Ce n’était pas seulement aux plus éclairés d’entre les Égyptiens que l’allégorie était familière ; parmi tous les autres barbares, ceux qui s’adonnèrent à la philosophie adoptèrent également la forme symbolique.
L’histoire atteste, ainsi qu’on le voit dans Phérécyde de Syrie, qu’Idanthuras, roi des Scythes, à la nouvelle que Darius avait franchi l’Ister, lui envoya comme symbolique menace de guerre, au lieu d’un message écrit, un rat, une grenouille, un oiseau, une flèche et un soc de charrue. À l’aspect de cet étrange présent, tous, de se demander, comme on pouvait s’y attendre, quelle en était la signification. Un tribun des soldats, Orontopagas, se lève :
« Grand roi, dit-il, les Scythes te résignent l’empire ; par le rat, ils te cèdent les maisons, par la grenouille, l’eau ; par l’oiseau, l’air ; par la flèche, leurs armes ; par le soc de la charrue, le pays qu’ils occupent. »
Mais Xiphodrès interpréta l’envoi dans un sens tout opposé :
« À moins de nous envoler comme les oiseaux, disait-il, de nous cacher sous terre comme les rats, ou sous les eaux, comme les grenouilles, il nous sera impossible d’échapper aux flèches des Scythes ; car nous ne sommes pas maîtres du pays. »
Le même historien raconte que, pendant son sommeil, le scythe Anacharsis couvrait de la main gauche l’organe de la virilité, et de la main droite sa bouche, pour faire comprendre qu’il faut réprimer la langue et la volupté, mais plus encore la première que la seconde.
Mais qu’est-il besoin de m’arrêter plus longtemps sur les peuples barbares, quand il m’est facile de prouver que les Grecs eux-mêmes ont usé fréquemment de l’allégorie ? Un disciple de Pythagore, Androcide, déclare que les lettres qui portent le nom d’Éphésiennes, et dont la célébrité était fort répandue, étaient de véritables symboles. Askion, par exemple, signifie l’obscurité, (A. priv. skia, ombre ), parce qu’en effet l’obscurité n’a pas d’ombre. Kataskion signifie lumière, parce qu’elle dissipe l’obscurité et les ombres. Aïx, chèvre, est l’ancien surnom de la terre ; le mot tétras, c’est-à-dire le nombre quaternaire, désigne allégoriquement l’année à cause des quatre saisons qui la partagent ; Damnaméneus est le soleil, à cause de sa puissance irrésistible (Damao, dompter ) et aisia, la parole de vérité, (aisa, destin.) Le symbole n’est autre chose qu’un ornement dont on couvre la science des choses divines, comme les ténèbres, par exemple, comparées avec la lumière, le soleil avec l’année, la terre avec les productions de toute nature. Il y a mieux, le grammairien Denys de Thrace, dans son ouvrage intitulé, le Symbole des roues expliqué, dit textuellement :
« Quelques-uns enseignaient la morale non-seulement par la parole, mais encore à l’aide du symbole. Par la parole, ils formulaient des préceptes semblables à ceux que nous connaissons sous le nom de delphiques, et qui étaient conçus en ces termes : — Rien de trop. — Connais-toi toi-même ! À l’aide du symbole, c’était tantôt la roue que l’on fait tourner dans les temples des dieux, et qui est venue d’Égypte, tantôt le rameau, que l’on mettait à la main de ceux qui adoraient. »
Orphée de Thrace a dit en effet :
« Il en est des labeurs divers auxquels l’homme se livre ici bas comme du rameau. Rien n’occupe une place unique dans l’esprit. Les destinées roulent incessamment autour de loi, sans pouvoir jamais se grouper sur un seul point : les choses conservent la direction qu’elles ont prise dès l’origine. »
Le symbole du rameau désigne la première nourriture de l’homme. Peut-être est-il destiné à rappeler à la multitude que le fruit germe, prend de l’accroissement et subsiste pendant de longues années, mais qu’à elle il n’a été donné en partage qu’une existence éphémère. Ce serait pour lui remettre sous les yeux la brièveté de ses jours, que les Grecs auraient inventé ce symbole. Peut-être aussi veut-on lui dire par là : De même que ces rameaux sont jetés au feu et brûlés, de même ceux qui les portent en ce moment, après cette vie d’un jour qu’ils vont bientôt quitter, serviront-ils d’aliment à la flamme. La science du langage symbolique est donc très-utile sous plus d’un rapport, utile pour la saine théologie, utile pour la piété, utile pour exercer la sagacité de l’esprit, utile pour économiser le temps, et pour faire preuve de sagesse et d’intelligence.
« Le propre du sage, dit le grammairien Didyme, c’est d’user habilement du symbole, et de saisir le mystère caché sous la forme symbolique. »
L’enseignement élémentaire que reçoivent les enfants renferme ainsi l’explication des quatre éléments. Il y est dit que les Phrygiens désignent l’eau par le mot de bédy. Orphée a employé le mot dans le même sens :
« Les naïades répandent à flots purs bédy de leurs fontaines. »
Dyon l’aruspice a dit pareillement :
« Prends bédy, épanche-le sur tes mains, puis interroge les entrailles des victimes. »
Le poète comique Philydée prend au contraire bédy pour l’air vital :
« Fassent les Dieux que je puisse aspirer bédy, principe de la santé. Oui, je leur demande de me donner un air pur et sans mélange. »
Cette dernière interprétation est confirmée par Néanthès de Cizique : « Les prêtres macédoniens, nous dit-il, conjurent dans leurs prières bédy de leur être propice à eux et à leurs enfants. Ils entendent par ce mot l’air que nous respirons. »
Des interprètes ignorants prétendent que Zaps, qu’ils dérivent du mot Zesis, ébullition, signifie le feu. Il n’en est rien. Zaps est le nom de la mer, comme on peut s’en convaincre par les réponses d’Euphorion à Théoridas :
« Zaps, la grande destructrice des navires, le brisa contre les écueils. »
Denys, surnommé l’Iambe, emploie le mot dans le même sens :
« Zaps aux ondes amères le presse alors de ses vagues mugissantes. »
Un poète comique, Cratinus-le-jeune, dit aussi :
« Zaps produit des squilles et de petits poissons. »
Enfin on lit dans Simmias de Rhodes :
« Zaps aux ondes amères nourrit dans son sein les Ignètes et les Telchines. »
Chthôn, est la terre, parce qu’elle est comme répandue en grandeur dans l’espace. (Chuo, répandre, amonceler.) Plectron (archet, fouet) est le pôle, selon quelques uns ; suivant d’antres, l’air, ou parce qu’il est le rythme universel, et favorise la génération et le développement de tout ce qui naît dans l’univers ; ou parce qu’il remplit l’espace. Mais, pour admettre cette explication, il faut n’avoir pas lu le philosophe Cléanthe, qui appelle positivement le soleil du nom de plectron. Voyez-vous, en effet, le soleil, appuyant son disque sur l’orient, frapper la terre de ses rayons, et dans sa course harmonieuse, distribuer la lumière avec un rythme plein de majesté ? Quant au mot sphinx, (sphingô presser, entasser) il ne signifie pas l’enchainement de toutes choses, ni, comme le veut le poète Aratus, le mouvement circulaire de notre monde ; j’aimerais mieux y voir une sorte d’harmonie spirituelle qui circule autour du monde et le contient ; ou, pour mieux dire encore, l’air qui enveloppe et presse l’universalité de la création. Empédocle fournit ici son témoignage :
« Prêtez l’oreille à mes chants. Je dirai d’abord la naissance du soleil et le principe d’où sortit tout ce que nous voyons, la terre, la mer aux vogues sans nombre, l’air humide, Titan, et l’éther qui embrasse toute la nature dans ses replis.»
Apollodore de Corcyre raconte que ces vers furent chantés par le devin Branchus dans les cérémonies expiatoires qu’il prescrivit à Milet pour délivrer cette ville de la famine. En effet, tandis que, la branche de laurier à la main, il allait jetant l’eau lustrale sur la multitude, il entonna le premier l’hymne de supplication qui commençait en ces termes :
« Chantez, enfants, chantez le Dieu et la déesse dont la puissance agit de loin. »
Et le peuple répondait par ce refrain :
bédy, zaps, chthôn, plêctron, sphinx, knaxzby, chlhyptès, phlegmos, drops.
Callimaque rapporte le même fait dans ses iambes. Suivant son interprétation, knaxzby signifierait maladie par dérivation des verbes knaiô, détruire, consumer, et diapherô, disperser. Chthyptès voudrait dire embraser avec la foudre (tuphô, enflammer.)
Le poète tragique Thespis parait d’un avis différent dans les vers qui suivent :
« Voici que je te présente une libation de knazby blanc, que mes mains ont fait ruisseler des mamelles nourricières d’une vache blanche. Voici qu’après avoir mêlé le fromage chthytès à du miel rouge, ô Pan armé de deux cornes, je dépose le mélange sacré sur tes autels. Voici que j’épanche devant toi le phlogmos brûlant de Bacchus.»
Thespis désigne sans doute ici ce premier lait dont se nourrit l’âme, qui se compose dis vingt-quatre signes élémentaires de nos idées, et auquel succède un lait plus substantiel. Le poète termine en désignant le sang de la vigne du Verbe, vin brûlant et mystérieux, allégresse pleine et parfaite, l’allégresse de l’initiation chrétienne. Drops est le Verbe agissant, le Verbe qui, élevant le néophyte des premiers degrés de la catéchèse aux développements de l’homme et à la maturité de l’âge, échauffe et illumine l’intelligence.
On cite encore ce troisième symbole destiné à l’éducation de l’enfance :
Marptès, sphinx, klôps, zunchthédon.
Il signifie, si je ne me trompe, qu’il faut, des lois qui régissent le monde et les éléments, monter à la connaissance de choses plus parfaites, en conquérant par de vertueux efforts notre salut éternel. Il y a, en effet, dans Marpsai, l’idée de saisir ; sphinx représente l’harmonie du monde ; zunchlhédon désigne les obstacles, et klôps est à la fois le jour et la connaissance cachée des mystères de notre Seigneur.
Mais quoi ! Épigène, dans son ouvrage intitulé, De la poésie d’Orphée, où il explique les locutions particulières à ce poète, ne dit-il pas que la navette aux pointes recourbées signifie la charrue ; la chaîne, les sillons ; la trame, la semence que jette le laboureur ; les larmes de Jupiter, la pluie ; les parques, les différentes phases de la lune, le premier quartier, le dernier quartier et la nouvelle lune. Voilà pourquoi, ajoute-t-il, Orphée les appelle leucostoles, c’est-à-dire, vêtues de blanc, parce qu’elles sont des portions de lumière. Chez lui encore, Anthéon (fleuri) désigne le printemps, saison des fleurs ; il donne à la nuit le nom d’argide (oisive,) parce qu’elle amène les heures du repos ; à la lune l’épithète de gorgonienne, parce que son disque paraît ressembler à une figure de Gorgone; par aphrodite le poète théologien entend l’époque où il faut ensemencer la terre.
La secte de Pythagore ne faisait pas un moindre usage du symbole. Écoutons-la. Les planètes sont les chiennes de Proserpine, et la mer, les larmes de Saturne. Si nous parcourons les philosophes ou les poètes, nous trouverons par milliers les expressions et les formes allégoriques. Il y a même des livres tout entiers qui ne présentent que sous des voiles la pensée de l’auteur. Tel est le traité d’Héraclite sur la nature, qui valut à son auteur sa réputation d’obscurité et son surnom de ténébreux. La théologie de Phérécyde le syrien se cache sous la même forme. Comprendre le poète Euphorion, les Causes de Callimaque, l’Alexandra de Lycophron, et les ouvrages écrits dans le même système, demeure pour tous les grammairiens une épreuve et un exercice d’athlète.
On ne s’étonnera point après cela que Moïse emploie aussi la forme symbolique. Voici quelques prescriptions communes :
« Tu ne toucheras point à la chair du porc, de l’épervier, de l’aigle et du corbeau. »
Le pourceau, en effet, animal immonde et voluptueux, représente les désirs sensuels de la gourmandise, les emportements libidineux de la débauche, qui se vautre incessamment dans la fange de la matière, et ne s’engraisse que pour le massacre et la ruine. D’autre part, le législateur permet à son peuple de manger la chair des animaux qui ruminent et qui ont la corne du pied fendue. Qu’a-t-il voulu signifier par là ? Barnabé va nous répondre :
« C’est comme si le prophète avait dit : Attachez-vous à ceux qui craignent le Seigneur, qui conservent fidèlement au fond de leur cœur la parole qu’ils ont entendue, qui s’entretiennent des ordonnances du Seigneur, qui les observent et qui comprennent quelle consolation peut trouver une âme dans la méditation continuelle de sa loi. Que signifie l’animal qui a la corne du pied fendue ? C’est que le juste marche dans ce monde terrestre, et qu’il y vit dans l’espérance d’arriver un jour au siècle saint. Considérez donc, ajoute Barnabé, combien était sage et spirituelle la loi donnée par Moïse. Mais d’où les Juifs pouvaient-ils en attendre la véritable intelligence ? Quant à nous, qui l’avons reçue par la pure volonté du Seigneur, nous en parlons selon nos connaissances. Car s’il a circoncis nos oreilles et nos cœurs, c’est pour nous rendre plus capables d’approfondir ce sens mystérieux. Lors donc que Moïse a dit : Vous ne mangerez ni aigle, ni épervier, ni milan, ni corbeau, c’est comme s’il avait dit : Vous ne ferez aucune société avec ces hommes qui ne savent point soutenir leur vie par le travail et par la sueur, mais qui, artisans de rapines et d’injustices, enlèvent aux autres ce qu’ils possèdent. »
L’aigle, en effet, est le symbole de la rapine ; l’épervier, de l’iniquité ; et le corbeau, de la cupidité. Or, il est écrit :
« Avec l’homme innocent, vous serez innocent; avec l’élu, vous serez élu; avec le pervers, vous serez pervers. »
Il convient donc de s’attacher aux hommes sanctifiés, parce que ceux qui s’y attachent seront sanctifiés. C’est ce qui a inspiré les paroles suivantes à Théognis :
« Dans le commerce des hommes de bien, tu apprendras de bonnes choses. Si tu fréquentes les méchants, ta corrompras tout ce que tu avais d’intelligence. »
Quand Moïse s’écrie encore dans le cantique de la délivrance :
« Il a fait éclater sa gloire ; il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier, »
n’est-ce pas comme s’il s’écriait : Il a précipité dans la mer de ce monde, dans ses orages et ses flots tumultueux les mille instincts brutaux de la concupiscence avec le conducteur qui montait l’animal impétueux et lâchait la bride aux voluptés ? Platon, dans son Traité de l’âme, nous montre tombants à la fois à terre, et le conducteur et le coursier rebelle, c’est-à-dire la partie irraisonnable de l’âme qui se compose de la colère et du désir. La fable de Phaéton cache le même sens. L’imprudent cocher n’est renversé de son char que pour n’avoir pas su commander à l’intempérance.
L’histoire de Joseph est encore une allégorie. Dans la jeunesse de Joseph, ses frères, jaloux de ce que ses prévisions lisaient plus clairement que les leurs dans la connaissance de l’avenir, le dépouillèrent de sa tunique de diverses couleurs, le saisirent et le jetèrent dans une citerne. La citerne était vide et sans eau. C’était le signe de leur injurieux dédain pour les connaissances variées que le vertueux fils de Jacob avait si laborieusement acquises. Ou bien, ces hommes grossiers, qui ne croyaient qu’à la simple lettre de la loi, précipitèrent, d’après le symbole, leur frère dans une citerne vide d’eau, parce qu’ils l’avaient vendu pour l’Égypte, déserte alors de la parole divine. Toujours est-il que la citerne figurait la stupide ignorance de ces traîtres. Il leur semblait que le sage, plongé secrètement dans ces ténèbres, y perdrait ses lumières et deviendrait semblable à eux-mêmes, c’est-à-dire, dénué de connaissance. Une autre interprétation explique la robe de diverses couleurs par le désir qui creuse sous ses pas un gouffre sans fond.
« Si quelqu’un ouvre et bâtit une citerne, dit la loi, et ne la couvre pas, et qu’il y tombe un bœuf ou un âne, le maître de la citerne paiera le prix de ces animaux ; mais ce qui est mort lui demeurera. »
Joignez à ces paroles celles de la prophétie :
« Le bœuf connaît son maître, l’âne, son étable ; mais Israël n’a pas su qui je suis. »
Qu’est-ce à dire ? Il se pourrait que des auditeurs grossiers tombent dans l’école que vous ouvrez pour enseigner la connaissance. Incapables de porter la vérité, ils comprendraient mal et trébucheraient a chaque pas. Soyez donc prudent et discret dans l’usage de la parole. À ces profanes qui approchent sans être conduits par la raison, fermez l’entrée de la source qui vit dans les profondeurs, mais livrez les eaux salutaires à ceux qui ont soif de la vérité. Cachez donc la citerne aux esprits qui ne peuvent contenir l’abîme de la connaissance.
Le maître de la citerne, le Gnostique lui-même, sera donc châtié, suivant la parole du Seigneur, et portera la peine du scandale. C’est à lui qu’il faut s’en prendre si son frère a été dévoré par la grandeur des doctrines qui lui étaient présentées, parce que le néophyte était mal préparé aux magnificences du Verbe, et qu’un imprudent initiateur l’a introduit dans la contemplation, lorsqu’il n’en était encore qu’aux œuvres, le détournant ainsi à la légère de la foi qui agit par elle-même et sans étude. L’amende qu’il paiera sera le compte qu’il lui faudra rendre à la volonté toute-puissante.
Ainsi marchent la loi et les prophètes à travers les figures qui ont continué jusqu’à Jean-Baptiste. Quoique le précurseur s’exprime plus explicitement, puisqu’au lieu de prédire à la manière des prophètes, il montrait du doigt et comme déjà incarné celui que tant de symboles annonçaient depuis le berceau du monde, il ne laisse pas de dire néanmoins :
« Je ne suis pas digne de dénouer les cordons de la chaussure du Seigneur. »
Il reconnaît humblement qu’il ne lui appartient pas de baptiser une si grande puissance, parce qu’en effet l’œuvre salutaire du purificateur affranchit l’âme des liens du corps et des chaines du péché, comme on délivre le pied de l’entrave qui l’emprisonne. Il ne serait pas impossible qu’en promulguant le dernier bienfait du Sauveur, à notre égard, je veux dire le plus immédiat et le plus rapproché de nous, tous les autres ayant été jusque-là enfermés sous le voile de la prophétie où le Verbe était présent, il ne serait pas impossible que celui qui pouvait dire aux hommes de son temps :
« La vertu que la prophétie a nommée tant de fois à travers les siècles, s’est enfin rendue visible ; regardez ! elle est sous vos yeux ; »
ait dénoué réellement le nœud des prophéties qui concernaient l’Incarnation, en dévoilant le sens des symboles.
Les formalités en usage à Rome pour la signature des testaments ne sont-elles pas de véritables symboles ? On y faisait figurer la balance et l’as, représentation extérieure de la justice : il y avait un acte d’aliénation ; enfin les assistants se touchaient mutuellement le bout de l’oreille ; la balance et l’as recommandaient l’observation de la justice ; l’aliénation figurait la répartition du prix ; l’oreille touchée avertissait tout témoin qu’il était obligé, dès qu’il en serait requis, de se tenir debout en prêtant l’oreille, et de servir de médiateur et d’arbitre.