Ah ! Seigneur, si j’accomplissais seulement la centième partie de ce que je sais être bien ! Mais non, j’apprends toujours et je ne fais jamais. Sans cesse je feuillette ta Parole, je prie, je médite, je lis, j’entasse connaissance sur connaissance, sans songer à m’en servir. Quel article de la loi m’est inconnu ? Aucun ! et lesquels sont par moi négligés ? Tous. Quelle promesse de ton Évangile n’ai-je pas lue et relue ? Aucune ! et laquelle a manifesté mon ingratitude ? Toutes ! Pour comble de honte, je me fais gloire de savoir, de discerner, de sonder jusqu’au fond ta volonté, et quand je l’ai bien comprise, bien élucidée, je la note, j’en parle, sans la pratiquer. Il semble que l’étudier soit pour moi l’observer ; tandis que la connaître sans la pratiquer est en réalité un juste motif de condamnation. J’ai lu dans ta Parole que tu frapperas le fils qui, connaissant ta volonté, ne l’aura pas faite ; j’ai trouvé ta menace méritée, je l’ai dit à mes frères et je ne me le suis pas dit à moi-même ! J’ai déploré l’endurcissement des incrédules, et je n’ai pas pleuré sur moi, croyant, contre qui Tyr et Sidon se lèveront un jour ! Et que serait-ce, Seigneur, si, maintenant que j’ai vu le piège que Satan place à côté de la connaissance, j’allais encore fermer les yeux pour y tomber sans frayeur ? Oh ! mon Sauveur ! arrache-moi au danger qui me menace, pardonne-moi encore… Mais non, je sais que tu m’as déjà pardonné. Toutefois, donne-moi de pratiquer ce que je connais, montre-moi le vide, le néant, ou plutôt montre-moi la condamnation qui suit la science stérile. Que je m’attache désormais, non à te promettre moins, mais à mieux t’obéir. Seigneur, tu m’as fait connaître Christ ; fais-moi vivre en chrétien.