Mon Dieu, quand je médite sur l’incrédulité du monde, j’arrive toujours à cette conclusion qu’il n’y a que l’orgueil qui puisse l’expliquer. Insensés qui, pour ne pas croire en toi, croient au hasard, Créateur et Providence ! Insensés qui font l’homme meilleur que Dieu, puisque tu oublierais l’homme qui parfois te cherche, te prie et t’aime ! Orgueilleux qui se disent vertueux, et qui ne veulent pas admettre que tu sois saint, comme s’ils avaient découvert, eux, le bien, le beau, le moral, et que toi, tu n’y eusses pas songé ! Comme si tout ce que nous avons, ne nous venait pas de toi ! Oui, Seigneur, c’est l’orgueil qui souffle de telles pensées ; c’est encore Satan, séduisant l’homme qui te nie, te détrône et veut se faire Dieu. Je sais que je ne fais pas le bien ; mais, du moins, je le conçois et je l’aime. Toi donc ne le concevrais-tu pas ? Oh ! pardonne la simple expression de ce blasphème ! Mais j’ai besoin parfois de toucher et de voir la folie de l’incrédulité, pour mieux m’attacher à la foi. Oui, mon Créateur, tu existes, puisque moi, créature, je suis là. Oui, Dieu bon, tu m’entends et m’exauces, puisque toi seul as pu m’inspirer la pensée de te prier. La brute y a-t-elle jamais songé ? Et la brute silencieuse ne serait-elle pas plus sage que moi, si le Dieu que je prie était sourd et aveugle ? Oui, Seigneur, tu m’aimes, je le vois dans tes bienfaits de chaque jour. Mais cette vue de la foi ne peut toujours me suffire, je voudrais te voir face à face, te mieux connaître et surtout te mieux ressembler. Donne-moi donc, avec le désir du bien, le secours pour l’accomplir ; avec le modèle de Christ, la force pour l’imiter. Que je ne croie pas en toi, tel que mon cœur t’imagine ; mais en toi, tel que Jésus l’a révélé.