Oh ! mon Dieu, si j’avais une foi véritable, quelle paix, quelle joie se répandraient dans mon cœur ! Mais, hélas ! je crains par moment que ma foi ne soit qu’une espérance, et cette espérance elle-même qu’une théorie ! Oui, en même temps que je crois à la vie éternelle, je redoute la mort ; en même temps que je te prie pour obtenir ton secours, je compte sur moi-même ; je crois que ta parole est inspirée, et cependant je lis cent fois plus la parole humaine. Quand tu m’éprouves, je m’afflige, comme si tu n’étais pas mon père ; quand tu m’accordes un succès, j’en jouis sans t’en bénir. Mon Dieu, tu le sais, la contradiction est constante dans ma vie. Je crois et ne crois pas ; je crois dans mon cœur et je ne crois pas dans mes actes. Je suis croyant dans mes prières, et je marche dans le monde comme un incrédule ! Oh ! comme je comprends bien ce père criant à ton Fils : « Je crois, Seigneur ; subviens à mon incrédulité ! » Oui, je puis aussi te dire : Je crois, et toutefois, pardonne mon incrédulité. Mais ce qui me rassure, c’est que cet aveu d’incrédulité fut accepté par ton Fils comme la foi elle-même. Sans doute, Jésus plus clairvoyant que ce père, vit dans cette parole un désir qui déjà était de la foi, et selon sa promesse d’accorder des miracles à la foi la plus faible, il a exaucé sa demande. Oh ! béni sois-tu, Seigneur, de m’avoir conservé cet exemple. Il me semble qu’il ait été écrit pour moi, tant il me fait de bien. Applique-le toujours à mon cœur, et que je puisse te dire toujours plus : Je crois, et toujours moins : Subviens à mon incrédulité.