Romains 1.1, 3-4 : Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu, etc., touchant son fils qui a été fait de la semence de David selon la chair, et a été pleinement déclaré fils de Dieu en puissance, selon l’esprit de sanctification, par la résurrection des morts. Les hommes mettent leurs titres dans les lettres qu’ils écrivent, et saint Paul y met tout l’Évangile : pourquoi ? c’est qu’il en a le cœur et l’esprit si remplis, qu’il ne saurait parler d’autre chose. Jésus-Christ est son Alpha et son Omega, son commencement et sa fin.
Romains 1.7 : A vous tous qui êtes à Rome, bien-aimés, appelés à être saints, grâce vous soit, et paix de par Dieu notre père, et de par le Seigneur Jésus-Christ. Jamais homme avait-il écrit de ce style ? Il ne s’adresse qu’à ceux qui sont appelés à être saints : il ne leur fait point de compliments mondains ; il leur souhaite la paix et la grâce de Dieu. Ce n’est pas ainsi qu’écrit un perfide séducteur, un ennemi de sa nation, qui va rendre ses frères exécrables par toute la terre, en les accusant d’un crime imaginé.
Romains 1.16 : Car je ne prends point à honte l’Évangile de Jésus-Christ, vu que c’est la puissance de Dieu en salut à tout croyant, etc. Qu’un homme doit être persuadé de ce qu’il dit, quand il s’exprime d’une manière si forte, et que la plénitude de son esprit paraît dans ces expressions entassées !
Romains 8.37-39 : Mais en toutes choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés : car je suis assuré que ni mort, ni vie, etc. Fermeté inébranlable ! Divine confiance qu’il marque si naturellement, et qui ne saurait naître dans l’âme d’un imposteur !
Romains 11.28 : Ils sont, certes, ennemis quant à l’Évangile, à cause de vous ; mais ils sont bien-aimés quant à l’élection, à cause des pères. D’où vient que Paul parle des Juifs avec tendresse en toutes rencontres ? Pourquoi fait-il tous ses efforts pour adoucir l’esprit des nations à leur égard ? Quel est ce penchant qui emporte son cœur et ses affections vers ses ennemis implacables qui ne demandent que sa perte ? Est-ce là la disposition d’un homme qui aurait abandonné les siens par dépit ou par vengeance ?
Romains 12.2 : Et ne vous conformez point à ce présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, etc. Un homme qui a été changé entièrement, ayant acquis de nouvelles connaissances, de nouvelles habitudes et de nouvelles affections, ne parle que de changement, de renouvellement, de nouvelle créature, etc. Un homme qui a été éclairé sur le chemin de Damas, ne parle que d’illumination, de lumière qui resplendit, de royaume de lumière. Un homme à qui miséricorde a été faite au milieu de ses emportements, ne parle que de grâce. On voit son histoire dans ses expressions.
Romains 12.10-16 : Enclins par charité fraternelle à montrer affection l’un envers l’autre, prévenant l’un l’autre par honneur, n’étant point paresseux à vous employer pour autrui ; mais étant fervents d’esprit, servants au Seigneur, joyeux en espérance, patients en tribulation, persévérants en oraison, communiquant aux nécessités des saints, poursuivant hospitalité. Bénissez ceux qui vous maudissent ; bénissez-les, et ne les maudissez point, etc. Sont-ce là les paroles et les sentiments d’un imposteur ?
Romains 13.5 : Et pourtant il faut être sujets non seulement pour la colère, mais aussi pour la conscience. La religion cimente le bien de l’État, et rien ne s’unit davantage que la piété et le bien de la société ; c’est que Dieu, qui fait régner les princes, est aussi le prince de la religion.
Romains 13.12 : La nuit est passée, et le jour est approché, etc. Mais soyez revêtus du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour accomplir ses convoitises. Les paroles suivent les pensées. Cet auteur regarde l’Évangile comme une lumière qui dissipe toutes ses ténèbres, et Jésus-Christ comme suppléant à tous ses besoins : c’est ce qu’il oblige à s’exprimer d’une manière si surprenante.
1 Corinthiens 1.13 : Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? Ou avez-vous été baptisé au nom de Paul ? Que cette humilité est rare ! et que naturellement les hommes sont peu disposés à se fâcher contre ceux qui veulent leur faire trop d’honneur !
1 Corinthiens 2.4 : Et ma parole et ma prédication n’ont point été en paroles pleines des attraits de la sapience humaine, mais en évidence d’esprit et de puissance. Il est indigne d’un roi de chercher les grâces du discours et les attraits de l’éloquence, lorsqu’il parle à des sujets auxquels il fait grâce, et à qui il prescrit sa volonté ; cela serait encore plus indigne du Saint-Esprit. Paul oppose la vertu du Saint-Esprit, dont il se sert pour confirmer l’Évangile, à l’éloquence du siècle, qu’il méprise : l’une est suspecte, et l’autre ne saurait l’être.
1 Corinthiens 3.4-5 : Qui est donc Paul, et qui est Apollos, si ce n’est des ministres par lesquels vous avez cru ? Ce n’est pas ici Simon, Cerinthus, Saturnius, Basilide, Menander, etc., qui se disaient la vertu de Dieu, le Verbe, le Prophète, et qui enchérissaient sur la vanité les uns des autres.
1 Corinthiens 4.11-14 : Jusqu’à cette heure nous souffrons et faim et soif, et sommes nus, et sommes souffletés, et sommes errants çà et là, et nous travaillons de nos propres mains. On dit mal de nous, et nous bénissons. Nous sommes persécutés, et nous l’endurons. Nous sommes blâmés, et nous prions. Nous sommes faits comme les balayures du monde et comme la raclure de tous jusqu’à maintenant. Je n’écris point ces choses pour vous faire honte ; mais je vous avertis comme mes chers enfants. Paul a-t-il cru pouvoir imposer à ceux à qui il écrit sur des choses qui devaient être si connues ? ou croit-il les porter à une louable émulation de patience par des récits que chacun saurait être fabuleux ?
1 Corinthiens 4.19-20 : Mais je viendrai bientôt vers vous, si le Seigneur le veut ; et je connaîtrai non la parole de ceux qui se sont enflés, mais leur vertu : car le royaume de Dieu ne consiste point en parole, mais en vertu. Il paraît par là que les dons miraculeux et extraordinaires justifiaient en ce temps-là la mission des pasteurs. Et qu’y a-t-il de moins suspect que cette marque ?
1 Corinthiens 5.5 : Qu’un tel homme soit livré à Satan, à la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur. Les apôtres rendent témoignage à l’Évangile par des œuvres, et non simplement par des paroles.
1 Corinthiens 5.11 : C’est que, si quelqu’un qui se nomme frère, est paillard, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou ravisseur, vous ne mangiez pas même avec un tel. Quelle sévérité, bon Dieu ! Que l’Évangile produisait d’admirables effets ! Qu’il faisait des changements surprenants ! Allez croire après cela, si vous pouvez, que c’est ici une société de scélérats et d’imposteurs, comme il faudrait l’avouer si leur témoignage n’était point véritable !
1 Corinthiens 6.9-11 : Ne vous abusez point, ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni ceux qui habitent avec les mâles, ni les larrons, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs, n’hériteront point le royaume de Dieu. Et telles choses étiez-vous quelques-uns ; mais vous en avez été lavés ; mais vous en avez été sanctifiés ; mais vous en avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus. Si le témoignage de Jésus n’est qu’une imposture, comment a-t-il pu sanctifier les hommes ? Et que prétendent ceux-ci, lorsqu’ils trompent les hommes pour les rendre justes, et que par l’infidélité ils les conduisent à la pratique de toutes les vertus ? Car voilà les vues que l’incrédulité, doit avoir.
1 Corinthiens 12.28-30 : Et Dieu a mis les uns dans l’Église ; premièrement, apôtres ; en second lieu, prophètes ; pour un troisième, docteurs ; et puis les vertus, ensuite les dons de guérison, les secours, les gouvernements, les diversités de langages. Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous sont-ils ayant des vertus ? Tous ont-ils les dons de guérison ? Tous parlent-ils divers langages ? De la manière qu’il fait cette énumération, il suppose que les dons miraculeux étaient dans l’Église, comme un fait d’une notoriété publique. Est-ce donc qu’il extravague ? On a bien vu des hommes qui se vantaient à faux de faire des miracles ; mais on ne vit jamais un homme qui voulût faire accroire à une société nombreuse de personnes, qu’elles avaient le pouvoir d’en faire, lorsqu’elles ne l’avaient pas effectivement.
1 Corinthiens 12.31 : Mais désirez des biens plus excellents, et je vais vous montrer, etc. Il préférera la charité aux vertus et aux dons miraculeux. Qu’il a des sentiments éloignés du monde et de la superstition !
1 Corinthiens 14.24-25 : Mais, si tous prophétisent, et qu’il y entre quelque infidèle ou quelqu’un du commun, il est repris de tous et jugé de tous ; et ainsi les secrets de son cœur sont manifestés, dont il se jettera sur sa face, et adorera Dieu, et déclarera pleinement que vraiment Dieu est entre vous. C’est ici le don de connaître les secrets dont parle ce même auteur, lorsqu’il dit : Quand j’aurais le don de prophétie et connaîtrais tous les secrets, etc. Vit-on jamais des séducteurs, qui, pour prouver leur vocation, se vantent de connaître les secrets du cœur ? Comment cet auteur parle-t-il de cela en, passant, et comme d’une chose connue ?
1 Corinthiens 15.13-19 : Car, s’il n’y a point de résurrection des morts. Christ aussi n’est point ressuscité ; et si Christ n’est point ressuscité, notre prédication donc est vaine, et votre foi est vaine, et même nous sommes trouvés faux témoins de Dieu. Car nous avons porté témoignage de par Dieu, qu’il a ressuscité Christ, lequel il n’a point ressuscité, si les morts ne ressuscitent point, etc. Et, si Christ n’est point ressuscité, votre foi est vaine, et vous êtes encore en vos péchés. Ceux donc qui dorment en Christ sont péris. Si nous avons espérance en Christ en cette vie seulement, nous sommes les plus misérables de tous les hommes. Il n’y a rien de plus capable de nous faire connaître la persuasion de notre apôtre, que ces paroles. Voyez de quelle manière il réfute le sentiment de ceux qui ne croyaient point de résurrection : il est tout étonné de les voir dans ce sentiment après ce qu’ils savent de la résurrection du Seigneur, du bonheur de ceux qui dormaient en Christ, et des afflictions qu’ils endurent dans cette vie, et qu’ils n’endurent pas pour rien.
1 Corinthiens 15.32 : Si j’ai combattu contre les bêtes à Ephèse selon l’homme, que me profite-t-il, si les morts ne ressuscitent point ? Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Depuis la naissance du monde, les hommes de chair et de sang, qui ne prétendent qu’aux biens de cette vie, ont raisonné ainsi ; et c’est aussi le seul parti qu’il y eût à prendre, s’il n’y avait point de résurrection dernière.
1 Corinthiens 16.21 : La salutation de la propre main de moi Paul. S’il y a quelqu’un qui n’aime point le Seigneur Jésus-Christ, anathème, Maranatha. Il est son commencement et sa fin. Oh ! que cela marque bien la persuasion de son esprit !
2 Corinthiens 1.8-9 : Car, frères, nous voulons bien que vous soyez avertis de notre affliction, etc., afin que nous n’eussions point de confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts. Vous voyez leurs épreuves et leur espérance.
2 Corinthiens 2.14-16 : Or, grâces à Dieu qui toujours nous fait triompher en Christ, et qui manifeste par nous l’odeur de sa connaissance en tous lieux ; car nous sommes la bonne odeur de Christ, etc., c’est à savoir, à ceux-ci odeur de mort à mort, et à ceux-là odeur de vie à vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? Et qui est suffisant pour exprimer tout ce que ces paroles ont d’onction et de force contraire aux faux attraits de l’éloquence du siècle, mais qu’un bon cœur discerne facilement ?
2 Corinthiens 4.6 : Car Dieu qui a dit que la lumière resplendit des ténèbres, est celui qui a relui en nos cœurs, pour donner illumination de la connaissance de la gloire de Dieu en la face de Jésus-Christ. L’éloquence humaine, qui est presque toujours au-dessus de ce qu’elle représente, n’emploie ordinairement qu’une idée pour représenter un objet ; et si cette idée est composée, elle l’est de plusieurs autres qui ont de la proportion et de la convenance : elle hait ce mélange d’idées et de métaphores toutes diverses et éloignées dans une même période. L’éloquence du Saint-Esprit, au contraire, qui est toujours au-dessous des objets qu’elle nous met devant les yeux, emploie plusieurs images à la fois toutes différentes, parce qu’une seule est incapable d’exprimer tout. Dans ce style, le soleil de justice qui porte la santé en ses ailes, nous a visités par les entrailles, de ses compassions ; vous en trouvez un exemple dans cet endroit où l’apôtre ne croit jamais en avoir assez dit. C’est ici une lumière qui resplendit, qui resplendit dans le cœur, qui donne illumination, illumination de connaissance, de gloire en la face de Jésus-Christ. Ah ! qu’il faut être plein de ce qu’on veut dire, pour s’exprimer de la sorte ! Les orateurs du monde sont maîtres de ce qu’ils veulent dire ; mais voici un écrivain qui est comme plein et possédé par la grandeur de l’objet qu’il va nous représenter.
2 Corinthiens 4.15 : Car toutes choses sont pour vous, afin que cette très grande grâce réponde à la gloire de Dieu, par le remerciement de plusieurs. Remerciement, action de grâces, reconnaissance, gloire de Dieu, charité, aveu de sa faiblesse, prière, exhortation, voilà ce qui remplit toutes les pages des écrits de ces prétendus imposteurs.
2 Corinthiens 4.17 : Car notre légère affliction, qui ne fait que passer, produit en nous un poids éternel d’une gloire souverainement excellente. Jamais écrivain ne parla plus fortement, parce que jamais écrivain ne fut plus pénétré de la vérité de ce qu’il écrivait.
2 Corinthiens 5.17 : Si quelqu’un est en Christ, qu’il soit nouvelle créature. Où sont les docteurs qui ont exigé une pareille chose de leurs disciples ? Quelle est cette parole ? quelle est cette étrange exhortation ?
2 Corinthiens 6.1-6 : Ainsi donc, étant ouvriers avec lui, nous vous prions que vous n’ayez point reçu la grâce de Dieu en vain, etc., mais nous rendant recommandables en toutes choses, comme étant ministres de Dieu, en grande patience, en afflictions, en nécessités, en angoisses, en battures, en prisons, en troubles, en travaux, en veilles, en jeûnes, en pureté, par connaissance, par un esprit patient, par bénignité, par le Saint-Esprit, par charité non feinte. Sont-ce là les caractères du monde, ou ceux du Saint-Esprit ?
2 Corinthiens 8.18 : Or, nous avons aussi renvoyé avec lui le frère, dont la louange est dans l’affaire de l’Évangile par toutes les Églises. C’est de Luc dont il parle ; ce qu’il en dit fait assez connaître que l’Évangile selon saint Luc était lu dès ce temps-là dans toutes les Églises : ce qui détruit le soupçon que cet Évangile eût pu être rempli de choses fabuleuses, dans un temps où la mémoire de tout ce qui était arrivé à cet égard devait être si récente.
2 Corinthiens 12.12 : Certes, les marques de mon apostolat ont été accomplies entre vous avec toute patience, avec signes, merveilles et vertus. Paul écrit à des Églises nombreuses, à des sociétés entières ; pourra-t-il leur persuader qu’il a fait tant de vertus au milieu d’eux, si en effet cela n’est point ?
2 Corinthiens 13.5 : Examinez-vous vous-mêmes, etc., éprouvez-vous vous-mêmes, etc., savoir si Jésus-Christ est en vous. Quelles sont ces expressions : Nous sommes en Jésus-Christ, Jésus-Christ est en nous ? D’où viennent-elles ? Qui est-ce qui a établi un langage si surprenant ? Où est-ce que les apôtres ont appris ce style inconnu à tous les hommes ? A-t-on jamais dit dans le monde, César est en nous ? C’est que nous n’avons jamais reçu l’esprit de César, et que les disciples avaient reçu l’Esprit de Jésus-Christ.
Galates 3.1-2 : O Galates insensés ! etc., avez-vous tant souffert en vain, si c’est même en vain ? Celui donc qui vous fournit l’esprit, et qui produit les vertus en vous, le fait-il par les œuvres delà loi, ou par la prédication de la foi ? Quelle est cette interrogation, si ces vertus et ces dons miraculeux et extraordinaires du Saint-Esprit ne sont que des fictions ? Est-il possible qu’on ne voie pas la vérité du fait dans cette naïveté avec laquelle cet auteur le suppose, s’en servant de principe dans son raisonnement, et en prenant occasion de censurer les Galates d’une manière si âpre et si sévère.
Galates 6.12-15 : Tous ceux qui cherchent belle apparence en la chair, sont ceux qui vous contraignent d’être circoncis, afin qu’ils n’endurent persécution pour la croix de Christ, etc. Mais pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus, par lequel le monde m’est crucifié, et moi au monde ; car en Jésus-Christ, ni circoncision ni prépuce n’a aucune vertu, mais la nouvelle créature. Quelle fidélité ! Il ne veut point souscrire à la maxime de ceux qui veulent obliger les fidèles à se circoncire, bien que par là il pût éviter la persécution : il nous fait voir que la circoncision du cœur seule est agréable à Dieu ; qu’il n’y a que la nouvelle créature que Dieu accepte désormais : circoncision infiniment plus douloureuse que la première, nouvelle créature qui s’établit sur les ruines du monde qui nous était si cher. Certainement cette doctrine si spirituelle, si sainte, et avec tout cela si nécessaire, ne sortit jamais de la chair et du sang.
Éphésiens 2.18-19 : Afin qu’étant enracinés et fondés en charité, vous puissiez enfin comprendre avec tous les saints quelle est la longueur, la profondeur, et la largeur, et la hauteur, et connaître la charité de Christ, laquelle surpasse toute connaissance, etc. Que veulent dire ces transports d’admiration à la vue de la miséricorde de Dieu, qui remplissent toutes les pages de ce livre, si ces docteurs ont été tels que l’incrédulité se l’imagine ? Ont-ils été trompés ? Non, puisqu’il s’agissait de faits sur lesquels ils ne pouvaient pas l’être. Ont-ils voulu tromper les autres ? Non, car tout ne respire que la crainte de Dieu dans leurs écrits.
Éphésiens 4.24-25 : Et soyez revêtus du nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et vraie sainteté : c’est pourquoi, ayant dépouillé le mensonge, parlez en vérité chacun à son prochain, etc. Langage surprenant ! mais qui le serait davantage s’il était en la bouche d’un imposteur.
Philippiens 1.29 : Parce qu’il vous a été donné gratuitement par Christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui.
Les stoïciens, qui s’étaient tant distingués par la sublimité de leur morale, avaient cru que le sage pouvait conserver sa tranquillité au milieu des afflictions : ils étaient enivrés d’un orgueil qui leur ôtait le sentiment du mal. Les disciples de Jésus-Christ vont plus loin ; ils regardent tes plus cruelles souffrances comme des biens, comme des sources de joie, de paix, et d’une ineffable consolation. Ils s’écrient : Je me réjouis en mes souffrances, etc. Je prends plaisir en battures, en afflictions, etc. Ils font plus, ils remercient Dieu d’avoir souffert pour son nom. Les afflictions font naître leur reconnaissance ; c’est qu’une main divine les soutient, et qu’ils sont assurés de la rémunération. Chose étrange ! Il ne faut que cette certitude pour démontrer la vérité de la religion. Les apôtres n’ont pu concevoir une fausse espérance, puisqu’ils n’espéraient qu’en conséquence de ce qu’ils avaient vu, et des dons miraculeux qu’ils devaient avoir et reçus et communiqués tant de fois. On ne peut douter d’ailleurs qu’il n’aient eu cette espérance de la rémunération, sans s’arracher les yeux et sans vouloir extravaguer de gaieté de cœur. Quel prodigieux aveuglement est celui des incrédules, qui ne veulent pas voir la vérité !
1 Thessaloniciens 1.5 : Car notre prédication de l’Évangile n’a point été en votre endroit seulement en parole, mais aussi en vertu et en Saint-Esprit, etc. Toujours les dons miraculeux qui rendent témoignage à l’Évangile.
1 Thessaloniciens 3.4 : Car lorsque nous étions avec vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir afflictions ; comme aussi il est arrivé, et vous le savez. Les disciples de Jésus-Christ avaient été préparés par Jésus-Christ, et s’étaient préparés, et ont préparé leurs successeurs à la patience, suivant cette parole de cet apôtre en un autre endroit : Tous ceux qui veulent vivre selon la piété souffriront persécution. C’est donc de sang-froid, par choix, par délibération qu’ils souffrent.
1 Thessaloniciens 5.27 : Je vous adjure par le Seigneur que cette lettre soit lue à tous les saints frères. Paul ne craint point d’être démenti ou contredit dans tout ce qu’il a avancé de ses afflictions et des dons du Saint-Esprit ; il veut que ses épîtres soient lues partout.
1 Timothée 3.16 : Et sans contredit, le secret de piété est grand. Dieu a été manifesté en chair, justifié en esprit, vu des anges, prêché aux gentils, et élevé en gloire. Ce mystère ne saurait être la fiction de l’esprit humain, pour plusieurs raisons. 1o Parce qu’il est si grand et si sublime, que les hommes, quelque savants et quelque éclairés qu’ils fussent, ne l’auraient jamais trouvé par les recherches de leur esprit. 2o Parce que ce sont des pécheurs qui l’annoncent. 3o Parce que cet objet si grand et si magnifique sort, pour ainsi dire, du sein de la mort et des souffrances d’un homme condamné, et puni du dernier supplice ; car c’est après la passion de Jésus-Christ que ses disciples vont prêcher partout les choses magnifiques de Dieu. 4o Enfin, parce que la contemplation roule ici sur l’expérience ; et qu’encore que ce mystère soit infiniment élevé au-dessus de notre portée, comme cela paraît à une première vue, il a dû être vu et touché. Les disciples ont vu Jésus-Christ, et ont contemplé sa gloire ; gloire comme du Fils unique de Dieu, pleine de grâce et de vérité ; ils ont vu cette chair dans laquelle habitait corporellement toute plénitude de divinité ; ils ont été frappés de l’éclat de ses mystères et de sa sainteté ; ils ont reçu eux-mêmes les dons de cet esprit par lequel Dieu a été justifié ; ils ont vu les anges montant et descendant vers lui ; ils l’ont eux-mêmes prêché aux gentils ; et par leur patience, et leur prédication accompagnée de la démonstration de l’Esprit, et des vertus qu’ils ont faites au nom de Jésus, ils ont obligé le monde à croire en lui. Enfin, lorsqu’il est monté au ciel, il y est monté à leurs yeux. Voilà bien des preuves non suspectes de la vérité de ce grand mystère.
2 Timothée 3.15-16 : Et que dès ton enfance tu as eu connaissance des saintes lettres, etc. Or toute l’Écriture divinement inspirée, etc. Les fausses religions ne se conservent que par l’ignorance, par la négligence, par la soumission aveugle. La religion chrétienne ne saurait être suspecte, elle qui ne se fonde que sur l’instruction et la connaissance. Sondez les Écritures, car par elles vous croyez avoir la vie éternelle.
2 Timothée 4.7-8 : J’ai combattu le bon combat ; j’ai parachevé la course ; j’ai gardé la foi : quant au reste, la couronne de justice m’est réservée. Paul est sur le point de mourir : les paroles des mourants ont quelque chose de vénérable. D’où peut venir cette joie que l’apôtre exprime si naturellement ? Ses espérances allaient être ensevelies dans son tombeau, s’il en avait eu de charnelles ; son bonheur touchait à sa fin, s’il eût été mondain : d’où tire-t-il cette confiance qu’il fait paraître ? Est-ce du sentiment d’une conscience coupable qui lui reproche d’avoir trompé la synagogue, noirci sa nation, abusé les hommes, rendu témoignage à un séducteur, et feint des révélations fabuleuses par la plus signalée de toutes les impostures ? On le croira si l’on peut.
1 Pierre 1.3 : Béni soit Dieu, qui est le père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui par sa grande miséricorde nous a régénérés en espérance vive par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts. Ces écrivains sont si remplis du salut qui leur a été révélé, qu’ils ne se lassent point de remercier Dieu à cet égard.
1 Pierre 2.17-20 : Portez honneur à tous ; aimez la qualité de frères ; craignez Dieu ; honorez le roi. Vous, serviteurs, soyez sujets en toute crainte à vos maîtres, non seulement aux bons et équitables, mais aussi aux fâcheux, etc. Autrement, quel honneur vous est-ce si étant souffletés pour avoir manqué, vous l’endurez ? Mais si, en bien faisant, étant toutefois affligés, vous l’endurez, voilà où Dieu prend plaisir, etc. On veut que nous reconnaissions un concert de malice et de mensonge, là où nous ne trouvons qu’un concert admirable de piété, de charité, d’obéissance et de droiture. Paul s’exprime comme Pierre ; Pierre parle comme Paul : ils agissent de même ; ils souffrent de même ; ils rendent le même témoignage en ayant la même patience, pratiquant les mêmes vertus et faisant paraître la même sagesse dans leurs paroles. Quel soupçon peut-on concevoir ?
2 Pierre 1.16-18 : Car nous ne vous avons point donné à connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, en suivant les fables composées avec adresse, mais comme ayant vu de nos propres feux sa majesté ; car il avait reçu de Dieu le Père, honneur et gloire, quand une telle voix lui fut envoyée de la gloire magnifique : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, auquel j’ai pris mon bon plaisir. Et nous entendîmes cette voix envoyée du ciel, étant avec lui en la sainte montagne, etc. C’est un témoin qui parle de ce qu’il a vu, qui souffre pour soutenir que son témoignage est véritable, qui n’est pas seul : il y en a d’autres qui ont vu la même chose. Il ne parle point par intérêt ; il ne se tait point par crainte ; et avec, tout cela il s’efforce de tout son pouvoir de sanctifier les hommes, et emploie son temps, son travail et sa vie à l’avancement d’un ouvrage si extraordinaire et si peu suspect. Qui peut se défier de lui ?
1 Jean 1.1,3 : Celui qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos propres yeux, ce que nous avons contemplé, et que nos propres mains ont touché de la parole de vie, nous vous l’annonçons. Si vous doutez que les apôtres n’aient été partout témoigner qu’ils avaient vu les miracles et la résurrection de Jésus-Christ, apprenez-le d’eux-mêmes.
1 Jean 2.12 : Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et que lui importe-t-il que les hommes pèchent ou ne pèchent pas ? Jamais le dessein de sanctifier les hommes, et de travailler à leur salut aux dépens de son sang, de sa liberté et de sa vie, monta-t-il en d’autres cœurs ?
Ces réflexions suffisent pour mettre en goût le lecteur, et pour l’obliger à en faire de son chef qui l’instruiront et le convaincront beaucoup mieux. J’en ai fait qui me convainquent peut-être plus qu’elles ne convaincraient un autre ; il en fera qui le convaincront plus que toutes celles qu’un autre peut faire. Cependant nous pouvons passer à la considération de la substance de cette religion que Jésus-Christ a apportée au monde : il faut considérer le dedans de l’édifice, après avoir regardé le dehors.