« Il a établi son salut sur une base solide et inébranlable, celui qui fonde sa confiance sur cet écrit comme sur l’unique monument certain ; et il pourra communiquer intacte la doctrine qu’il y aura puisée. Car je prends les dieux à témoin que je n’ai rien ajouté, rien retranché aux réponses sacrées des oracles : si ce n’est peut-être que je me suis permis quelquefois de rectifier un mot corrompu, ou de le remplacer par une expression plus claire, ou de suppléer la mesure d’un vers tronqué, ou de supprimer quelque chose qui ne touchait en rien au sens de la réponse. Je me suis attaché scrupuleusement à rendre avec la dernière pureté le sens des termes plutôt par horreur pour l’impiété qu’il y aurait à l’altérer, que par la crainte des châtiments réservés aux sacrilèges. Ce recueil contiendra l’exposé d’une foule de dogmes philosophiques, dont la vérité est attestée par l’autorité même des dieux. Ensuite, nous dirons quelque chose des oracles, cet art divin qui procure tant d’avantages pour la connaissance de la nature et la pureté de la vie. Quant à l’utilité de ce recueil, elle sera facilement sentie par ceux qui, dans leur ardeur insatiable pour la vérité, ont plus d’une fois fait des vœux pour que la Divinité se manifestât sensiblement, afin que l’autorité de ses divins enseignements fît cesser toute crainte d’erreur. »
Après ce préambule, il conjure et avertit ses lecteurs de ne point exposer aux yeux du vulgaire ce qu’il va dire, il continue en ces termes.