Seigneur, plus je médite sur la foi que tu demandes, plus je sens qu’elle est la solution de toutes les difficultés. Qu’aurais-je pu te donner d’autre, moi si faible, moi à qui rien n’appartient ? Si même j’avais pu t’offrir quelque chose, qu’aurait produit en moi cet échange de ton ciel contre mes œuvres ? de l’orgueil, de l’avarice, un cœur froid, incapable d’aimer le Dieu qui n’aurait fait que le salarier. Mais quand je pense que ta bonté me donne tout : ciel et terre ; temps et éternité ; pardon et sainteté ; tout, absolument tout, en pure grâce, et par don ; quand je pense que tu m’as élu, doté de ton Esprit, et que cette foi même que tu me demandes, tu me l’offres, oh ! alors Seigneur, mon cœur se fond en larmes de reconnaissance ; je mesure mon amour à la grandeur de tes bienfaits ; je t’aime sans calcul, sans fatigue. T’aimer, c’est être heureux. Je n’ai plus qu’un regret, c’est de ne savoir pas mieux t’aimer et plus complètement t’obéir. Quelle paix, quelle sérénité, cette foi plus abondante répandrait sur la vie ! J’en juge, Seigneur, par les instants trop courts et trop rares où tu me l’as accordée plus profonde que d’ordinaire. Comme alors tout me paraissait facile ! Je me sentais prêt à tout ; content de tout, certain que tout concourrait à mon plus grand bien. Les hommes peuvent alors m’applaudir ou me désapprouver, m’aider ou me combattre ; que m’importe ! je sais que la victoire finale m’appartient, et que, si les issues se ferment devant et derrière moi, tu en ouvriras d’autres à mes côtés. Oui, la foi est un baume bienfaisant ; c’est l’huile versée sur les plaies de l’âme ; c’est la force rendue au corps épuisé. Mon Dieu, je ne te demande qu’une chose, mais donne-la-moi en abondance : la foi, la confiance, pleine, entière, en ta providence et en ton amour. La foi en Jésus, mort pour mes péchés ; la foi au Saint-Esprit pour régénérer ma vie, la foi aux promesses de ton ciel et de ton éternité.