Moïse lui-même reconnaît manifestement et sans voile l’existence de deux Seigneurs. Le soleil se leva sur la terre, et Loth entra dans Ségor, et le Seigneur fit tomber sur Sodome, par l’entremise du Seigneur, une pluie de soufre et de feu (Gen., XIX, 23).
Il désigne ici un second Seigneur, qui reçoit de celui qui est au-dessus de lui l’ordre de sévir contre les impies. Or, si nous reconnaissons deux Seigneurs, nous sommes loin cependant de leur attribuer les mêmes qualités : par une religieuse distinction, nous croyons que le Père suprême est Dieu et Seigneur, et Seigneur et Dieu du second Seigneur, et que le Verbe de Dieu est le second Seigneur, le maître de tout ce qui est au-dessous de lui, non pas cependant d’une manière semblable à celui qui est supérieur : le Verbe de Dieu n’est pas le Seigneur du Père ni le Dieu du Père, mais son image, sa parole, sa sagesse et sa force : il n’est le Seigneur et le Dieu que des êtres inférieurs, mars le Père est le Père, le Seigneur et le Dieu du Fils. Ainsi ils tendent au même principe, et la doctrine sainte n’établit qu’un Dieu.