Après avoir célébré la Pâque, Jésus-Christ prit du pain et, ayant rendu grâces, il le rompit et le donna à ses disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps donné (ou rompu) pour vous (διδὸμενον Luc 22.19, κλώμενον 1 Corinthiens 11.24) ; faites ceci en mémoire de moi. ». Ensuite il prit la coupe et dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang (ou ceci est mon sang, (Marc) qui est répandu pour plusieurs en rémission des péchés ; buvez-en tous. ». Telle fut l’institution de la Sainte Cène (Matthieu 26.26 ; Marc 14.22 ; Luc 22.15 ; 1 Corinthiens 11.23). — Elle est un mémorial de la mort de Jésus-Christ et un gage de son retour (1 Corinthiens 11.26). Elle représente les grâces de la rédemption, et montre qu’on se les approprie par la foi, qui les porte au fond des âmes, où elles deviennent le principe et l’aliment de la vie nouvelle, comme par la manducation on s’en approprie les signes et les symboles. Elle figure notre communion spirituelle avec le Seigneur et avec ses disciples (v. 17). Elle doit être précédée d’un sérieux examen de soi-même ; une condamnation sévère et prononcée contre ceux qui la prennent indignement (vv. 27-32). — Par le but de son institution, et par l’ordre du Seigneur : « Faites ceci en mémoire de moi », nous voyons qu’elle doit être répétée ; comme l’était la Pâque, à laquelle elle correspond. Mais rien n’est prescrit ni sur l’époque ni sur la manière de la célébrer. Il paraît que les premiers chrétiens la célébraient à presque toutes leurs réunions religieuses (Actes 2.42 ; 20.11 ; Justin Martyr, etc.). Aujourd’hui les diverses Églises ont à cet égard des usages différents. Dans le principe elle était généralement précédée ou suivie par les agapes, ou repas de charité, qui tombèrent peu a peu, à cause des abus qu’on en faisait, et furent définitivement abolis au ive siècle.
La Sainte Cène est nommée dans l’Ecriture : le repas du Seigneur (δεῖπνον Κυριακη) (dans le même sens que le premier jour de la semaine est appelé ημερα Κυριακη), la table du Seigneur (1 Corinthiens 11.20 ; 10.21), la fraction du pain (Actes 2.42 ; 20.11), et chez les Pères : eucharistie, communion, offrande, sacrifice, mystère, sacrement de l’autel, etc.