Les signes et les prodiges qu’il a faits.
Alors ceux qui scellent et forment la loi pour ne pas la connaître, seront dévoilés. Et il dira : « J’attendrai le Seigneur qui a détourné son visage de la maison de Jacob, et j’espèrerai en lui. Me voici, moi et les enfants que le Seigneur m’a donnés ; des signes et des prodiges apparaîtront en Israël par l’ordre du Seigneur des armées qui habite sur la montagne de Sion. Et lorsqu’on nous dira : Interrogez les devins, ceux qui parlent de la terre, ceux qui murmurent des paroles vaines ou qui parlent du ventre. Chaque peuple ne consulte-t-il pas son Dieu ? Pourquoi interroger les morts sur les vivants ? car Dieu a donné la loi pour être votre recours » (Is., VIII, 16). Dans l’Epître aux Hébreux, après avoir cité ce passage : Me voici, moi et les enfants que le Seigneur m’a donnés, l’Apôtre en fait l’application au Christ, et dit : « Comme donc les enfants se sont revêtus de chair et de sang, il en a aussi lui-même été revêtu, afin de détruire par sa mort celui qui avait l’empire de la mort » (Héb., II, 13).
Ceux qu’on nomme ici ses enfants sont les apôtres par lesquels le Seigneur des armées qui habite sur le mont de Sion doit opérer des prodiges et des merveilles dans la maison d’Israël ; ils seront apparents, étant, selon notre coutume, marqués au front du sceau du Christ, et instruits de ne plus enseigner la loi de Moïse, parce qu’elle ne subsiste plus, et que la maison qui est dite de Jacob est abandonnée de Dieu. Si les Septante ont dit avec quelque obscurité : « Alors ceux qui scellent la loi pour ne pas la connaître seront dévoilés ; et il dira : J’attendrai te Seigneur qui a détourné son visage de la maison de Jacob, et j’espèrerai en lui. » Symmaque traduit avec plus de clarté : « Lie le témoignage ; scelle la loi en mes commandements, j’attendrai le Seigneur qui a voilé son visage à la maison de Jacob, et j’espèrerai en lui. » Aquila traduit ainsi : « Attache le témoignage, scelle la loi en ceux qui sont dociles, et je choisirai le Seigneur qui a caché sa face à la maison de Jacob, et je l’attendrai : « voilà ce qu’apprirent les disciples de notre Sauveur. Le prophète ajoute ensuite : « Me voici, moi et les enfants que le Seigneur m’a donnés ; des signes et des prodiges apparaîtront en Israël par l’ordre du Seigneur des armées. » Le Verbe de Dieu, après avoir séjourné sur le mont Sion en l’homme qu’il s’était uni, après avoir opéré des merveilles et des prodiges, ordonne à ses disciples et à ceux qui, jadis idolâtres, avaient embrassé sa foi, de ne craindre nullement l’erreur du culte des démons. Que si les Gentils idolâtres les pressaient ou voulaient les contraindre de recourir à ceux qui parlent du ventre et aux oracles des dieux comme admirables et inférieurs en rien aux rites prophétiques des hommes inspirés et fidèles, il les avertit de répondre et de dire : « Pourquoi interroger les morts sur les vivants, car Dieu a donné la loi pour être votre recours, » et le reste ; en effet, ceux qui ont une fois reçu la loi et les préceptes de salut, soutien et remède de la vie, n’ont pas besoin de rechercher les oracles dictés par la fourberie du démon.