A la doctrine de l’Église se rattachent celle du culte et celle des sacrements. Le premier point appartient presque exclusivement à la Morale, et nous n’en dirons que quelques mots ; mais le second soulève des questions dogmatiques vivement débattues et que nous ne saurions négliger.
Le culte évangélique est extrêmement simple parce qu’il est spirituel : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean 4.21). La pompe des cérémonies ne lui est point essentielle ; il ne lui faut que la foi, qui rend présentes les choses qu’on espère et visibles celles qu’on ne voit point ; il se nourrit de repentir et d’amour ; il a sa racine et sa vie dans la communion de l’âme avec Dieu par Jésus-Christ. Il se célébra durant les premiers siècles partout où la persécution lui laissait une place, c’est-à-dire sans éclat ni appareil d’aucune espèce, et c’est alors qu’il fut surtout puissant. Il se compose de la lecture et de la méditation des Ecritures, de la prière, de l’exhortation, du chant sacré, de la célébration de la Sainte Cène. La forme n’en est nulle part prescrite dans le Nouveau Testament ; mais c’est avec les éléments et les caractères qui viennent d’être indiqués qu’il se montre dans les Actes et dans les Epîtres. (Actes 2.42 ; 20.7 ; Colossiens 3.16 ; 1 Corinthiens ch. 11 et 14). C’est encore sous ces traits généraux qu’il nous est décrit, après l’âge apostolique, par Pline le Jeune dans sa lettre à Trajan (111) :
Par Justin Martyr (150) :
Par Tertullien :
Par Origène, Arnobe, Lactance, etc., quoiqu’il s’éloignât peu à peu de sa simplicité en s’éloignant de son origine, et qu’il tendit à s’adresser à l’imagination plus qu’à la conscience et au cœur ; à mesure que le Christianisme lui-même se sécularisait, le rituel, auquel on attachait des propriétés mystiques, s’élevait insensiblement au rang du spirituel ; et le Christianisme passait sous le joug de la forme, qu’il était venu briser. La grandeur du culte évangélique, comme sa vertu, est toute intérieure. Cependant il ne fait pas abstraction complète des moyens externes d’édification ; car nous ne sommes point de purs esprits ; il requiert les réunions religieuses ; il emploie la prière commune, le chant sacré, la prédication ; il a des rites symboliques ou des sacrements.a
a – Voir dans l’Encyclopédie des Sciences religieuses, le bel article de M. Bersier sur Le Culte. (Edit.)