Elles étaient tout d’abord accompagnées de sacrifices extraordinaires, qui venaient s’ajouter aux sacrifices de chaque jour et qui variaient suivant la nature de chaque fête (Nombres ch. 28 et 29).
En second lieu, les sabbats ordinaires et les sept grandes fêtes annuelles étaient des jours de repos. Ce repos était absolu pour les sabbats hebdomadaires et le jour des expiations (Lévitique 23.3, 31, comparé avec Nombres 29.7). Pour les six autres fêtes, les travaux serviles étaient seuls prohibés (Lévitique 23.7-8, 21, 25, 35-36 ; Nombres 28.18) ; on pouvait, par exemple, en ces jours-là apprêter ses repas (Exode 12.16)m. Aussi le Pentateuque n’applique-t-il jamais qu’au sabbat hebdomadaire et au jour des expiations l’expression de Shabbat Schabbatôn, שבת שבתון, grand jour de repos (Lévitique 16.31 ; 23.28). Il ne donne même le simple nom de Sabbat qu’aux jours de repos du septième mois, sans doute parce que ce mois jouit déjà d’un caractère sabbatique par le seul fait de la place qu’il occupe dans le calendrier. — Le travail n’était point interdit pendant les jours ouvriers des semaines saintes. Ce n’est que plus tard que la tradition est venue, à cet égard, comme à tant d’autres, renchérir sur la loin.
m – De là, la distinction qu’établit le Talmud entre le sabbat ou repos de la création, et le sabbat des fêtes.
n – Mischna, traité Moëd Katon, II, 11.
En troisième lieu, c’étaient, des jours de sainte convocation (cette expression : מקרא קרש, miquera quodesch, a été mal rendue par les Septante, la Vulgate et Luther : Ce jour vous sera saint.) ; des jours où le peuple devait se presser autour du sanctuaire pour adorer son Dieu (Ézéchiel 46.3,9). Remarquons toutefois qu’il n’y avait convocation générale, ou ordre de paraître (ראיה), dans le sanctuaire, que lors des trois fêtes à pèlerinage, et pour la population masculine seulement (Exode 23.14,17 ; Deutéronome 16.10).
Enfin, personne n’osait paraître devant le Seigneur les mains vides (Exode 23.15 ; 34.20 ; Deutéronome 16.10, 17). Chacun devait apporter des dons volontaireso selon la bénédiction que l’Éternel lui avait donnée.
o – La dîme du Deutéronome, consistant en premiers-nés des bestiaux, en prémices, etc. Ces offrandes volontaires étaient précédées d’holocaustes réguliers (Nombres 10.10) et suivies de repas joyeux (2 Chroniques 30.22).
[On a conclu du silence que les livres historiques composés après le Pentateuque observent à l’égard des fêtes solennelles, — que ces fêtes sont d’une origine postérieure. Mais on n’a pas encore trouvé une seule époque où placer raisonnablement leur institution dans tous les siècles qui ont suivi celui de Moïse. Puis on accorde volontiers que le livre de Josué est intimement uni au Pentateuque. Or, le livre de Josué ne fait aucune mention de ces fêtes. Combien moins a-t-on le droit de trouver étonnant que les livres suivants n’en parlent pas !]