Aberdeen, 1637
Respectable sœur,
Je ne puis aller à vous et vous donner de bouche mes conseils, et alors même que ce serait possible, je ne pourrais pas demeurer auprès de vous. Mais vous avez Christ, je vous supplie de vous tenir sous son regard. Vous le savez, j’ai fait ce qui dépendait de moi pour vous mettre en contact avec Lui. Je vous ai fait part de son testament, de ses dernières volontés, je n’ai rien gardé pour moi seul, tout ce que je possédais vous a été donné. A vous donc il appartient maintenant de le conserver, n’en laissez rien échapper, non pas même la moitié d’un cheveu, car c’est la vérité qui vous a été enseignée, et c’est cette vérité qui vous sauvera si vous la suivez. Le salut ne s’obtient pas si facilement, je vous l’ai souvent dit : il n’y en a qu’un petit nombre de sauvés et beaucoup qui périssent. Assurez-vous si votre âme est sauvée et si la recherche du salut est votre tâche journalière. Si vous n’avez jamais été en peine de votre âme, si le péché ne vous a jamais tenue éveillée durant la nuit, vous n’êtes point encore à Christ. Voyez si vous ne portez point quelque marque de votre union avec Lui. Si vous L’aimez plus que le monde, si vous donneriez toutes choses pour Lui et vous sentez prête de quitter toutes les jouissances de la terre pour Jésus, oh ! alors votre foi est vraie. Si vous connaissiez la beauté de votre Rédempteur, si vous respiriez les parfums de son amour, vous traverseriez l’eau et le feu pour vous réunir à Lui. Dieu veuille vous le montrer. Je ne puis vous oublier. Que la grâce soit avec vous. Priez pour moi.