« Il a trouvé, à mon avis, le seul culte agréable à la Divinité, il doit par conséquent plus que personne la trouver propice et favorable, celui qui n’immole point de victimes, qui n’allume point de bûcher, en un mot, qui ne consacre aucun objet sensible en l’honneur du Dieu que nous appelons suprême, le Dieu unique placé à une distance immense des autres dieux, du Dieu que nous devons reconnaître avant tous les dieux d’un ordre inférieur : car il n’a besoin de rien, ce Dieu, pas même des objets qui sont d’une nature bien supérieure à la nôtre ; et parmi les diverses productions de la terre, parmi tous les animaux qu’elle nourrit, aussi bien que l’air, il n’est rien qui ne soit comme une vile ordure en comparaison de ce grand Être. Celui-là seul l’honore donc dignement qui lui offre sans cesse le culte de ses louanges, mais non point de cette louange qui s’exprime par les lèvres. Quand on demande des sens au plus parfait de tous les êtres, on doit employer la plus parfaite de toutes nos facultés ; or cette faculté, c’est l’esprit agissant sans le secours des organes. »
Ces notions ne nous conduisent-elles pas à conclure que c’est un crime d’immoler des victimes au Dieu souverain ? Maintenant rapprochez de cette doctrine sur les sacrifices celle dont notre auteur se fait aussi le patron, en s’appuyant sur le témoignage de Théophraste.