Quand votre charité, mes très-chers, et très-honorés fils, rend un profond respect au S. Siège Apostolique, elle agit très avantageusement pour vous-même. Car bien que je sois obligé de tenir le gouvernail de l'Église, où le saint Apôtre a enseigné la doctrine de l'Évangile, je me tiens tout à fait indigne de cet honneur, et travaille autant que je puis pour arriver à la félicité qu'il possède. Vous saurez donc, s'il vous plaît, que nous avons condamné le profane Timothée Disciple de l'hérétique Apollinaire, avec sa doctrine toute remplie d'impiété, et que nous espérons qu'aucun reste de sa secte ne subsistera à l'avenir. Que si ce vieux serpent revit pour son supplice, bien qu'il ait été frappé une, ou deux fois, et chassé hors de l'Église, et qu'il tâche de corrompre par son venin quelques fidèles, ayez soin de l'éviter, et vous souvenant toujours de la foi des Apôtres qui a été écrite, et publiée par les Évêques dans le Concile de Nicée, demeurez y fermes, et immuables sans permettre que ni le Clergé, ni le peuple qui sont commis à votre conduite, prêtent l'oreille aux questions vaines qui ont été abolies. Car nous avons déjà établi cette règle, que quiconque fait profession d'être Chrétien, doit observer tout ce qui est contenu dans la tradition des Apôtres, selon ce que dit le bienheureux Paul :
Si quelqu'un vous prêche un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème.
Jésus-Christ fils unique de Dieu, notre Seigneur a mérité par ses souffrances une rédemption parfaite à la nature humaine, et a délivré l'homme entier de tout péché. Quiconque dit qu'il a eu ou une divinité, ou une humanité imparfaite, est rempli de l'esprit du démon, et montre qu'il est un fils de perdition. Qu'est-il donc besoin que vous me demandiez que je dépose Timothée, puisqu'il a déjà été déposé avec Apollinaire son Maître, par le jugement du Siège Apostolique, rendu en présence de Pierre Évêque d'Alexandrie, et qu'il souffrira au jour du Jugement les supplices qu'il mérite ? Que s'il attire à son opinion de faibles esprits, et qu'après avoir renoncé à l'espérance qu'il devait avoir en Jésus-Christ, il mette sa confiance en la multitude des personnes qui le suivent, tous ceux qui voudront s'opposer avec lui aux règles de l'Église, périront aussi avec lui. Je prie Dieu qu'il vous conserve, mes très-chers fils.
Les Évêques assemblés à Rome écrivirent encore une autre Lettre contre diverses hérésies. Je crois la devoir insérer en cet endroit, aussi bien que la précédente.