Moïse déclarant que tout ce qui existe a commencé d’être, ayant été créé par Dieu, il le dit au début de son livre : « Au commencement Dieu fit le ciel et la terre ; » puis, reprenant les choses par parties, il ajoute : « Voici le livre de la genèse du ciel et de la terre ; lorsque vint le jour auquel Dieu fit le ciel et la terre. » Ecoutez maintenant Platon, qui ne s’écarte pas de cette opinion, lorsqu’il s’exprime ainsi qu’il suit : « Tout ce qui arrive, arrive nécessairement par une cause quelconque, car il est impossible que rien arrive sans cause. »
Puis il ajoute :
« Tout ce ciel et tout cet univers, sous quelque dénomination qu’on le désigne (mais laissons-lui ce nom), doit être étudié, d’abord sous le point de vue sous lequel on doit, dans le principe, étudier toute chose, savoir : s’il a toujours subsisté, n’ayant point eu de commencement d’existence, ou s’il n’a pris naissance que comme l’œuvre d’un principe créateur ; car il est visible, il est tangible, il a un corps. Toutes les choses qui tombent sous les sens, parce qu’elles sont sensibles, nous font concevoir la pensée qu’elles ont commencé. Il y a, pour nous, nécessité de dire que tout ce qui a eu un commencement d’existence a été formé par une cause quelconque. Quant au créateur et à l’ordonnateur de cet univers, c’est un travail que de le découvrir ; mais lorsqu’on l’a découvert, il est impossible de le dire en présence de tout le monde. »
Il dit encore à la suite :
« On doit donc dire d’après un raisonnement assez probable, que cet univers est un animal qui doit à la providence divine d’être doué de vie et capable de concevoir la vérité. »