Contre Apion - Flavius Josèphe

LIVRE II

CHAPITRE XVII

Moïse a réuni le précepte et l'application.

(173) Notre législateur, lui, a mis tous ses soins à concilier ces deux enseignements[1] ; il n'a point laissé sans explication la pratique des mœurs, ni souffert que le texte de la loi fût sans effet ; à commencer par la première éducation et la vie domestique de chacun, il n'a rien laissé, pas même le moindre détail à l'initiative et à la fantaisie des assujettis ; (174) même les mets dont il faut s'abstenir ou qu'on peut manger, les personnes qu'on peut admettre à partager notre vie, l'application au travail et inversement le repos il a lui-même délimité et réglé tout cela pour eux par sa loi, afin que, vivant sous elle comme soumis à un père et à un maître, nous ne péchions en rien ni volontairement ni par ignorance. (175) Car il n'a pas non plus laissé l'excuse de l'ignorance ; il a proclamé la loi l'enseignement le plus beau et le plus nécessaire ; ce n'est pas une fois, ni deux ni plusieurs, qu'il faut l'entendre : mais il a ordonné que chaque semaine, abandonnant tous autres travaux, on se réunit pour écouter la loi et l'apprendre exactement par cœur[2]. C'est ce que tous les législateurs semblent avoir négligé.

[1] Théorie conforme à l'enseignement talmudique. Cf. Aboth R. Nathan, p. 22 ; Sabbath, p. 318.

[2] Josèphe, comme le Talmud de Jérusalem (Megilla, IV, 75 a), attribue à Moïse l'institution des lectures sabbatiques.

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