On ne peut pas se décider pour la vérité et pour le devoir par amour-propre ou par vanité ; mais il est impossible qu’on ne voie pas que la vérité est conforme et que l’erreur est contraire à la dignité de la nature humaine. Ici, au rebours de ce que nous avons dit plus haut sur la préférence à donner au positif sur le négatif, c’est le négatif que nous préférons ; nous aimons mieux qu’on nous excite au bien par la honte qu’il y a à s’en séparer que par l’honneur qu’il y a à le faire. – Quand un prédicateur (et les plus chrétiens peuvent le faire) montre combien telle action, telle conduite, et même telle opinion, est honteuse, que fait-il autre chose que s’appuyer sur le besoin que nous avons de nous estimer nous-mêmes, ou du moins ; de ne pas nous méprisera ? – Il est vrai que, même sous cette forme, les apôtres ne font guère d’appel au sentiment de la dignité humaine ou personnelle. Ce n’est pas tant nous qu’ils nous invitent à respecter, que Dieu en nous : Votre corps est le temple du Saint-Esprit, dit saint Paul. (1 Corinthiens 6.19)
a – Voyez Massillon, sermon sur la Vérité d’un avenir. « Mais je vais encore plus loin, etc. »