Notre divin Sauveur a classé parmi les choses qui appartiennent à la fois à l’esprit et au corps, la pauvreté, la richesse, et tout ce qui rentre dans cette catégorie, en disant :
« Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice ! »
Il nous enseigne clairement que le martyr est de toutes les conditions. Le martyr a-t-il été réduit à l’indigence à cause de la justice ? Il rend témoignage que la justice à laquelle il s’est dévoué, est un bien. A-t-il faim ; a-t-il soif pour la justice ? Il rend témoignage que la justice est le premier des biens. Est-il dans les pleurs et dans les gémissements pour la justice ? Nouveau témoignage de l’excellence et de la beauté de la loi. De même donc que le Seigneur dit :
« Bienheureux ceux qui souffrent persécution ; »
de même, il dit :
« Bienheureux aussi ceux qui ont faim ou soif pour la justice ; »
approuvant de la sorte un désir légitime que la faim elle-même n’a pu étouffer !
« Heureux encore ceux qui ont soif de la justice elle-même ! Heureux aussi les pauvres, soit d’esprit, soit de biens, »
s’ils sont pauvres, bien entendu par amour de la justice. Ce n’est donc pas la pauvreté en elle-même que le Seigneur bénit, mais celle qui, par amour de la justice, a foulé aux pieds les richesses du monde pour conquérir le trésor véritable. De même encore, il dit :
« Heureux ceux qui, par chasteté, se sont gardés purs de corps et d’esprit ! Heureuses les âmes nobles et illustres qui, par une pratique constante de la justice, ont été élevées au privilège de l’adoption, et qui, conséquemment, ont reçu le pouvoir de devenir enfants de Dieu, avec la puissance de marcher sur les serpents, sur les scorpions, et de subjuguer les démons et les forces de l’adversaire ! »
Pour le dire en un mot, c’est en s’exerçant aux combats du Seigneur que l’âme arrive à se détacher avec joie du corps, puisqu’eu effet elle s’arrache à ses liens pour se transporter ailleurs.
« Celui qui aime son âme, la perdra ; et celui qui l’a perdue la trouvera ; »
pourvu toutefois que nous étayions notre fragilité sur l’incorruptibilité de Dieu. Or, la volonté de Dieu est que nous le connaissions : par là, nous participerons à son incorruptibilité. Celui donc, qui reconnaît les souillures de son âme au flambeau de la pénitence, perd cette âme pécheresse qu’il arrache au péché, pour lequel il vivait ; mais, après l’avoir perdue, il la trouvera par l’obéissance, puisqu’elle aura reçu de la foi une vie nouvelle, et qu’elle sera morte au péché. Trouver son âme, c’est donc se connaître soi-même. Or, cette conversion qui nous ramène aux choses divines, les Stoïciens disent qu’elle s’opère par une sorte de déplacement, et que l’âme passe du péché à la sagesse. Selon Platon,
« l’âme, par un mouvement circulaire, se dégage d’un jour douteux pour s’élever à la lumière. »
Les philosophes aussi accordent à l’homme de bien le droit de quitter la vie, si on entrave tellement tous ses moyens d’action qu’aucune espérance ne lui soit plus laissée. Quant au juge qui recourt à la violence pour contraindre le disciple à renier le Bien-aimé, il ne fait que prouver, ce me semble, quel est l’ami de Dieu et quel est celui qui ne l’est pas. Ici il ne reste plus [même de comparaison à établir pour savoir à quoi l’on obéira, de la menace des hommes, ou de l’amour de Dieu. S’abstenir du mal, c’est en quelque sorte l’affaiblissement et l’extinction des penchants dépravés dont l’effet se détruit par cette interruption. Tel est le sens de.ces paroles :
« Vendez ce que vous possédez et donnez-le aux pauvres ; puis venez et suivez moi ; »
c’est-à-dire suivez les préceptes du Seigneur. Il en est qui veulent que ce mot ce que vous possédez (ta hyparchonta) désigne tout ce qui est étranger à l’âme. Mais comment cela se distribuerait-il aux pauvres, ils ne peuvent l’expliquer. C’est Dieu qui distribue tout à tous, selon les mérites de chacun, parce que sa répartition est juste. Méprisant donc, dit le Seigneur, ces richesses que Dieu distribue par les mains de votre magnificence, suivez les préceptes que j’ai établis, faites effort vers les régions de l’esprit, ne vous justifiant pas seulement par l’éloignement de tout mal, mais vous consommant dans la perfection par l’imitation de la bienfaisance divine. Voyez celui qui se glorifie d’avoir parfaitement accompli les commandements de la loi : le Seigneur le confond comme n’ayant pas aimé le prochain. La charité, qui dans l’ordre de la connaissance et par droit de suprématie est plus forte que le sabbat, se manifeste par la bienfaisance.
Il faut, selon moi, que ce ne soit ni la crainte du châtiment, ni l’appât d’une récompense, mais l’excellence du bien en lui-même qui nous conduise au Verbe sauveur. Les hommes qui sont dans ces dispositions se tiennent à la droite du sanctuaire, tandis que ceux qui s’imaginent acquérir les biens incorruptibles en échange des biens périssables qu’ils ont distribués, sont appelés mercenaires dans la parabole des deux frères. Et cette parole de la Genèse :
« À la ressemblance et à l’image, »
n’en voyez-vous pas clairement l’application ? ne signifie-t-elle pas que l’on se rend semblable au Seigneur, en conformant sa vie à la sienne, tandis que ceux qui se tiennent à la gauche du sanctuaire ne sont qu’à l’image de Dieu et non à sa ressemblance? De l’arbre de la vérité comme d’un tronc unique, partent donc deux branches, entre lesquelles l’élection n’est pas égale, ou plutôt entre lesquelles le mode d’élection n’est pas le même. L’élu, par la voie de l’imitation diffère, à mon avis, de l’élu par la voie de la connaissance, comme la flamme diffère de son reflet. Ainsi donc la lumière de la ressemblance, conforme à l’Écriture, c’est Israël. Tout le reste n’est qu’image.
Que veut dire le Seigneur dans la parabole du Lazare, où l’image du riche et du pauvre est mise sous nos yeux ? Que signifient ces autres paroles ?
« Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et Mammon. »
Le Rédempteur appelle ainsi l’amour désordonné des richesses. Aussi voyez-vous les hommes que possède cette passion, manquer au festin auquel ils out été conviés, et décliner l’invitation seulement parce qu’ils sont trop attachés à leurs biens.
« C’est pourquoi les renards ont des tanières. »
Le Seigneur appelle renards ces hommes dont toute l’occupation est de déterrer et d’enfouir leur or, race vraiment perverse et fille de la terre. Il dit aussi d’Hérode dans le même sens :
« Allez et dites à ce renard que je chasse les démons et guéris les malades, aujourd’hui et demain ; et le troisième jour je serai consommé. »
Au contraire, il nomme oiseaux du ciel, ceux que le Ciel a distingués des autres oiseaux, et qui vraiment purs sont toujours prêts à prendre leur vol vers la connaissance du Verbe céleste.
Les soucis n’accompagnent pas seulement les richesses, la gloire et le mariage. La pauvreté jette aussi dans des sollicitudes sans nombre celui qui ne sait pas en supporter le fardeau. La parabole de la semence qui tombe en quatre endroits différents, et périt étouffée par les épines et les buissons, sans avoir pu porter de fruit, désigne ces inquiétudes et ces tourments. Il est donc indispensable d’apprendre comment nous devons user des vicissitudes de la vie, afin qu’une vie sage et réglée par la connaissance soit pour nous un acheminement à la vie éternelle.
« J’ai vu l’impie grand et superbe comme les cèdres du Liban ; et j’ai passé, dit l’Écriture, et il n’était plus ; je l’ai cherché et je n’ai pas trouvé sa place. Gardez l’innocence ; ne perdez pas de vue la justice : le dernier jour du juste s’achève dans la paix. »
Tel sera l’homme dont la croyance est sincère et dont l’âme est toujours sereine.
« L’autre peuple honore Dieu du bout des lèvres ; mais son cœur est loin de Dieu. Ils bénissent des lèvres et maudissent du cœur. Ils l’out aimé en paroles et ils lui ont menti des lèvres. Mais leur cœur n’état pas vraiment avec lui, et ils ne sont pas restés fermes dans son alliance : qu’elles se taisent donc ces lèvres menteuses et que le Seigneur confonde la bouche qui trompe et la langue qui se glorifie ! Il confondra ceux qui disent : nous glorifierons notre parole ; nos lèvres sont indépendantes, et quel est donc notre maître ? À cause de la désolation des opprimés et du gémissement des pauvres, je me lèverai, dit le Seigneur, je délivrerai celui qu’on méprise et je parlerai par sa bouche. »
C’est que le Seigneur est le Christ des humbles, et non de ceux qui s’élèvent sur son troupeau.
« N’amassez donc pas des trésors sur la terre, où la rouille et les vers les dévorent, et où les voleurs fouillent et dérobent, »
dit le Seigneur, voulant couvrir de honte, peut-être les hommes que passionnent les richesses ; peut-être ceux que travaillent des soins et des sollicitudes de toute nature ; peut-être enfin, ceux qui aiment immodérément leur corps. En effet, les amours, les maladies, les pensées mauvaises, fouillent pour ainsi dire las derniers recoins de notre raison, et bouleversent l’homme tout entier. Notre véritable trésor est aux lieux où se trouve la divine parenté de notre âme. Aussi le Seigneur nous forme-t-il à cette justice qui rend à chacun ce qui lui est dû, en nous indiquant qu’il faut restituer à l’homme primitif et céleste, ce que nous avons acquis par la justice, et recourir à Dieu, en sollicitant sa miséricorde :
« Voilà la bourse qui ne s’use pas, »
le viatique de la vie éternelle,
« le trésor indéfectible du ciel, parce que miséricordieux, je ferai miséricorde à qui il me plaira de faire miséricorde, dit le Seigneur. »
Ces dernières paroles s’adressent également à ceux qui veulent être pauvres à cause de la justice : ils ont appris du précepte
« qu’elle est large et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et qu’ils sont nombreux les gens qui entrent par elle. »
De quoi parle ici le Seigneur ? De l’amour des femmes, du désir de la gloire, de la passion du commandement, et des autres maladies semblables.
« Insensé, cette nuit même on te redemandera ton âme ; et les biens que tu as préparés pour elle, à qui seront-ils ? »
Or, voici les termes du commandement :
« Gardez-vous de toute avarice : la vie d’un homme n’est point dans l’abondance des choses qu’il possède ; que sert en effet à un homme de gagner l’univers entier et de perdre son âme ? Ou, qu’est-ce que l’homme donnera en échange de son âme ? C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, comment vous vous vêtirez : l’âme est plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement. »
Le Seigneur vous dit encore :
« Votre père sait que vous avez besoin de toutes ces choses, cherchez donc premièrement le royaume des cieux et la justice; ce sont les choses importantes. »
Les moindres et celles qui touchent la nourriture
« vous seront données par surcroit. »
N’est-ce pas là un ordre formel d’embrasser la vie du gnostique ? N’est-ce pas une exhortation à chercher la vérité dans nos paroles et dans nos actions ? Le Christ, divin instituteur de l’âme, n’estime donc pas la richesse d’après la magnificence du don, mais sur l’intention qui donne. Aussi Zachée, dit-on, Matthias, selon quelques autres, ayant entendu le Seigneur qui lui disait : J’ai résolu de m’arrêter dans votre demeure :
« Seigneur, s’écria le chef des publicains, je donne la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai fait tort à quelqu’un, quoique ce soit, je lui rendrai quatre fois autant. »
Jésus lui dit :
« Le fils de l’homme étant venu aujourd’hui a retrouvé ce qui était perdu. »
Une autre fois, à l’aspect d’un riche qui jetait dans le tronc du trésor une offrande proportionnée à sa fortune, et une veuve qui y déposait deux pièces de monnaie, il dit :
« que la veuve avait offert plus que tous les autres. »
Le riche, en effet, avait donné de son superflu ; la veuve avait donné de son nécessaire.
Mais comme tous les plans du Seigneur se rapportent à l’éducation de notre âme :
« Bienheureux, dit-il, ceux qui sont doux, parce qu’ils posséderont la terre ! »
Qui sont les hommes doux ? Ceux qui ont apaisé les dangereuses tempêtes que soulèvent au fond de leur cœur la colère. le désir, et les autres passions qui en dépendent. Il honore de ses éloges, non pas la douceur, qui est fille de la nécessité, mais celle qui résulte de la volonté et du choix. En effet, dans la maison du Seigneur, il y a plusieurs récompenses et plusieurs tabernacles, selon la différence des mérites sur la terre.
« Celui qui accueille le prophète comme prophète, dit le Seigneur, recevra la récompense du prophète ; celui qui accueille le juste comme juste, recevra la récompense du juste. Et quiconque accueillera l’un de ces moindres disciples, ne perdra point sa récompense. »
Ailleurs, par ces heures inégales en nombre, le Seigneur nous fait comprendre les différentes mesures de la vertu, suivant les mérites de chacun et la magnificence des rémunérations qui l’attendent.
Plus loin, la récompense égale accordée à chaque ouvrier de la vigne, c’est-à-dire le salut, que représente ici le denier, désigne l’égalité de droit, dans des mesures proportionnelles à la différence des heures et du travail. Les élus travailleront donc conformément aux récompenses et aux tabernacles dont ils ont été jugés dignes, ouvriers de l’œuvre ineffable et du service divin.
« Ceux qui ont été spécialement appelés, dit Platon, à surpasser les autres hommes par la sainteté de leur vie, sont ceux qui, après s’être délivrés et affranchis des liens de cette terre, comme d’une prison, s’élancent vers les demeures célestes. »
Il revient sur la même pensée en termes plus formels.
« Parmi ces hommes, dit-il, ceux que la philosophie a suffisamment purifiés, vivent absolument sans corps, pendant la durée des siècles, »
quoiqu’il les enveloppe d’une certaine forme, aérienne pour les uns, ignée pour les autres. Il ajoute :
« Et ils pénètrent dans les demeures qui sont plus magnifiques encore, mais qu’il serait difficile de décrire, outre d’ailleurs que présentement le temps nous manque. »
Voilà pourquoi le Seigneur a dit avec raison :
« Heureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront appelés ! »
Car ceux qui pleureront dans le repentir leur mauvaise vie passée, répondront à la voix de cet appel. C’est là le sens du mot grec paraklèthènai, consolation, appel.
Il y a deux sortes de pénitents : les uns, et ce sont les plus nombreux, se repentent par crainte des châtiments qu’ils ont mérités ; les autres, et le nombre en est plus restreint, obéissent à une honte intérieure que le cri de la conscience excite dans leur âme. On peut marcher par l’une et par l’autre de ces voies ; quel est le lieu où ne veille la miséricorde divine ?
Le Seigneur dit encore :
« Heureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde ! »
La miséricorde n’est pas, comme certains philosophes l’ont cru, la douleur qu’occasionnent en nous les infortunes d’autrui, mais plutôt quelque chose de bon et de doux, dans le langage des prophètes.
« Je veux la miséricorde et non le sacrifice, dit le Seigneur. »
Il proclame miséricordieux, non pas seulement les hommes qui pratiquent la miséricorde, mais ceux aussi qui ont le désir de l’exercer, quoiqu’ils n’en aient pas les moyens, et sont dans la disposition de vaquer à ses œuvres. Il nous arrive souvent, en effet, de vouloir exercer la miséricorde, soit par une assistance pécuniaire, soit par une assistance corporelle, comme par exemple, de secourir les indigents, de soigner les malades, de visiter les malheureux, et de ne pouvoir mettre à exécution ce pieux dessein, soit que la pauvreté, soit que la maladie, soit que la vieillesse, autre maladie naturelle, nous en empêche. Le désir nous pousse ; mais un obstacle quelconque entrave l’accomplissement de nos désirs. La volonté recueille ici le même honneur que la puissance. Des deux côtés la volonté est égale, quoique la seconde l’emporte par les moyens d’action.
Comme il y a deux voies qui conduisent à la perfection du salut, les œuvres et la connaissance,
« Bienheureux, a dit le Seigneur, ceux qui ont le cœur pur, parce qu’il verront Dieu ! »
À bien considérer les choses, la connaissance est la purification de la partie de l’âme qui a le gouvernement, et c’est une œuvre bonne. Parmi les choses bonnes, les unes le sont par elles-mêmes, les autres, en tant quelles participent des premières ; c’est ce que nous disons des bonnes œuvres. Mais sans les choses intermédiaires, qui rentrent dans la classe de la matière ; par exemple, sans la vie, la santé, et les autres auxiliaires de nécessité ou de circonstance, point de bonnes ni de mauvaises actions. Le Seigneur veut donc que nous apportions à la connaissance de Dieu un cœur pur des appétits charnels, un esprit tout entier aux pensées saintes, afin que la partie supérieure de notre âme n’ait rien d’illégitime qui fasse obstacle à la grâce. Aussi, lorsque le disciple de la vérité, plongé dans la contemplation, est admis aux saintes familiarités de Dieu, il touche de près à cette impassibilité qui doit l’identifier à la Divinité: il n’a plus la science, il ne possède plus la connaissance ; il est la science et la connaissance elle-même.
« Bienheureux donc les pacifiques ! »
c’est-à-dire ceux qui ont adouci et pacifié la loi qui combat contre les pensées de notre esprit, les menaces de la colère, les séductions de la volupté et les autres passions qui assiègent le jugement. Après avoir vécu dans la science des bonnes œuvres et de la véritable raison, ils seront réintégrés d’une manière encore plus intime dans le privilège de l’adoption. La pacification parfaite est celle qui, parmi toutes les vicissitudes de la terre, garde une fermeté inaltérable, proclame la Providence toujours sainte, toujours admirable, assise quelle est dans la science des choses divines et des choses humaines, et découvre à sa lumière, dans les catastrophes qui troublent en apparence l’ordre de la nature, la merveilleuse harmonie de la création. Les pacifiques pacifient encore ceux qui sont assaillis par le péché, en leur apprenant à rentrer dans la foi et dans la paix. Mais la réunion abrégée de toute vertu, c’est notre Seigneur qui nous enseigne qu’il faut mépriser la mort, d’une manière plus parfaite encore et par amour pour Dieu.
« Bienheureux ceux qui souffrent la persécution à cause de la justice, parce qu’ils seront appelés les enfants de Dieu ! »
Ou, comme le veulent quelques commentateurs des paroles saintes :
« Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, parce qu’ils seront parfaits ! etc. Bienheureux ceux qui souffrent persécution à cause de moi, parce qu’ils auront une place où la persécution ne les atteindra pas ! Vous serez bienheureux, ajoute-t-il, quand les hommes vous haïront, qu’ils vous rejetteront, et repousseront votre nom comme mauvais, à cause du fils de l’homme, »
à la condition toutefois que nous n’aurons pas en abomination nos persécuteurs, que nous demeurerons fermes au milieu des supplices qu’ils nous infligent sans les haïr, à la pensée que l’épreuve est arrivée plus tard que nous ne l’espérions, bien persuadés, au contraire, qu’il y a un martyre au fond de toute épreuve qui nous arrive.