Une perte immense, une perte irréparable pour l’État, à laquelle cependant pas un regard ne s’arrête, c’est la disparition de tant d’hommes vertueux et irréprochables, qu’on persécute, qu’on immole tous les jours. Nous prenons à témoin vos registres, vous qui jugez tous les jours les prisonniers, et imprimez la flétrissure par vos sentences. Parmi cette foule d’assassins, de voleurs, de sacrilèges, de suborneurs traînés devant vos tribunaux, se trouve-t-il un seul Chrétien ? Ou, parmi ceux qui vous sont déférés comme Chrétiens, s’en rencontre-t-il un seul coupable d’aucun de ces crimes ? C’est donc des vôtres que regorgent les prisons ; des vôtres que s’engraissent les bêtes féroces, des vôtres que retentissent les mines ; des vôtres que sortent ces troupeaux de criminels destinés à repaître la curiosité publique. Là, pas un Chrétien, ou bien il n’est que Chrétien : est-il autre chose, il a cessé d’être Chrétien.