Homilétique

6. Considérations générales sur la forme du discours de la chaire

En supposant qu’aucun sermon n’eût jamais été fait, quelle forme sortirait des préceptes que nous avons donnés ? Serait-ce précisément quelqu’une des formes existantes ? Avant toute comparaison de notre théorie avec ces formes, on peut hardiment répondre : Non. Car la théorie pure, ou, si l’on veut, l’idée abstraite et la nature intime d’un objet, n’en déterminent pas la forme à l’exclusion de toute autre cause. Les temps, les lieux, les circonstances y concourent ; il y a de l’histoire dans la forme de toute œuvre d’art, par où j’entends non seulement une correspondance de cette forme avec les circonstances contemporaines, mais l’influence de la tradition et des anciens exemples : influence bien plus sensible et plus durable dans des genres où la passion et l’actualité ont moins de place. La passion, un intérêt actuel, palpable, excluent en quelque sorte l’arbitraire et le stéréotype ; la passion et l’actualité ne peuvent pas se stéréotyper. Le barreau et la tribune peuvent se laisser imposer des formes arbitraires, mais ils ne tardent pas à les secouer. Ces garanties sembleraient pouvoir, dans l’éloquence de la chaire, être remplacés, l’une par l’immensité de l’intérêt, l’autre par sa majestueuse immutabilité et son universalité ; mais non : il n’y a pas compensation ; et l’esprit, la mode, ou la tradition, qui est une mode en choses de cette nature, ont et auront toujours, dans ce genre, plus d’empire que dans les autres l’amusement prendra plus de place là où il en devrait moins avoir, et les formes de la prédication, on peut y compter, seront plus frivoles que celles du barreau ou de la tribune. – En parlant de frivolité, je parle de la pédanterie, qui n’est qu’une frivolité grave.

Notre théorie donc présente les conditions d’un discours idéal, dont les formes ne répondent qu’au but de l’éloquence et de l’éloquence chrétienne. Elle ne suppose aucune forme plus particulière, elle ne tient compte d’aucune convention. Elle n’enseigne pas à faire un sermon dans le sens historique du mot mais elle enseigne à parler à une assemblée de chrétiens des vérités du salut, de la manière que l’expérience et l’étude de la nature humaine ont fait connaître comme la plus propre à persuader toute espèce de vérité. Cette théorie ne dessine pas devant nos yeux une figure particulière, une espèce de portrait du discours de la chaire ; chaque sujet, chaque besoin, chaque circonstance lui donnera la forme qu’il doit avoir.

Quand nous avons parlé de l’exorde et de la péroraison, nous n’en avons pas emprunté l’idée à la pratique ordinaire de l’éloquence, mais à sa nature même, à ses nécessités. L’exorde et la péroraison ne sont pas sans doute moins rationnels que la division de la tragédie en cinq actes :

Neve minor, neu sic quinto productior actu
Fabula
q.

q – Horace, Art poétique, vers 189-190.

Nous avons parlé comme s’il n’y avait pas de sermons. Nous ne pouvons pas toutefois prétendre qu’on les oublie, qu’on en fasse abstraction, et qu’on se crée une forme absolument selon la théorie. – Nous maintenons comme impossible qu’à chaque époque une certaine forme n’obtienne la préférence. Cette forme avait peut-être ses raisons et sa vérité ; peu à peu on perd de vue ces raisons, on cesse d’avoir l’intelligence de cette forme ; l’extérieur seul demeure.

L’inverse peut arriver, c’est-à-dire qu’une forme peu rationnelle se corrige par l’usage. Telle est celle de la prédication à dater de la scolastique et du moyen âge. Elle fut à Bourdaloue et Massillon ce que le système des unités classiques fut pour Corneille et Racine. Les hommes de génie et les excellentes méthodes ne se donnent pas rendez-vous dans les mêmes époques ; les méthodes manquent aux hommes, les hommes manquent aux méthodes. N’en serait-il pas de même des institutions, qui sont aussi des méthodes ? – La forme de la prédication s’est peu à peu améliorée, quoique nous ne puissions indiquer dans l’intervalle aucun génie révolutionnaire qui l’ait bouleversée et renouveléer. Toutefois, il est resté quelque chose de l’ancienne méthode. Dans la variété plus ou moins grande que peuvent lui imprimer les diverses individualités, il y a pourtant un type général, qui reproduit, en l’adoucissant, la forme du dix-septième siècle, (non pas celle des prédicateurs réformés de la première moitié de ce siècle-là).

r – C’est la médiocrité qui corrige, elle fait l’office d’éditeur.

Le principe des énumérations et des distinctions avait prévalu ; le parallélisme des parties était préféré à leur succession et à leur engendrement, la méthode logique à la méthode psychologique ; la symétrie prévalait sur l’ordre intérieur, et la prédication portait une empreinte de vieille scolastique et de rhétorique surannées.

s – Voyez Bourdaloue sur la Passion. Mais l’idéal du genre est réalisé dans le sermon de Massillon sur le Consummatum est : les trois parties sont parallèles ; puis, dans chaque partie, les subdivisions sont parallèles entre elles. – Observez encore cet autre parallélisme du récit, de l’application et de l’exhortation. C’est à peine s’il y a gradation dans ce discours, et encore la gradation n’est pas la succession logique, moins encore la genèse logique.

Il faut distinguer ici l’usage de l’abus. L’usage est non seulement légitime, mais souvent nécessaire.

Mais quand on a fait de cette forme un genre, à quoi est-on arrivé ? À des divisions arbitraires, du moins peu philosophiques et que la science n’aurait jamais fournies, à des plans symétriques, à la substitution de l’ordre extérieur à l’ordre intérieur.

Du reste, des esprits supérieurs avaient protesté. La Bruyère avait dit :

Il me semble qu’un prédicateur devrait faire choix dans chaque discours d’une vérité unique, mais capitale, terrible ou instructive ; la manier à fond et l’épuiser, abandonner toutes ces divisions si recherchées, si retournées, si remaniées et si différenciéest.

t – La Bruyère, Les Caractères. Chap. XV, De la chaire.

Ces abus ont aussi donné lieu aux plaintes de Fénelonu. Il aurait dû, ce nous semble, éviter, en les combattant, le mot de division, puisqu’au moins en un sens tout discours se divise. – Sa pratique éclaircit sa théorie. Il y a été toujours fidèle, si l’on en juge par les deux principaux sermons qu’on a de lui. C’est à trente-quatre ans qu’il écrivait celui sur l’Epiphanie, et à soixante-trois celui pour le Sacre de l’électeur de Cologne.

u – Fénelon, Dialogue sur l’éloquence. Deuxième dialogue, vers la fin, dans l’article où il combat l’usage des divisions.

Pour ne parler que du premier, rien n’y est parallèle, tout y est successif ; c’est-à-dire, pour parler exactement, que le successif domine, puisque sans le parallélisme il n’y aurait que des indications d’idées et point de développements. C’est un fleuve qui, de temps en temps, se dilate et se ralentit, mais qui est toujours un et coule toujours. Voyez la partition :

Mais je sens mon cœur ému au dedans de moi-même, et partagé entre la joie et la douleur. Le ministère de ces hommes apostoliques (les missionnaires) et la vocation de ces peuples est le triomphe de la religion ; mais c’est peut-être aussi l’effet d’une secrète réprobation qui pend sur nos têtes. Sera-ce sur nos ruines que ces peuples s’élèveront, comme les Gentils s’élevèrent sur celles des Juifs, à la naissance de l’Église ? Voici une œuvre que Dieu fait pour glorifier son Évangile ; mais n’est-ce point aussi pour le transférer ? Il faudrait n’aimer point le Seigneur Jésus pour n’aimer pas son ouvrage ; mais il faudrait s’oublier soi-même pour n’en trembler pas. Réjouis-sons-nous donc au Seigneur, mes frères, au Seigneur qui donne gloire à son nom ; mais réjouissons nous avec tremblement. Voilà les deux pensées qui rempliront ce discoursv.

v – Fénelon, Sermon sur l’Epiphanie, – ici devait trouver place une analyse de la seconde partie du discours ; mais celle analyse ne s’est pas retrouvée et paraît n’avoir pas été écrite. (Editeurs.)

Il y a bien des discours sur ce modèle chez Bossuet, d’abord ses Oraisons. Il procède ainsi quand il le peut. Il aime comme Fénelon cette dichotomie ; et à mon avis, les divisions en deux parties sont à l’ordinaire les plus belles.

Ce que nous dirons ce n’est pas : Choisissez telle ou telle forme. Il n’en est point de préexistantes l’œuvre et au but de la prédication ; la forme du sermon doit sortir de son but. C’est l’esprit qui crée le corps. Mais c’est un point de vue faux que celui-ci : Que trouverai-je à dire sur ce sujet ? Qu’est-ce que ce sujet me donnera à dire ? Comment remplirai-je ce vide ? Comment, en divisant et subdivisant, viendrai-je à bout de remplir mon cadre ? [Il est faux,] quoique véritablement l’art de diviser et de subdiviser à propos soit l’art même du développement oratoire et le moyen d’instruire. – Mais il faut se dire : Comment servirai-je mon sujet ? (et non pas : comment me servirai-je de mon sujet ?) Comment établirai-je, recommanderai-je la vérité ? Il faut opposer à la tendance continuelle d’une forme à prendre le dessus, le soin de se dégager de toute autre préoccupation que de celle de son sujet et de son but. Il n’y a que le vif sentiment du réel, de l’actuel, qui puisse nous garantir de la formalité. La règle d’or est de considérer le sermon comme un moyen et non comme un but. Le considérer comme un but est un point de vue faux, frivole et stérile.

Rien ne serait plus faux, sans doute, ni plus indigne du sérieux de la chaire, que de chercher l’innovation pour l’innovation et l’indépendance pour l’indépendance. Mais faudrait-il, pour cela, préférer à la considération de son sujet et de son but celle de quelque forme consacrée, et s’en laisser préoccuper ? Quelque abus que l’on fasse du mot d’individualité, je me sens obligé de recommander à l’orateur d’être individuel ; – ce qui ne signifie pas : se soustraire aux lois générales dont l’oubli nous place en dehors des conditions de la communion humaine, mais s’acquitter de sa mission en être intelligent et responsable, et en tenant compte de la manière particulière dont on est affecté de la vérité. Ne faut-il pas que le liquide prenne la forme du vase où on l’a versé, et cette forme altère-t-elle en rien ce liquide ? Sans individualité point de vérité. Dans l’art comme dans la religion, l’objectivité, la vérité objective a pour condition la naïveté, et la naïveté n’a point lieu sans l’individualité.

Quand nous renonçons à nous-mêmes en faveur d’un tiers, c’est-à-dire d’un modèle ou d’un type convenu, qu’est-ce que la vérité y gagne ? Il faut donc nous mettre en face de notre sujet, nous soumettre à son influence, recevoir de lui notre loi, lui devoir notre forme, et tout en profitant des modèles, n’accepter d’autre forme que celle qu’imprimeront à notre œuvre les lois du bon sens et la connaissance de la nature humaine. Il est clair, en effet, que l’individualité trouve son emploi dans la structure du discours comme dans tout le reste.

Théremin rattache très haut ce droit, dont il fait en quelque sorte un devoir :

En pénétrant davantage, dans la nature de la vie de la foi (ou de la foi vivante), qui doit s’exprimer dans le sermon, on est conduit aux résultats suivants sur la forme du sermon : La vie de la foi, en chacun de ceux qui vivent réellement de cette vie, et qui ne se contentent pas sous ce rapport de l’imitation d’un type étranger, est une vie toute individuelle (propre à celui qui en est animé), qui peut ressembler à celle de quelque autre individu, mais non s’y confondre absolument. Ce cachet qui lui est propre, elle pourra et devra l’imprimer à tout ce qui vient d’elle, au discours ordinaire, à la conduite, aux actions, et par conséquent à la prédication, qui est une action. À ce compte, on peut s’étonner que la prédication, parmi nous, paraisse comme enchaînée à une forme si peu variée. Un prédicateur qui commence fera bien sans doute d’adopter, parmi les formes existantes, celle qui lui correspond le mieux ; mais on doit s’attendre, qu’à mesure que sa vie intérieure se développera avec plus de force, elle brisera cette première forme, et s’en créera une nouvelle pour chaque nouveau degré où elle sera parvenue. Il ne faut pas que des règles traditionnelles, qui ne sont souvent que des préjugés restreints et restrictifs, arrêtent ici le prédicateur ; car il n’y a aucune forme préexistante qui soit destinée à servir de moule à la prédication ; mais chaque sermon apporte avec son sujet la mesure d’après laquelle il doit être jugé. Aussi regardons-nous comme une apparition réjouissante de l’époque actuelle, que des prédicateurs distingués se frayent à eux-mêmes leur route, et que des hommes d’une expérience consommée, tels que Tholuck et Harms, donnent des directions dont le sens général revient à mettre plus au large la personnalité du prédicateur. Je rendrai donc volontiers justice à ce qui est nouveau dans la forme actuelle de la prédication, en tant du moins que cette nouveauté procède de cette vie de la foi dont j’ai parlé, et non d’une imagination déréglée ou du désir de faire sensation. Seulement ayons soin d’ajouter que l’ancienne forme ne doit pas, pour cela, être rebutée comme absolument hors d’usage ; c’est d’après elle que des âmes pieuses se sont accoutumées à penser, et pour des âmes du même genre, et sur un même degré, la même forme peut servir encore.

Ces principes peuvent nous suggérer un jugement équitable sur la forme de prédication la plus usitée au milieu de nous. C’est celle qui partage en trois, ou même quatre parties le thème puisé dans le texte et développe successivement toutes ces parties. On ne peut nier, ce me semble, que cette manière de construire le discours n’ait de grands avantages, puisque non seulement elle favorise, mais réclame impérieusement une complète et foncière élaboration du sujet et une lumineuse disposition des idées, et puisqu’elle fournit à l’esprit de l’auditeur, si prompt à se lasser, si facile à s’égarer, un fil au moyen duquel il peut toujours se retrouver. Mais sans doute elle a aussi ses inconvénients. Eh faisant successivement passer une idée à travers le thème, ses divisions et ses subdivisions, on risque de lui faire perdre quelque chose de la force et de la fraîcheur avec laquelle d’abord elle était apparue à notre esprit. Afin de présenter symétriquement les deux, trois ou quatre parties, on pourra dans l’une omettre quelque chose d’important, dans l’autre introduire quelque chose d’insignifiant. Plusieurs fois de suite, c’est-à-dire dans chaque partie, on recommence de nouveau, remontant à l’idée pour redescendre à la vie ; uniformité fatigante pour le prédicateur et pour l’auditeur. Cette forme se trouve chez les plus grands prédicateurs français de la plus brillante époque, et même elle s’y trouve plus sévère que chez nous, car ils subdivisent les parties principales, et ils annoncent ces subdivisions. Alors déjà Fénelon se prononçait contre cette forme et en proposait une autre. D’autres ont appuyé Fénelon. Je ne saurais d’après mes principes, rejeter absolument cette méthode, qui, je crois, a aidé plus d’un prédicateur à donner à ses pensées la forme la plus pleine et la plus vigoureuse, et qui peut rendre encore les mêmes services. Je conseillerais donc à tous les jeunes prédicateurs de s’y essayer, de l’exécuter avec la plus grande sévérité, mais de s’en départir aussitôt qu’ils sentent une contradiction inconciliable entre ce mode d’exposition et la marche de leurs idées et de leurs sentiments. Alors, entre les formes qui peuvent se présenter, en voici une qui pourrait être approuvée. Renonçant à une division proprement dite, on annonce en général le dessein de recommander au cœur de l’auditeur la doctrine puisée dans le texte. On la développe aussitôt complètement, sans la dépecer en plusieurs parties, mais on le fait aussi brièvement que possible, en sorte que ce développement ne peut point passer pour une partie principale du discours. Lorsqu’on a ainsi procuré à l’auditeur une vue de l’idée prise en soi, on transporte cette idée dans la vie, on la rapproche des manifestations qui sont en contradiction avec elle, de celles qui lui sont conformes, de celles qui résultent d’elle. On traite ainsi tout le sermon comme on a coutume, dans l’autre méthode, de traiter chacune des parties ; le sermon ne forme, pour ainsi dire, qu’une partie, il est tout d’une pièce, et il n’est pas coupé d’interruptions et de retours périodiques vers les idées initiales de chaque partie. La pensée n’étant pas enfermée dans des compartiments étroits, se meut et se tourne avec plus de liberté ; et la symétrie n’empêche pas l’orateur de donner plus de développement à ce qui est plus important, et de placer chaque chose où elle peut produire le plus d’effet. On a l’air de s’affranchir de la règle, on se soumet au contraire à une règle plus rigoureuse ; on ne s’applique pas moins à maintenir jusqu’au bout la pensée capitale, et à choisir les idées particulières qui doivent servir à la mettre en lumière.

Terminons par une citation de Herder :

J’ai remarqué à dessein, mon cher ami, que la forme extérieure de nos sermons n’a point son modèle dans la Bible. Quel serait, en effet, ce prétendu modèle ? Les patriarches bénissaient leurs fils ; ils leur recommandaient de marcher dans la voie du Seigneur ; mais ils ne prêchaient point à notre manière. Le cinquième livre de Moïse est une allocution au peuple, ayant pour sujet et pour objet la vie même du peuple ; la plus cordiale, la plus forte, la plus pressante allocution, concluant par la solennelle promulgation des promesses et des menaces du Seigneur, auxquelles Moïse ajoute son hymne éternel de louanges et son humble prière d’intercession : mais ce n’est pas là le modèle de notre sermon ordinaire. Il en est de même des allocutions des prophètes : elles sont devant nous comme des montagnes de Dieu ; qui pourrait, qui oserait dire : Montagne, viens à moi ! Nous avons de Jésus-Christ des sentences et des paraboles, dont plusieurs sont accompagnées de leur explication, et puis aussi quelques allocutions cordiales à ses disciples et au peuple ; mais rien de tout cela n’a la forme de nos sermons. Les lettres des apôtres sont des lettres, quelquefois divisées en deux parties, l’une de théorie et l’autre de pratique ; elles sont devenues pour nous une suite de textes sur lesquels nous prêchons ; mais d’ailleurs quelle différence entre une lettre et un sermon ! Ainsi donc ; il ne nous resterait, des prédications des apôtres, que la relation que nous en fait saint Luc dans les Actes ; mais c’est une relation, un extrait historique ; la forme n’annonce point la reproduction textuelle d’un discours. De plus, tous ces morceaux diffèrent entre eux quant à la forme : lequel d’entre eux sera donc le type de notre sermon ?.

Vous voyez donc, mon ami, que la forme n’est pas un point réglé d’avance ; elle est déterminée par la matière ; c’est le temps qui l’a faite telle que nous la voyons. Ce qu’il y a d’essentiel à tous les discours bibliques, et ce que nos sermons doivent avoir de commun avec ces discours, c’est d’annoncer la volonté de Dieu, c’est d’exposer à des cœurs et à des consciences d’homme la parole et le conseil de Dieu touchant notre salut. C’est ce que font les patriarches et les prophètes. Christ et les apôtres, chacun à sa manière ; c’est ce que nous devons faire aussi à notre manière, en puisant dans la Bible, en parlant selon la Bible : c’est là ce qui s’appelle prêcher.

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