c – Jacques 4.9
Seigneur, ta Parole me dit que Jésus est venu, pour m’arracher à l’enfer, par moi mérité, et me transporter dans le ciel où je n’avais aucun droit d’entrer. Et cependant, Seigneur, cette grande, cette bonne nouvelle me laisse insensible et froid. Il me semble, en vérité, que je ne veuille pas accepter tes bienfaits. Ne serait-ce rien, à mes yeux, que le pardon d’une vie pécheresse et que le don du ciel ? Non, à mes yeux, c’est magnifique ; mais, hélas, je n’en sens pas assez le besoin. Tu m’offres le pardon de mes fautes, et je ne sens que faiblement mes fautes ! Tu veux me donner le ciel, et il me semble que le ciel m’appartenait déjà ; tu veux me guérir d’un mal dont je ne souffre pas ; ou, si des péchés pèsent sur ma conscience, leur poids me paraît bien léger ! C’est un mal qui ne vaut pas la peine d’être guéri. Oh ! si, comme jadis, ton Fils venait m’offrir la santé du corps, je courrais à sa rencontre ; mais il ne m’offre que la santé de mon âme, et je reste à la maison. J’aurais plus volontiers regardé au serpent d’airain fermant les morsures, qu’à Jésus pardonnant les péchés.
Non, Seigneur, je n’ai pas, assez profond, le sentiment de ma misère spirituelle, et voilà pourquoi je fais peu de cas de Celui qui vient la soulager. Ah ! si je pouvais contempler ma vie avec tes yeux trop purs pour soutenir la vue du mal, si, pour un jour, pour une heure, pour un imperceptible instant, je pouvais revêtir ta sainteté et me juger comme tu me juges, je serais épouvanté ! je tremblerais, pleurerais, prierais tout ensemble ! Eh bien, Seigneur, par ton Esprit, donne-moi une juste idée de moi-même ; que son étincelle brillante tombe sur ma conscience, illumine mes hideux péchés, et que je les voie tels que tu les vois toi-même, afin que j’en implore le pardon, et qu’enfin Jésus ne soit pas venu en vain pour moi sur cette pauvre terre.