13e siècle
Extrait de leur confession des péchés.
… Je ne puis m’excuser, car, Seigneur ! tu m’as fait voir ce qui est bien et ce qui est mal. J’ai su quelle est ta puissance, ta sapience, ta justice et ta bonté Ainsi, tout le mal que j’ai fait procède de ma seule malice. Seigneur ! pardonne-moi, car je t’ai méprisé par ma grande incrédulité…
J’ai suivi l’orgueil et laissé l’humilité : Si tu ne me pardonnes, je suis perdu, tant la convoitise est enracinée en mon coeur. J’aime l’avarice, je cherche les louanges, j’ai peu d’amitié pour ceux qui m’ont obligé. Si tu ne me pardonnes mon âme s’en va à la perdition. La colère règne en mon cœur, et l’envie me ronge ; je n’ai point de charité. Seigneur ! pardonne-moi par ta bonté. Je suis téméraire, paresseux à faire le bien, diligent à faire le mal…
Je ne t’ai point rendu grâce pour le bien que tu m’as fait par ton amour… Seigneur ! pardonne-moi… j’ai trop servi mon corps et ma volonté, en plusieurs vaines pensées et désirs mauvais auxquels j’ai pris plaisir. Aie pitié de moi et me donne l’humilité. J’ai prêté l’oreille à la médisance. Mais il m’a été chose ennuyeuse d’entendre ta loi… Seigneur ! pardonne-moi… et me donne telle confiance au jour du jugement que je ne craigne point le diable ni aucune autre chose ; fais que je sois reçu à ta droite sans reproche. Amen !