« Il est honorable, pour, ceux qui ont mis toutes les relations sociales dans l’étude et la science, de désirer de voir l’Etre par excellence, ou s’ils ne peuvent y parvenir de voir au moins son image la plus sainte : le Verbe. » – Il dit encore dans le même ouvrage : « S’il n’est arrivé à qui que ce soit de pouvoir être nommé avec convenance fils de Dieu, qu’on s’empresse au moins de s’orner des qualités qui distinguent son premier-né : le Verbe, le plus ancien des anges, qu’on doit nommer l’Archange polyonyme (de beaucoup de noms), car il est appelé le principe, le nom de Dieu, son Verbe : l’homme d’après son image est le voyant Israël. Cela fait que j’ai été amené un peu avant, à louer les vertus de ceux qui disent que nous sommes tous les fils d’un seul homme ; et si nous ne sommes pas devenus encore capables d’être crus les enfants de Dieu, soyons-le au moins de son image invisible du Verbe ; car le Verbe le plus ancien, est l’image du Dieu très saint. » Ensuite il ajoute : « J’ai entendu l’un des compagnons de Moïse, qui proclamait cet oracle : Voici l’homme qui a pour nom : Orient, (ἀνατολή) : appellation la plus étrange, si vous supposez qu’elle désigne un être formé d’un corps et d’une âme ; mais si vous comprenez que cette substance incorporelle porte en elle l’idée de la divinité, vous conviendrez incontestablement, que ce nom d’ἀνατολή, lui a été donné avec la plus grande convenance ; car c’est le fils le plus ancien, que le père de toutes choses a fait éclore, qu’il nomme ailleurs son premier-né, et le fils imitant les voies du père, qui dirigeant ses regards vers les exemples archétypes de son père, y a conformé ses créations. » Ces paroles, tirées du juif Philon, doivent suffire ; elles appartiennent au traité qui porte pour titre : De l’habitude des méchants de s’attaquer aux bons. Ayant déjà donné, dans les livres de la Préparation évangélique qui ont précédé, de nombreuses professions de foi, preuves de la piété des Hébreux, je regarde comme inutile d’insister davantage sur leur croyance concernant la seconde cause, et je renvoie à leurs livres, ceux qui mettent du prix à acquérir plus d’instruction sur cette matière. Les doctrines théologiques de ce peuple sur la seconde cause de l’existence du monde, étant donc telles et tellement enseignées, il est à propos d’entendre Platon parler dans l’Epinomide.