christ anéantirait son œuvre, son empire et ses lois, s’il pouvait communier avec le monde ; ce sont deux pôles dont l’un tend à nier l’autre. Si donc un homme au moyen de la foi s’identifie avec Christ au point de réaliser dans son âme les sentiments et les actions victorieuses de Jésus, de sa vie, et de donner corps et âme, personnalité et actualité à l’Esprit de Christ, au point de répéter en lui spirituellement la biographie de son Sauveur, ses glorieux moments et le moment suprême de sa mort, et d’être enfin un Jésus homme transfiguré à l’image de Jésus Dieu, n’est-il pas évident qu’il en sera pour lui comme pour le maître et qu’avec droit il pourra s’écrier : Je suis crucifié pour le monde et le monde est crucifié pour moi !

6.15

15 Car en Christ ni circoncision ni incirconcision ne sont rien, mais nouvelle créature.

Dès lors Paul ne pouvait pas comme ses adversaires rechercher la gloire qui vient du monde, et d’ailleurs au fond οὔτε, etc., ni la circoncision, ni l’incirconcision ne sont de quelque valeur, mais au contraire. — κτίσις ; l’acte de la création (Romains 1.20) ; chose créée (Sagesse 16.24) ; espèce humaine (Marc 16.15 ; Colossiens 1.23). Le verbe κτίζεσθαι est employé pour désigner la rénovation spirituelle opérée par Christ (Éphésiens 2.10, 15 ; 4.24), ainsi que ἀνανεοῦσθαι être renouvelé (Colossiens 3.10 ; 2 Corinthiens 4.16 ; Éphésiens 4.23). — καινὴ, nouveau ; c’est par opposition à l’état extérieur de la circoncision et à l’état vieux et pécheur, un état intérieur et nouveau ou pur déterminé par la vie et l’Esprit de J. C. (Voyez même expression et même idée (Éphésiens 2.15 ; 4.23 ; Colossiens 3.10 ; Romains 6.4 ; 2 Corinthiens 5.17 ; 1 Corinthiens 7.19 ; Galates 5.6). Cette expression hardie de l’apôtre est plus qu’une figure ; elle renferme une vivante réalité, et rend avec grande force le sentiment profond et l’expérience intime de l’originalité du christianisme et de ses effets ; examinons ce sujet. Si à l’encontre d’une manière de penser, de sentir, de juger, d’agir et de vivre on voit se développer dans une même nature un déploiement opposé d’origine, d’esprit, de loi, de but et d’effet ne pourra-t-on pas dire qu’en toute réalité un nouveau monde est éclos dans son sein ? Eh bien ! nous disons qu’une création de ce genre est née dans les entrailles de l’humanité fécondée par le christianisme. Avec la personne de Christ un élément nouveau qui jusque là ne s’était pas incarné tout-puissant dans les réalités de la vie terrestre et qui comme énergie substantielle et divine devait produire des résultats neufs, pénètre dans le sein de l’espèce humaine, je veux parler de l’activité rédemptrice de Dieu, personnalisée en Christ et par Lui concrètement agissante au milieu de notre race, pour notre salut. Cette activité incarnée produit un monde moral qui a pour centre un autre soleil, pour éclat une autre lumière, pour force fécondante une autre chaleur, pour fruit une autre vie. Dans le cœur et dans les pensées de l’homme, et d’une façon prépondérante, Dieu prend la place du monde, l’éternité celle du temps, l’esprit celle de la chair, la lumière celle des ténèbres, la pureté celle du péché, la foi celle de l’incrédulité pratique, l’espérance celle du désespoir, l’amour celle de l’égoïsme, l’humilité celle de l’orgueil, et pour tout dire, la vie en Dieu celle de la vie hors de Dieu ou de la mort. Au sein d’un monde où trônaient orgueilleusement la conscience animale et la superbe réalité du péché avec toutes ses œuvres, une étincelle de feu divin, une fulguration pénétrante de l’éternel amour magnétise, affranchit et fixe divinement les germes spirituels qui avaient été comprimés et la conscience religieuse qui s’était vendue et asservie ; alors les puissances divines qui gisaient dans ce monde du cœur de l’homme, aimantées par cette attraction de l’Esprit et de la Vie absolus incarnés surgissent, s’agrègent, s’organisent et de cette action vivifiante, de ces indicibles et mystérieux labeurs de l’Esprit de Dieu sollicitant l’esprit de l’homme, jaillit une œuvre, une création, un univers spirituel, de nouveaux cieux et une nouvelle terre. La lumière se sépare d’avec les ténèbres et un nouvel astre, Dieu en Christ, monte dans le firmament du cœur de l’homme pour lui servir de signe, et de guide ; une nouvelle terre pousse alors ses semences, ses jets et ses fruits ; un ensemble organisé d’œuvres vivantes se déploie sous des lois nouvelles avec une glorieuse richesse ; ici ce sont des actes de vie pure, intime, qui se meuvent dans les flots de ce cœur renouvelé, là des anges de prière, d’adoration et d’espérance, qui volent de son âme vers l’étendue des cieux ; ailleurs de puissants vouloirs et de fermes énergies qui se versent dans la société et lui inoculent l’ordre, la paix, la joie et les vertus sociales ; et cette divine effervescence croît, se multiplie et remplit peu à peu l’Océan de l’humanité, et l’homme grandit à la ressemblance de Dieu, s’assujettit la nature et se fixe ainsi dans l’ordre éternel en se posant lui fini et infini tout ensemble, entre l’infinité de son Créateur et le fini de la création, et Dieu le bénit alors parce qu’il voit que tout cela est bon. Mais il y a ici une erreur à éviter. Cette création ne s’étend pas jusqu’à l’essence humaine ; ce n’est pas une création de substance au point de dire que le chrétien est un homme absolument neuf, car la substance humaine est au-dessus des atteintes du péché. « Christ, dit arec raison Olshausen, ne pouvait pas aimer l’humanité pécheresse comme sa fiancée et son épouse (Éphésiens 5.25), si elle eût été substantiellement le péché, mais comme le péché n’est qu’attaché à elle, il aime en elle le germe divin qui lui est resté ; le péché est donc un renversement réel de l’harmonie primitive de la vie ». Et ailleurs : « Le mal n’est pas substantiel (ce serait l’opinion manichéenne), il n’est pas non plus sans réalité, un pur μὴ ὄν, mais il est un rapport réellement (à l’intérieur et à l’extérieur) détruit. Toutes les forces du mal sont donc bonnes d’après leur substance, mais perverties d’après leur application. (Comment, sur l’épît. aux Rom., p. 277, 376) ». En effet si le péché était une substance, comme toute substance vient de Dieu, il s’ensuit que le péché serait divin et bon ce qui fait deux conséquences absurdes ; péché substantiel est une contradiction dans l’idée et dans les termes ; ainsi puisqu’il ne peut pas être une substance propre, mais seulement une désorganisation réelle fixée dans les forces dans les facultés et dans les fonctions d’un être, le christianisme qui a mission de le détruire n’était pas appelé à transubstantier mais à renouveler l’homme en le réorganisant. L’image divine du premier Adam étant altérée et enlaidie, cette image vient avec sa primitive pureté dans la personne du second Adam se replacer devant elle pour la ressusciter de nouveau lumineuse de divinité et la faire avancer sur le premier plan de la conscience ; elle vient pour lui foire percer, absorber et transfigurer cette couche ténébreuse qui répandait sur ses traits célestes les tâches livides et les noirceurs qui la défiguraient ; elle vient pour, l’animer et la vivifier afin que purifiée, du voile impur qui la souillait, elle reluise de ses splendeurs retrouvées à la face de Dieu Son Père et le reflète dans le miroir de ses limpides profondeurs. Cela est si vrai, que le chrétien dans son état de nouvelle créature a conscience de son vieil homme ; cette rénovation s’est opérée sur son homme antique, sur son moi du péché qui a été comme enté divinement, puisqu’à travers les phases successives et la régénération de sa vie, il conserve le sentiment de son unité, de son identité de substance, d’être et de personne.

6.16

16 A tous ceux qui suivront cette règle, paix sur eux et miséricorde, ainsi que sur l’Israël de Dieu.

A ceux qui soit Juifs soit Gentils se régleront sur cette doctrine, savoir, que la seule chose importante est d’être transformé en nouvelle créature, paix sur eux et — ἔλεος, miséricorde humaine (Luc 10.37 ; Matthieu 23.23) ; divine (Luc 1.50 ; Éphésiens 2.4 ; Tite 3.5), manifestée en Christ pour le salut des hommes. — καὶ, etc., le v. 15 s’adressant surtout à ceux qui n’étaient pas circoncis dès leur naissance, ὅσοι semble devoir se rapporter principalement aux pagano-chrétiens ; puis poussé par l’amour particulier qu’il portait à ceux de sa nation (Romains 2.9, 10), Paul mentionne les Juifs devenus chrétiens, en disant « et sur l’Israël de Dieu », sur les vrais Israélites descendants d’Abraham selon la promesse et la foi (Galates 3.14, 29 ; 4.21 ; Romains 11.5, 7), opposés à l’Israël selon la chair (Romains 9.6).

6.17

17 Désormais que nul ne me suscite des angoisses, car je porte sur mon corps les stigmates de Jésus.

τοῦ λοιποῦ est rendu généralement mais à tort par « au reste, du reste », mots qui se traduisent en grec par τὸ λοιπὸν (2 Corinthiens 133.11 ; 1 Thessaloniciens 4.1) ; il faut suppléer comme d’usage χρόνου, ce qui signifie alors « désormais » (Hérodote 3, 15. Xénophon, Œcon., chap. 10, § 9. Anab. 5. 7, 34 — 6, 4, 11 ; Hérodien viii, 4, 17) — κόπους παρέχειν (Matthieu 26.10 ; Luc 11.7), importuner, vexer, molestias exhibere. Cest ici une preuve externe de sa constance dans la prédication de la vérité. Les détractions, les calomnies de ses adversaires lorsqu’ils disaient qu’il était peu fidèle à lui-même, que tantôt il soutenait l’abrogation de la loi et que tantôt pour plaire il recommandait les rites juifs sont ici rendues par κόπους ; Que nul ne me fatigue de pareilles accusations pour me forcer à y répondre — γὰρ, car, j’ai des preuves de ma fidélité et de mon dévouement au Christ, je porte — στίγματα ; une seule fois ; points ; piqûres faites avec un instrument tranchant. On pratiquait cet usage barbare sur les esclaves (Plaute, Casin. 2, 6, 49. Apul., Métam. 9. Hérodote, 7, 233. Diog.-Laërte, 3, 4, 6), sur les criminels (Platon, Legg. 9, p. 23) ; sur les soldats (Veget, De re milit. 2, 59), soit pour punition (Sénèque, De ira 3, 3. Pétrone, Sat. 106. Val., Max. 6, 8, 7), soit pour qu’ils pussent être plus facilement pris en cas de fuite ; sur les captifs (Cicéron, De offic. 2, 7. Hérodote 7, 233. Elien V. H. 2, 9) ; enfin sur ceux qui se consacraient pour toujours à une divinité quelconque (Philon, De monar., p. 819. Tertullien, adv. hær 40. Jérome, ad Ezech., 9, p. 404. Épiphane, Hær. 27). On avait coutume de faire les stigmates de ces derniers par le feu. C’est à ces stigmates que Paul compare les marques des maux qu’il avait endurés dans son œuvre apostolique et fidèle, les coups, des liens, les emprisonnements, les lapidations, les flagellations imprimées sur son corps (2 Corinthiens 4.10 ; 11.23-25). — De Jésus ; que signifie ce génitif ?

  1. Marque de maux tels que Jésus les souffrit sur la croix ;
  2. maux soufferts pour la cause de Jésus ;
  3. marques de maux qui me donnent le cachet de disciple de Jésus ;

je préfère le second sens. Quelques exégètes voient dans ces mots « stigmates sur mon corps », l’intention d’opposer à la circoncision dont se glorifiaient les Juifs comme d’une preuve de leur attachement à Moïse, les maux qu’il avait supportés et qu’il regarde comme une circoncision chrétienne et comme une preuve de son attachement à J. C.

6.18

18 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, Frères. Ainsi soit-il !

Voyez Philémon 1.25 ; 2 Timothée 4.22. Son adieu se termine par ces mots « avec votre esprit », afin que celui des Galates s’enracinât profondément dans cette conviction que le salut ne dépend pas de la chair mais qu’il a son siège dans l’âme et son œuvre dans le perfectionnement progressif de l’esprit de l’homme par la grâce ou l’esprit de Dieu. vérité capitale dans l’Évangile et dans son épître.

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