Fidèle aux traces du premier ouvrage que nous continuons de reproduire après l’avoir perdu, notre plan nous conduit à l’examen du Christ, quoique cette discussion, en arrivant après la démonstration de l’imité de Dieu, paraisse à peu près superflue. En effet, que le Christ n’appartienne à nul autre dieu qu’au Dieu créateur, telle est la présomption qui a du s’établir lorsque nous avons prouvé victorieusement qu’il n’y avait point d’autre dieu que le Dieu créateur, prêché par le Christ lui-même, et que les apôtres ont proclamé. Ainsi, d’un second Dieu, et par conséquent d’un second Christ, pas un mot avant le scandale de Marcion. Cette assertion est facile à vérifier pour qui remonte au berceau des Églises fondées par les apôtres, et à celui des églises dissidentes. Il faut le reconnaître : quand il y a déviation à la règle, la déviation se trouve où se trouve la postériorité. C’est un principe que nous avons posé précédemment. Toutefois, cette discussion, consacrée exclusivement au Christ, ne sera pas destituée de tout avantage. Démontrer que le Christ est l’envoyé du Créateur, c’est encore exclure le dieu de Marcion. Il convient à la vérité d’user de toutes ses forces, non pas comme un soldat qui succombe. Du reste, elle triomphe par l’arme des prescriptions. Il lui appartient d’aller avec la certitude du triomphe à la rencontre d’un adversaire assez furieux pour présumer plus facilement venue d’un Christ jamais annoncé, que la venue d’un Christ toujours prédit.