Les questions relatives à la composition des épîtres Pastorales sont étroitement liées à celles qui font le sujet de ce chapitre… Malheureusement, dès que nous sortons du livre des Actes, commencent pour nous les brouillards de la légendea. Nous n’avons plus guère pour guides que des vraisemblances. Il paraît avéré, sans doute, que l’apôtre est mort martyr de sa mission et que cet événement s’est passé à Rome. Mais à quelle date et dans quelles circonstances ? Cette fin tragique s’est-elle rattachée immédiatement à la captivité de deux ans dont parle la fin des Actes, ou faut-il admettre un intervalle entre cette captivité et la mort de l’apôtre, intervalle de liberté et d’activité, après lequel il aurait été arrêté de nouveau, puis condamné et exécuté ?
a – Selon plusieurs auteurs, le brouillard commence déjà dans le domaine de ce livre lui-même ; comparez dans Weizsæcker, Apost. Zeitalter, le chap. : Die Gefangenschaft des Paulus, pages merveilleusement écrites, mais à la lecture desquelles la conscience du vrai proteste, à mon sens du moins, contre chaque ligne.
En l’absence de tout témoignage certain pour l’une ou l’autre de ces alternatives, nous devons reconnaître, me paraît-il, que les vraisemblances sont plutôt en faveur de la seconde, et voici pourquoi :
1. Le rapport de Festus, en envoyant Paul au tribunal impérial, ne put être que favorable à l’accusé. Félix avait déjà reconnu son innocence et l’aurait relâché sans certains motifs d’intérêt personnel. Festus avait reçu une impression plus favorable encore du caractère et de la conduite de l’apôtre. L’appel à l’empereur, interjeté par celui-ci, était la seule raison qui l’engageât à l’envoyer à Rome. On peut juger par là de l’esprit de son rapport. L’acquittement officiel put être retardé, soit par suite d’une accumulation d’affaires, soit par la crainte de jeter un nouveau ferment de mécontentement dans le peuple juif, si agité déjà à cette époque ; mais la libération n’en reste pas moins dans ces conditions la supposition la plus probable.
2. Le sentiment de l’apôtre durant sa captivité inclinait dans le même sens. Après une année et plus passée à Rome, il devait lui être parvenu quelque écho de l’impression produite sur les magistrats romains par l’accusation des Juifs. Sans doute, il ne pouvait rien prévoir de certain sur l’issue du procès. Mais quand il se commandait un logement à Colosses (Philémon 1.2), et quand il écrivait aux Philippiens : « Je sais avec assurance que je demeurerai encore avec vous » (1.25 ; comparez 2.23-24), il devait avoir, outre sa confiance en Dieu, quelque bonne raison pour parler ainsi.
3. La fin si brusque du livre des Actes présente à la critique un singulier problème. L’explication la plus simple serait d’admettre que le narrateur en est resté là, parce que l’histoire elle-même en était là et qu’il n’avait pas mission de jouer le rôle de prophète. Mais les idées, si arrêtées à cette heure, d’après lesquelles le IIIe évangile, à plus forte raison le livre des Actes, ne peuvent avoir été composés qu’après la ruine de Jérusalem, empêchent les savants de s’arrêter à cette solution. L’auteur du Fragment de Muratori pensait que Luc, n’ayant voulu raconter que les faits dont il avait été le témoin oculaire, avait omis, par cette raison, et la passion de Pierre et le départ de Paul pour l’Espagne, faits qui s’étaient passés en son absenceb. Cette explication repose sur une supposition évidemment fausse. Les premiers chapitres du livre des Actes ne sont certainement pas les récits d’un témoin oculaire. — Ou bien l’on a pensé que l’auteur avait l’intention de reprendre son récit dans un troisième écrit et que la mort l’avait empêché d’accomplir son dessein. Cette supposition est un expédient comme il y a toujours moyen d’en trouver dans les cas embarrassants. Mais de deux choses l’une : Ou bien la mort présumée de Luc et par conséquent la composition des Actes ont précédé le martyre de Paul, et dans ce cas quelle date doit-on assigner au livre des Actes ! Ou bien ces deux faits ont eu lieu trente ans, dix ans, un an après le martyre de Paul, et comment en terminant son livre l’auteur n’a-t-il pas touché d’un mot au moins cet événement qu’il se proposait de raconter en commençant son troisième écrit, tout comme, en terminant le premier, il avait touché d’un mot l’événement de l’Ascension, par le récit duquel il se proposait de commencer le second ?
b – C’est là, me paraît-il, comme à Hesse (Das Muratorische Fragment, 1873, p. 125-152), le seul sens possible de ce passage dont le texte est évidemment corrompu en quelque manière. Il faut probablement traduire : « Comme Luc le montre lui-même avec évidence en omettant la passion de Pierre et aussi le départ de Paul pour l’Espagne. »
Weizsæcker et d’autres croient que l’auteur n’a pas voulu mentionner le martyre de Paul parce qu’il désirait laisser l’impression que, dans les premiers temps de la fondation du christianisme, l’innocence de cette religion avait été reconnue par les autorités romaines. Mais cette explication du silence de Luc n’aurait de sens que si les Actes avaient été écrits avant la persécution de l’an 64. Car, après toutes les atrocités commises dans cette catastrophe, dont le bruit avait rempli le monde, le silence gardé sur une exécution isolée, comme celle de l’apôtre, ne pouvait plus avoir pour l’Église la moindre utilité. Le dernier auteur qui a traité ce sujet, de Soden [Hand-Comm., III, 4, p. 158), écrit ce qui suit : « La conclusion de l’écrit de Luc ne se comprend qu’autant qu’une activité de l’apôtre analogue à la précédente n’a pas suivi son procès et que l’emprisonnement s’est terminé d’une manière que chacun avait dans sa mémoire, mais sur laquelle il valait mieux garder le silence, surtout dans un ouvrage qui, comme le double écrit de Luc, devait être une apologie du christianisme aux yeux de l’État romain. » — En vérité il est hardi d’affirmer que Luc devait mentionner la délivrance et se taire sur le martyre ! J’ai dû relire plusieurs fois cette double assertion, pour m’assurer que je lisais juste. Ce qui est exact, c’est qu’une activité de l’apôtre analogue à la précédente aurait pu et même dû être mentionnée, si elle avait eu lieu. Mais si rien ne s’est plus passé qui rentrât dans le but du livre, aucune nouvelle fondation d’église, aucun nouveau trait à ajouter à ceux qui expliquaient le rejet d’Israël et la vocation des peuples païens, le sujet des deux λόγοι de Luc était épuisé.
L’explication la plus plausible est celle que défendent Weiss et Mangold. Avec la confabulation de Paul et des notables de la synagogue (Actes ch. 28), le thème du livre des Actes était complètement traité. Luc voulait, non raconter l’histoire de la fondation de l’Église, mais expliquer la manière mystérieuse dont ce grand acte s’était accompli, par l’entrée des païens d’une part, par le rejet des Juifs de l’autre, et montrer que celui-ci était dû, non à l’infidélité de Dieu envers son peuple, mais à leur propre incrédulité. Or la conduite des chefs du judaïsme romain venait de clore cette histoire, qui avait commencé dès la prédication des apôtres à Jérusalem.
A mes yeux aussi, c’est la justification de cette grande révolution religieuse qui est le sujet du livre des Actes. Cependant il est évident que, dans son récit, Luc n’est pas resté rigoureusement collé à ce programme. Vers la fin du livre surtout, il donne place à une foule de détails dont il serait impossible de montrer la connexion directe avec l’idée dominante. Lui qui nous initie aux moindres péripéties du naufrage et de l’arrivée de Paul à Rome, qui va jusqu’à indiquer l’enseigne du vaisseau qui portait l’apôtre (la figure de Castor et de Pollux), il se serait abstenu par fidélité à son thème de mentionner le martyre de l’apôtre, auquel on prétend qu’avaient abouti ces deux années de captivité ! Il n’eût pas complété le dernier verset de son livre : « prêchant le royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus avec une pleine liberté et sans empêchement, » par ces simples mots : « jusqu’à ce que le martyre mit fin à cet état de choses. » — Une pédante fidélité à son programme l’aurait empêché de clore son récit par ce souvenir dont son cœur était rempli !
La fin si brusque des Actes ne s’explique naturellement que si l’on admet qu’au bout des deux années auxquelles aboutit le récit, il s’est produit dans la situation de Paul un changement, qui n’a pas été la sentence de mort et le supplice, puisque sans cela l’auteur aurait indiqué du moins d’un mot cette fin tragique, mais le commencement d’une nouvelle période d’activité dans le récit de laquelle l’auteur n’avait pas l’intention d’entrer, parce qu’elle n’appartenait pas au sujet de son livre. Nous pouvons certainement conclure de là à la libération de l’apôtre.
Quant aux anciens témoignages, il n’y en a que deux qui se rapportent à notre sujet : celui du Fragment de Muratori, que nous avons cité et qui prouve qu’il existait au second siècle dans l’église romaine une tradition relative à la mission de Paul en Espagne, impliquant par conséquent sa libération ; et le passage célèbre de Clément Romain, dans son épître aux Corinthiens (ch. 5), que voici : « Paul aussi a reçu le prix de la patience, ayant porté sept fois les chaînes ; ayant été fugitif, lapidé, après avoir été prédicateur de la justice dans l’Orient et dans l’Occident, il a obtenu la noble renommée de sa foi. Après avoir instruit le monde entier dans la justice et être arrivé au terme de l’Occident (τέρμα τῆς δύσεως) et avoir rendu témoignage devant les chefs, il a été retiré de ce monde et s’en est allé dans le saint lieu, étant devenu le plus grand modèle de constance. » Comment Clément a-t-il compris cette expression : le terme ou l’extrémité de l’Occident ? A-t-il entendu par là Rome ou l’Espagne ? Dans le premier cas, ce passage peut se rapporter à l’arrivée de Paul à Rome en 62 et n’implique pas sa libération. Dans le second, ces mots supposent, aussi bien que ceux du Fragment de Muratori, une tradition admise par l’église romaine touchant sa libération.
Dans quel sens Clément pourrait-il appeler Rome l’extrémité de l’Occident ? On répond, en se plaçant au point de vue de la personne de Paul : en tant que Rome fut pour l’apôtre le terme extrême de sa mission du côté de l’Occident (Schenkel, Baur, Weiss), ou, selon la tournure métaphorique que Reuss donne à cette expression : en tant que Rome fut pour cet astre le point de son coucher. Si répandue que soit aujourd’hui cette explication, et lors même qu’elle cherche à justifier l’hyperbole que renfermerait tout ce passage en l’expliquant par sa forme oratoire, je partage le sentiment exprimé dans l’édition des Pères apostoliques de Guebhardt, Harnack et Zahn Fasc. I, p. 16), que τέρμα τῆς δύσεως ne peut désigner naturellement que l’Espagne, conformément à ces mots de Strabon (II, 1) : « Les extrémités (τὰ πέρατα) de la terre du côté de l’Occident sont les colonnes d’Hercule, » et à l’expression de Philostrate dans la Vie d’Apollonius de Tyane : « Cadix est située à l’extrémité de l’Europe (κατὰ τὸ τῆς Εὐρώπης τέρμα). » C’est à tort que l’on oppose à ce sens les mots suivants, où il est parlé des magistrats devant lesquels Paul a rendu témoignage (ou subi le martyre). Car Clément ne dit pas : « étant venu à l’extrémité de l’Occident, il rendit témoignage…, » mais : « ayant enseigné…, étant venu à l’extrémité…, et ayant rendu témoignage…, il fut retiré de ce monde. » Trois faits successifs sont indiqués ici comme ayant précédé sa mort : l’enseignement de la justice dans le monde entier, l’arrivée à l’extrémité de l’Occident, enfin le témoignage rendu devant les chefs. Aucune relation locale n’est établie entre ces trois actes, non plus qu’avec leur résultat final. Placée, comme elle l’est chronologiquement, entre la parole de Paul, Romains 15.24, où il exprime l’intention d’aller en Espagne, et la tradition romaine du fait attestée par le Fragment de Muratori, il me semble peu scientifique de ne pas donner la préférence au sens simple de l’expression de Clément.
Mais c’est précisément la parole de Paul dans Romains ch. 15, dont on prétend faire la source de la tradition énoncée par l’auteur du Fragment : l’Église pensait qu’un voyage si sérieusement projeté par l’apôtre ne pouvait pas ne pas s’être réalisé. Je ne songe pas à prendre à tout prix la défense du voyage de Paul en Espagne. L’histoire ne constate aucune fondation apostolique dans cette contrée ; les Pères les plus anciens, Irénée, Caïus, Tertullien, Origène, ne font aucune allusion à une telle mission. Eusèbe, qui le premier parle de la libération de l’apôtre, de sa prédication qui l’a suivie et de sa seconde captivité (2.22), ne mentionne pas l’Espagne. Jérôme, le fait sans doute, mais en ajoutant : ipse (apostolus) scribit (Romains 15.24), ce qui semble trahir l’origine exégétique de cette tradition ; comparez aussi ad Helvid. c. 4.
Mais si je suis prêt à accorder que cette tradition peut n’avoir été qu’une conclusion tirée de Romains ch. 15, je ne puis, par les raisons exposées plus haut, admettre la même explication pour l’origine de la tradition relative à la libération de l’apôtre. Je ne pense pas qu’on eût jamais pu se représenter Paul partant de Rome pour l’Espagne, si le fait de sa libération n’eût été notoire, et si, comme chacun à Rome n’aurait pas manqué de le savoir, l’apôtre eût été conduit directement de la prison à l’échafaud. Le fait qu’Eusèbe a, par erreur, rapporté à cette libération le passage de 2 Timothée 4.17 : « J’ai été délivré de la gueule du lion, » ne prouve absolument rien contre cette libération elle-même, dont il déclare avoir connaissance par la tradition ecclésiastique (λόγος ἔχεις). La tradition de ce fait-là n’est pas née de la fausse exégèse ; c’est bien plutôt la fausse exégèse d’Eusèbe qui a été occasionnée par celle-là. On allègue fréquemment, contre la libération de Paul et son retour en Asie-Mineure, sa propre parole, Actes 20.25. Nous examinerons plus tard ce qui concerne cette parole. Pour le moment, nous nous bornons à dire que nous avons ici un je sais (οἶδα) contre un je sais (Philippiens 1.25, πεποιθὼς οἶδα), ce qui prouve que ce terme ne doit pas être pris dans un sens dogmatique et absolu.
Il y a donc de sérieuses raisons de penser, indépendamment même de tout jugement sur les épîtres Pastorales, qu’au bout des deux années de captivité dont parlent les Actes, l’apôtre fut acquitté par le tribunal impérial. S’il était arrivé à Rome au printemps de l’an 62, sa libération dut avoir lieu au printemps de l’an 64, quelques mois avant l’épouvantable catastrophe qui, au mois de juillet de la même année, frappa l’église de cette ville. Par quelles circonstances fut rempli l’intervalle entre la libération et la mort de l’apôtre ? Les épîtres Pastorales seules jettent, si elles sont authentiques, quelque lumière sur ce sujetc.
c – La libération de l’apôtre est admise par la plupart des historiens (Tillemont, Fabricius, Mosheim, Néander, Gieseler) ; parmi les critiques, par Michaëlis, Bertholdt, Hug, Créditer, Ewald, Bleek, Renan, Kübel (Kurzgef. Comm.), Salmon, ainsi que par le plus grand nombre des exégètes. Elle est rejetée par Pétau, Lardner, Eichhorn, de Wette, Reuss, Baur et toute son école, et même, parmi les défenseurs de l’authenticité des Pastorales, par Wieseler, Matthias, Thiersch, etc. Weiss conclut en disant : « On ne peut, par les raisons historiques, ni prouver, ni réfuter le fait de la libération de l’apôtre. »
Du sein de cette obscurité, un seul fait surgit avéré : le martyre de Paul à Rome.
Le martyre de Paul et de Pierre à Rome sous Néron est un fait universellement admis. Nulle autre ville que Rome n’a jamais prétendu à l’honneur d’avoir été le théâtre de leur martyre. Deny de Corinthe (Eus. Il, 28. éd. Læmmer) dit de Pierre et de Paul : « Tous deux, après avoir planté notre église de Corinthe et avoir enseigné ensemble en Italie, ont subi le martyre. » L’expression en Italie montre bien quelle était sur ce point la tradition que suivait l’évêque de Corinthe. Irénée (III, 1) s’exprime dans le même sens : « Matthieu écrivit son évangile lorsque Pierre et Paul prêchaient ensemble l’évangile à Rome et y fondaient l’Église. Après leur départ (ἔξοδον) Marc… » On pourrait entendre par ce terme (ἔξοδος), appliqué à Paul, son départ pour l’Espagne. Mais il est plus naturel d’entendre ce mot dans le même sens pour les deux apôtres. Caïus, presbytre romain vers la fin du second siècle, se fait fort de montrer à son adversaire, le montaniste Proclus, les tombeaux (τρόπαια, monuments) des deux apôtres, l’un au Vatican, l’autre sur la voie d’Ostie. Tertullien (Apolog. c. 5) dit : « Le chef des ennemis de Dieu, Néron, sévit aussi contre les apôtres. C’est sous son règne, comme on le rapporte, que Paul fut décapité à Rome et Pierre cloué à la croix » ; après quoi, il rappelle le témoignage de Caïus que nous venons de citer. Dans le De præscr. hæret., il s’exprime ainsi : Romæ Pelrus passioni Domini adæquatur ; Paulus exitu Johannis coronatur. Ces témoignages suffisent pour attester la tradition romaine contre laquelle ne peut être alléguée, au moins quant à Paul, — Baur la combat en ce qui concerne Pierre, — aucune raison sérieuse.
La date de la mort de Paul est impossible à déterminer historiquement. De l’année 64 à l’année 69, il n’en est pas une à laquelle quelque auteur ne se soit arrêté. Ce qui me paraît certain, si l’on peut ajouter quelque foi aux témoignages cités, c’est que l’apôtre ne peut avoir subi le martyre lors de la persécution de Néron en 64. Divers détails prouvent qu’il n’est pas mort tumultuairement : son exécution sur le chemin d’Ostie, non au Vatican, théâtre de la persécution choisi par Néron ; puis sa décapitation, due à sa qualité de citoyen romain, au lieu des supplices barbares que l’on fit subir aux chrétiens dans la persécution de l’an 64. Aurait-on, au milieu de ces scènes violentes, tenu compte du droit de citoyen romain que possédait l’apôtre ? cette considération est confirmée par l’expression « ma première défense, » 2 Timothée 4.16, qui prouve que le procès de Paul, qui précéda sa mort, suivit un cours régulier et aboutit à une condamnation juridique. Cette condamnation ayant eu lieu sous Néron, elle doit se placer au plus tard en 67, année de la mort de cet empereur.
S’il en est ainsi, le résultat obtenu plus haut quant à la libération de l’apôtre, se trouve confirmé en ce sens qu’entre ce fait arrivé au commencement de l’an 64 et la mort de Paul reste un intervalle de deux à trois ans dépassant la fin du livre des Actes. L’importance de ce résultat, touchant l’origine des épîtres Pastorales, saute aux yeux.