La première édition de la Bible d'Ostervald (1744) coûtait 2 écus neufs et demi. En 1756, le proposant Simon Lombard, qui se préparait au désert à devenir pasteur, écrivait à son père qu'il venait d'acheter la petite Bible Martin, et qu'elle lui avait coûté 14 livres. Il ajoutait : « Elle me suivra dans toutes mes retraites, et je vais la dévorer ». 14 livres, en 1756, en vaudraient bien le double aujourd'hui, si ce n'est plus.
On lit dans le journal d'un citoyen de Neuchâtel, Abraham Sandol :
1743, 19 décembre : « Je me suis souscrit pour une Bible qui coûte 2 écus et demi neufs, dont je n'ai délivré qu'un et demi comptant ».
1744, 30 novembre : « Théodore Ducommun a apporté la Bible de M. Ostervald pour laquelle j'avais souscrit, j'ai payé un écu neuf pour le reste de la souscription, 10 batz pour l'avoir mise en carton et 7 creuzer pour le port de Neuchâtel ».
1752, 20 novembre : « J'ai porté la Bible de M. Ostervald à Théodore Ducommun pour la relier en peau de mouton, 42 batz » (R. Gretillat. J. -F. Ostervald.
En 1797, une Bible Ostervald neuve, éditée par la librairie de Bienne en 1771, valait 9 livres reliée. La Bible in-folio de 1805, de la Compagnie des pasteurs de Genève, se vendait 18 francs. A Genève, en 1821, une Bible Martin de 1820, in-18, brochée, se vendait 4f 50, et en 1823 une Bible Martin de 1802, in-8, brochée, était cotée 12 francs.
Le rapport de 1837 de la Société Biblique britannique et étrangère raconte que les habitants d'un village belge (Dour) s'étaient cotisés (sans doute au commencement du siècle dernier) pour l'achat d'une Bible, et qu'ils avaient envoyé l'un d'eux se la procurer en Hollande. La Bible, un Ostervald in-folio, coûta 42 francs. Une Bible par village, c'est tout ce qu'on pouvait se permettre.
❦