Stromates
Stromates Clément d’Alexandrie

Clément d’Alexandrie. Icône de la seconde moitié du XIVe siècle.
Église de la Mère de Dieu, Perivleptos à Ohrid (Macédoine du Nord).

Présentation de l’auteur

Clément d’Alexandrie, né à Athènes vers 150 et mort en Asie Mineure vers 215, est un lettré grec chrétien, apologète et l'un des Pères de l'Église. Il chercha à harmoniser la pensée grecque et le christianisme. On connaît de ce philosophe une œuvre abondante, mais elle est en partie perdue. Bien que son nom ait été retiré du Martyrologe romain par le pape Sixte V sur les conseils de Cesare Baronio, il est fêté par l'Église catholique le 4 décembre.

Présentation de l’ouvrage

Les Stromates (en grec ancien : Στρώματα) ou Stromateis (Στρωματεῖς, « Mélanges »), est la troisième œuvre de la trilogie de Clément d’Alexandrie (environ 150-215 après Jésus-Christ) sur la vie chrétienne. Clément d'Alexandrie a titré son travail Stromateis, « Mélanges », parce qu’il y traite d’une grande variété de sujets. Cet ouvrage va plus loin que ses deux précédents et vise à la perfection de la vie chrétienne par l’initiation à la connaissance totale. Il essaye, sur la base des Écritures et de la tradition, de donner un compte-rendu de la foi chrétienne qui sache répondre aux exigences de tous les savants, et conduire l’étudiant dans les profondes réalités de sa croyance.

Les contenus des Stromates, comme leur titre l’indique, sont divers. Leur place dans la trilogie, est discutée – Clément avait initialement prévu d'écrire le Didasculus, un travail qui permettrait de compléter les conseils pratiques du Paedagogus (Le Pédagogue) avec un enseignement plus intellectuel de la théologie. Les Stromates sont moins systématiques et ordonnés que ses autres œuvres, et André Méhat a posé l’hypothèse que l’ouvrage était destiné à un lectorat limité et ésotérique.

Table des matières

Livre premier

1.L’auteur expose les matières qu’il va traiter, et montre de quelle utilité les écrivains sont pour leurs lecteurs.
2.Il prévient l’objection de ceux qui le blâmeraient d’avoir inséré dans ses ouvrages de nombreux fragments de la philosophie grecque.
3.Contre les sophistes et les prôneurs de la science inutile.
4.Les arts humains ne sont pas moins sortis de la main de Dieu que la science des choses divines.
5.La philosophie est la servante de la théologie. Interprétation de l’histoire de Sara et d’Agar.
6.C’est l’éducation, non la nature, qui le plus souvent nous rend vertueux. La science est d’un grand secours pour nous porter à la vertu.
7.La philosophie ouvre à l’homme une route vers le ciel. Elle n’est pas particulière à une secte, mais éclectique.
8.L’art du sophiste, et généralement tous les arts qui ne traitent que des mots, ne doivent pas être regardés comme utiles.
9.Pour bien comprendre les Écritures, les sciences qui se rapportent à la philosophie sont absolument nécessaires.
10.Il faut plutôt s’appliquer à bien faire qu’à bien dire.
11.Quelle est la sagesse et la philosophie que l’apôtre nous exhorte à fuir.
12.Il ne faut pas dévoiler au premier venu les mystères de la foi.
13.Chacune des différentes sectes s’est emparée de quelque fragment de vérité.
14.Série des philosophes grecs.
15.La philosophie grecque est puisée en grande partie dans la philosophie barbare.
16.Les barbares sont aussi les inventeurs de presque tous les autres arts.
17.Sur cette parole du Sauveur : « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs. »
18.L’auteur développe cette parole de l’apôtre : « Je détruirai la sagesse des sages. »
19.Il prouve que les philosophes ont recueilli quelques fragments de la vérité.
20.En quoi la philosophie est utile pour comprendre la vérité divine.
21.En comparant les époques respectives, il prouve que les institutions et les lois des Hébreux sont de beaucoup plus anciennes que la philosophie grecque.
22.De la version des Septante.
23.Sur le temps où Moïse a vécu. — De sa naissance et de sa vie.
24.Comment Moïse remplit ses fonctions de chef des Hébreux, et comment, par son exemple, il instruisit les autres dans l’accomplissement de leurs devoirs.
25.Comment Platon, dans son Traité des Lois, s’est inspiré de Moïse.
26.Que c’est avec raison que l’on donne à Moïse le nom de législateur divin, bien qu’il soit inférieur au Christ, et qu’il est de beaucoup plus digne de ce titre que les législateurs grecs Minos et Lycurgue.
27.La loi a toujours en vue l’intérêt des hommes, même dans les punitions qu’elle leur inflige.
28.Division de la loi de Moïse en quatre parties.
29.Les Grecs ont été justement appelés des enfants par les Égyptiens, si on les compare aux Hébreux et à leurs institutions.

Livre second

1.L’auteur expose les matières qu’il va traiter.
2.C’est par la foi seule que l’on peut arriver à la connaissance de Dieu.
3.Il combat les hérétiques, qui prétendent que la foi provient d’une nécessité naturelle.
4.Il insiste sur l’utilité de la foi ; et il montre que la foi est le fondement de toute science.
5.Il prouve par plusieurs exemples que les Grecs ont beaucoup puisé dans les saintes écritures.
6.Excellence et utilité de la foi.
7.Usage de la crainte ; réfutation de ceux qui l’attaquent.
8.Réfutation des Basilidiens et des Valentiniens, qui veulent que la crainte soit le mobile universel des actions.
9.Les vertus chrétiennes se tiennent mutuellement.
10.Caractère du philosophe chrétien.
11.La connaissance qui vient de la foi est la plus sûre de toutes.
12.Sur la double foi.
13.De la première et de la seconde pénitence.
14.De combien de manières on agit involontairement.
15.Sur les différentes sortes d’actes volontaires et de péchés qui en résultent.
16.Comment il faut interpréter les passages des saintes écritures qui attribuent à Dieu des passions humaines.
17.Sur les différentes sortes de connaissance.
18.La loi de Moïse est la source de toute doctrine morale ; c’est là que les Grecs ont puisé leur Éthique.
19.Du véritable Gnostique. C’est surtout par la bienfaisance qu’il arrive à l’imitation de Dieu.
20.Le Gnostique pratique aussi la patience et l’abstinence.
21.L’auteur passe en revue les diverses maximes des philosophes sur le souverain bien.
22.Suivant Platon, le souverain bien pour l’homme consiste à ressembler à Dieu. Les écrivains sacrés sont d’accord avec lui sur ce point.
23.Des avantages du mariage, et des préceptes qui en doivent diriger l’usage ; matières qu’il traite plus au long dans le livre III.

Livre troisième

1.L’auteur réfute l’opinion des Basilidiens sur la continence et sur le mariage.
2.Il réfute aussi la doctrine de Carpocrate et d’Épiphane sur la communauté des femmes.
3.Platon et quelques anciens philosophes ont devancé les Marcionites et d’autres hérétiques qui s’abstiennent du mariage parce qu’ils pensent que la créature est mauvaise et que les hommes naissent pour la douleur.
4.Les hérétiques prennent occasion des maximes qu’ils inventent pour se livrer à des désordres de toute nature.
5.Il signale deux sortes d’hérétiques : les premiers déclarent que tout leur est permis. Il les réfute d’abord.
6.Il attaque la seconde classe d’hérétiques, ceux qui, par haine contre le Créateur, pratiquent la continence.
7.En quoi la continence chrétienne l’emporte sur celle que s’attribuent les philosophes.
8.Il explique les passages des saintes Écritures dont les hérétiques se sont servis pour attaquer le mariage. Il défend d’abord saint Paul d’une interprétation impie que les hérétiques ont donnée à quelques-unes de ses paroles.
9.Il examine la réponse du Christ à Salomé.
10.Sens mystique d’une parole de Jésus-Christ, rapportée par saint Mathieu.
11.Préceptes de la loi et du Christ qui défendent la concupiscence.
12.Il explique plusieurs passages de saint Paul et des saintes Écritures.
13.Réponse à Jules Cassien et à un passage que celui-ci avait puisé dans un évangile apocryphe.
14.Il explique quelques passages de saint Paul.
15.Il explique plusieurs autres passages des saintes Écritures.
16.Il explique divers autres passages des saints livres.
17.Soutenir que le mariage et la génération sont chose mauvaise, c’est attaquer l’œuvre de Dieu et le don même de l’Évangile.
18.Deux opinions extrêmes à fuir également : l’opinion de ceux qui s’abstiennent du mariage par haine du Créateur, et l’opinion de ceux qui prennent occasion du mariage pour se livrer aux dissolutions.

Livre quatrième

1.Ordre des matières que l’auteur va traiter.
2.Pourquoi l’auteur a donné au présent livre le nom de Stromates.
3.En quoi consiste la véritable excellence de l’homme.
4.Éloge du martyre.
5.Du mépris de la douleur, de la pauvreté, et des autres maux qui concernent le corps.
6.De quelques sources de béatitudes.
7.Bienheureux ceux qui versent leur sang pour la cause de Dieu !
8.Dans l’Église, les hommes, les femmes, les esclaves, tous sont candidats du martyre.
9.L’auteur rassemble et explique ce que le Christ a dit sur les avantages du martyre.
10.L’auteur reprend avec sévérité ceux qui se livraient d’eux-mêmes aux persécuteurs.
11.Réponse à cette objection : Dieu prend soin de vous ; pourquoi êtes-vous dans la souffrance ?
12.Réfutation de Basilide qui regarde le martyre comme une sorte de supplice mérité par les prévarications précédentes.
13.Réfutation du système de Valentin sur l’abolition de la mort.
14.Il faut aimer jusqu’à ses ennemis.
15.Fuyez le scandale.
16.Explication de plusieurs passages des Écritures sur la constance, la patience et la charité des martyrs.
17.Passages de l’épître de saint Clément, pape, aux Corinthiens, cités à l’appui de ce qui précède.
18.De la charité. — Réprimez les mauvais désirs.
19.La femme peut atteindre comme l’homme à la perfection. Exemples divers.
20.Devoirs d’une femme de bonnes mœurs.
21.Du Chrétien parfait, ou du véritable Gnostique.
22.Ni la crainte du supplice, ni l’espoir de la récompense ne doivent être le mobile du vrai Gnostique. Il n’est guide que par l’amour du bien et du beau, envisagés en eux-mêmes.
23.Le vrai Gnostique s’abstient autant qu’il est en lui de tout ce qui flatte les sens ; et il sacrifie ces biens à des biens d’un ordre supérieur.
24.De la cause et de la fin des peines infligées par Dieu.
25.La véritable perfection réside dans la connaissance et dans l’amour de Dieu.
26.Comment le véritable Gnostique use du corps et des choses de la terre.

Livre cinquième

1.De la foi.
2.De l’Espérance.
3.Les objets sur lesquels s’exerce l’action de la Foi ne sont perceptibles qu’à l’esprit.
4.Les Gentils et les écrivains sacrés enveloppent habituellement d’un voile allégorique les traditions relatives à la Divinité.
5.Symboles de Pythagore.
6.Signification mystique du tabernacle et de ses ornements.
7.Les Égyptiens dérobaient aussi à la multitude, sous des symboles et des énigmes, le sens des choses divines.
8.Les symboles et les allégories en usage chez les autres peuples sont surtout familiers aux poètes et aux philosophes.
9.Motifs du symbolisme.
10.Les Apôtres ont cru aussi qu’il fallait couvrir d’un voile les mystères de la foi.
11.Pour parvenir à la véritable connaissance de Dieu, il faut nous détacher de la matière. Le Paganisme lui-même donne ce précepte.
12.Dieu ne peut être compris par l’intelligence, ni exprimé par la parole.
13.Selon les philosophes, la connaissance de Dieu est un don divin, et il faut en demander la participation à ceux qui ont été jugés dignes de recevoir l’inspiration divine.
14.Les Grecs ont emprunté leurs dogmes aux livres des Hébreux.

Livre sixième

1.Ordre des matières.
2.Continuation de ce sujet : les Grecs ont presque tout dérobé aux Hébreux. — Les Grecs se sont pris mutuellement les maximes qui appartenaient à chacun d’eux.
3.Pour établir de nouveau que les Grecs ont tout dérobé aux Hébreux, l’auteur prouve qu’ils ont transporté dans leur histoire et leur mythologie les miracles racontés par les saintes Écritures.
4.Une grande partie des doctrines qui composent la philosophie grecque provient des Égyptiens et des Gymnosophistes de l’Inde, célèbres les uns et les autres par leur sagesse.
5.Les Grecs ont eu quelque connaissance du vrai Dieu.
6.L’Évangile a été annoncé aux Gentils qui se trouvaient dans les enfers, aussi bien qu’aux Juifs et aux Gentils qui vivaient alors.
7.Quelle est la véritable sagesse et le maître qui nous l’enseigne.
8.La philosophie, quoique l’apôtre la rabaisse en comparaison de la lumière plus parfaite de l’Évangile, ne laisse pas d’être une connaissance donnée par Dieu.
9.Le vrai Gnostique est entièrement libre de toutes les perturbations de l’âme.
10.Il faut s’instruire également dans les sciences humaines, qui sont les auxiliaires de la foi et préparent l’esprit à la perception des choses divines.
11.Le sens mystique des choses divines est renfermé dans les proportions numériques ou géométriques et dans les différents modes de la musique.
12.Les hommes peuvent tous indistinctement arriver à la perfection. Le vrai Gnostique est le seul qui atteigne le but.
13.Il y a dans le ciel de hauts degrés de gloire réservé aux véritables Gnostiques et correspondant aux dignités d’évêque, de prêtre et de diacre dans l’Église terrestre.
14.Une demeure est assignée dans le ciel, selon le mérite de chacun, à ceux qui aiment la vérité et qui font le bien.
15.Des différents degrés de la connaissance qui conduit à la perfection. Pourquoi l’obscurité et le mysticisme de l’Écriture.
16.Le Décalogue pris pour exemple d’interprétation mystique.
17.Quoique la philosophie n’ait pas donné la parfaite connaissance de Dieu, elle est cependant un remède pour les âmes.
18.Le Gnostique ne touche qu’en passant, et comme pour se délasser, à la philosophie grecque. Il se hâte d’arriver à la doctrine chrétienne, source de toute sagesse.

Livre septième

1.Le véritable Gnostique est un sincère adorateur de Dieu ; c’est injustement que les incrédules l’accusent d’athéisme ou d’impiété.
2.Le Fils de Dieu est établi par son Père chef et modérateur de tout ce qui existe. Il prend soin des hommes et opère leur salut.
3.Le Gnostique travaille de toutes ses forces à ressembler à Dieu et à son Fils.
4.Les païens ont imaginé des dieux semblables à eux-mêmes, pour la forme extérieure et les mouvements intérieurs de l’âme : de là l’origine et le berceau de toute superstition.
5.L’âme pure est un temple plus agréable à Dieu que les plus beaux édifices élevés par la main des hommes.
6.Les prières et les actions de grâces, offertes sans relâche par un cœur pur, sont préférables à tous les sacrifices.
7.Quelle est la prière du véritable Gnostique, et comment Dieu l’exauce.
8.Le Gnostique, austère zélateur de la vérité, n’a pas même besoin de recourir au serment.
9.La supériorité, dans les vertus précédentes, appartient à celui qui enseigne le prochain.
10.Degrés par lesquels le véritable Gnostique s’élève à la perfection.
11.Vie du Gnostique. Son courage à supporter les maux, et même la mort, si telle est la volonté de Dieu.
12.Le Gnostique est bienfaisant, pratique la continence, et méprise toutes les frivolités du monde.
13.Le Gnostique pardonne les torts et les outrages dont il a été l’objet.
14.L’auteur achève le portrait du Gnostique en citant un passage de saint Paul, qu’il commente.
15.Réponse à l’objection de ceux qui refusent d’entrer dans l’Église à cause des différentes sectes qui la divisent.
16.Il existe deux moyens pour distinguer la foi véritable de l’hérésie.
17.Le second moyen pour découvrir la vérité consiste à examiner laquelle des deux traditions possède l’antériorité, celle de l’Église ou celle de l’hérésie.
18.Le sens mystique de la loi, quand elle classe les animaux en purs et en impurs, peut encore aider à distinguer de l’Église les Juifs et les hérétiques.

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