Nous entendons par la foi générale celle qui a pu se trouver dans l’humanité, soit au sein du peuple juif, soit dans la gentilité, avant l’avènement du christianisme, ou qui peut s’y trouver encore, en dehors de lui ; l’objet de cette foi est toute révélation de Dieu, dans la nature, dans la conscience ou dans l’histoire, hormis la manifestation suprême de la grâce de Dieu en Jésus-Christ. Un chapitre entier du Nouveau Testament nous autorise à accorder à cette foi générale ou préparatoire, telle qu’elle s’est produite, par exemple, dans tout le cours de l’Ancienne Alliance, une place distincte dans l’exposé de notre sujet : c’est le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux, auquel on peut ajouter le IVe de l’épître aux Romains, attendu que ces deux chapitres traitent l’un et l’autre de la foi aux promesses et aux commandements divins avant l’avènement du salut qui est en Jésus-Christ. Le chapitre 10 du livre des Actes a la même portée en ce qui concerne la foi générale dans le monde païen (v. 35). Et comme nous établirons dans la suite de notre développement que la foi chrétienne ne peut différer de la foi générale que par son objet et non par son essence, notre deuxième chapitre, traitant de la foi spéciale ou chrétienne, ne sera que le prolongement du premier. Ce premier chapitre traitera :
- De l’essence
- De l’efficacité morale
- De la valeur légale ou juridique de la foi.