« Démétrius de Phalère, ayant été préposé à la bibliothèque du roi, l’enrichit d’une quantité d’ouvrages de différents genres. Ayant fait des acquisitions et des transcriptions, il amenait à son terme, autant qu’il lui était possible, le vœu formé par le roi de rassembler tous les livres qui sont dans » l’univers. Interrogé en notre présence sur le nombre de livres qu’elle renfermait, il répondit :
Ο Roi, elle contient deux cent mille volumes ; je travaille à la porter dans peu de temps à 500 mille. On m’a annoncé que les institutions des Juifs sont dignes d’être transcrites et déposées dans votre bibliothèque.
— Qui s’oppose, dit le roi, à ce que vous le fassiez ? On a mis à votre disposition tout ce qu’il faut pour cet usage.
« Démétrius répliqua : Une traduction est indispensable ; car les habitants de la Judée se servent de caractères particuliers comme les Égyptiens dans la disposition de leurs lettres, d’autant qu’ils ont une langue à part. On suppose qu’ils se servent de la langue syriaque, ce qui n’est pas, et leur manière d’écrire est tout autre.
« Le roi, ayant recueilli ces renseignements, dit qu’il fallait écrire au grand-prêtre des Juifs pour que ce qui venait d’être dit, s’exécutât. » Après autres choses, il ajoute :
« Lorsque ces choses se furent ainsi passées, il ordonna à Démétrius de lui faire un mémoire sur la copie à faire des livres des Juifs ; car toute l’administration de ces rois se règle par injonction et avec la plus grande régularité, et rien ne se décide négligemment et comme au hasard. Ce qui m’a fourni le moyen de me procurer des doubles du mémoire et des lettres, de connaître le nombre <les écrits envoyés, leur différente rédaction, et en quoi chacune d’elles se faisait remarquer par la grandeur et le fini du travail. Voici la copie du mémoire. »