Préparation évangélique

LIVRE VII

CHAPITRE IX
PRÉCEPTES DOGMATIQUES DES HÉBREUX

Moïse, le premier et le plus parfait des théologiens et des législateurs juifs, voulant dans un écrit particulier donner à sa nation une forme de gouvernement analogue à sa religion, ne crut pas devoir se servir de préambules communs et rebattus ; mais après avoir rassemblé tous les actes que la loi commandait ou défendait de faire, toutes les règles publiques et civiles à observer dans les conventions respectives, il jugea que la théologie de ses pères devait précéder la sienne et être le commencement de ses enseignements, persuadé qu’il n’y avait pas d’introduction plus convenable à des lois religieuses que ces dogmes transmis, depuis l’origine des siècles, de génération en génération. Il fait donc remonter jusqu’à Dieu lui-même la théologie des anciens Hébreux ; mais il n’est pas comme les Égyptiens, les Phéniciens et les autres peuples qui prodiguent ce nom sacré à une multitude d’objets, qui appellent dieux visibles les astres du ciel, dieux invisibles, des hommes morts, des démons terrestres et aériens, ainsi que nous l’avons précédemment remarqué : son Dieu est le principe de tout, le créateur des choses visibles et invisibles, le législateur de l’univers qu’il gouverne comme une vaste république. C’est pourquoi il commence sa narration par enseigner que les hommes devaient le regarder comme l’auteur et la source non seulement des lois qu’ils recevraient un peu plus tard, mais encore des lois auxquelles la nature entière était soumise, parce qu’il est le roi et le législateur du monde entier.

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